Ce semestre, après Mauricette BUFFE et beaucoup d'autres, Valérie DEMARCQ devient la Muse-Poète de Pp.
Muses-Poètes précédentes :
Provence-poèsie présente "Quand la muse est poète…", rubrique semestrielle de Danyel CAMOIN, destinée à révéler les poétesses de l'association.
Danyel CAMOIN présente
Quand la muse
est poète…
Rubrique trimestrielle de la poésie :
à chaque poème répondre par un ou plusieurs quatrains.
Ce semestre la Muse prend le visage et les vers de
Photo ci-dessus
Texte :
Avenir
Avenir, tout de noir vêtu
Tu effraies à en faire pleurer
Le futur est si laid
Avenir, toi qui dicte notre vie
Ne la laisse pas se briser
Je suis jeune. Nous sommes jeunes !
Avenir, tout de rose vêtu
On espère encore. On espère toujours.
Ce futur sera beau et gai
Réponse : L’Avenir...
Avenir, à venir
Quelqu’un qu’on espérait
Un soutien, une amie…
Pas si sûr ?
Avenir, à venir
La présence qui m’aiderait
Un espoir sur la vie…
Mon futur !
Danyel CAMOIN
Sans titre…
Comme un pétale qui tombe
Comme une goutte qui roule
Une larme qui coule
Comme un navire qui sombre
Comme un château qui s’effondre
Une ville sous les bombes
Comme une perle rouge
Comme le coqu’licot des champs
Une goutte de sang
Comme l’arbre en Automne
Comme un oiseau qui chantonne
Un homme qui songe
A la maladie qui le ronge
Réponse : Sans titre !
Et si l’homme répond
Dans une simple larme,
Sans lumière et sans barbe
Plus de Père-Noël !
Un pétale qui perle
A la rosée du matin ;
Comme un chagrin ?
Peut-être pas.
Danyel CAMOIN
Réponse
L’aurore s’était levée.
Ce matin, où la Rose était née.
Ses pétales, le soleil chauffait,
Comme une vie commencée.
L’air de la Provence planait.
Cette journée, où la Rose brillait.
Ses pétales, le soleil brûlait,
Comme une vie à oublier.
Sous un ciel étoilé,
La nuit s’étant levée,
La Rose s’est fanée,
Habillée de rosée,
Comme une vie inachevée.
Réponse : A Louka
Quelques vers ramènent la rose en pleurs.
Elle occupera ta pensée,
Même si le vent en fureur
L’a vraiment toute décoiffée.
Une pensée, c’est aussi une fleur
Elle s’ouvre pour animer
Un souffle de vie dans le cœur…
Si on l’aime elle ne fane jamais !
Danyel CAMOIN
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Précédente Muse-Poète : Mauricette BUFFE
Re-naissance
Dès le premier soleil les bourgeons écarquillent
Leurs petits yeux verts clairs, étonnés d’être là.
Les derniers gels guettent ; ils étirent leurs bras,
Sur tous les ceps porteurs ouvrant grand leurs pupilles.
Sur le sol accueillant, ils s’installent sereins,
Entourés d’ennemis, ils ont beau se cacher,
Comme des nouveaux nés, ignorant les dangers,
Grandissant à vue d’œil mais ne voyant pas loin.
Ils ne mourront pas tous. Il en restera bien
Qui tendront vers les cieux leurs mains effilochées,
Supportant tout l’été, les fruits de sucs gorgés.
Leur mission accomplie je vous dis, c’est certain,
Le repos mérité, attachés par leurs vrilles,
Enfin débarrassés de tous les fruits mûris,
Soulagés, satisfaits, le devoir accompli,
La taille ils attendront pour devenir brindilles.
Réponse : Nature éternelle ?
Un coup d’œil sur cette étendue
Révèle ce travail ardu…
Tous ces fabricants immobiles
Porteurs de raisins pour la ville…
Horizon vert mû par le vent
Malgré le poids d’un nouvel an,
Ces vignes à fruits ou à vins
Dont le labeur n’est jamais vain
Montrent la vie de la Nature
Qui malgré tout le Mal perdure
Et peu après chaque vendange
Se versera tout ce sang d’ange.
Danyel CAMOIN
L’absent
Se glisser sous les draps jusqu'à la place vide,
Ne plus aimer la vie, plus aimer la musique,
Mais hurler à la mort sur une note unique,
Vouloir perdre l’esprit, ne plus être lucide.
Puis retrouver l’odeur de la peau de l’absent,
Et s’enfoncer bien fort dans l’oreiller de plumes,
Chercher des souvenirs, mais aussi l’amertume,
D’une si courte vie, garder tous les fragments.
En ne respirant plus, étouffer la douleur,
Allongée sur le sol, le corps tout comprimé,
Le visage caché, les genoux repliés,
Et en fermant les yeux, plonger dans la noirceur.
La fuite monotone et sans hâte du temps,
Creuse le désespoir, enlève toute audace.
Vivre dans le malheur n’est pas bien efficace
Pour soigner les esprits et guérir les tourments.
Réponse : L'autre absence (version abrégée)
L'absence ne se réfère pas forcément
À quelqu'un qui s'en va, car ce pourrait bien être
Un simple mouvement, un muscle qui se meurt…
Ce qui vous paraissait si simple avant devient
Si compliqué bloqué… Tout geste devient lourd.
Puis les carreaux du sol aussi petits qu'ils soient
Pour le corps amoindri, marquent chacun des pas.
Et la main sur la canne, un long chemin de croix.
L'angoisse qui étreint, atteindre un simple but
Devient une espérance, alors que l’on n'a jamais
Pensé au gros travail du membre concerné.
C’est l’absence imprévue de la mobilité !
La fuite monotone et sans hâte du temps
Ramène à la maison, de l'armoire jusqu'au lit,
Goutte à goutte d’espoir entre joie et ennui.
L’espace même réduit est dur à parcourir…
Lorsque s'enfuit loin de la machine humaine
Cette mobilité, alors, on ne marche plus,
Et l’on vient s'enfermer, peu à peu, dans l'oubli.
Danyel CAMOIN
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La précédente Muse-Poète du semestre de Provence-poésie était Geneviève CASABURI qui effectue une plongée dans le recueil de poésie : son monde poétique concourait à Vaison La Romaine pour le prix du recueil inédit qui est d'ordinaire récompensé par Chris Bernard par 100 exemplaires gratuits. Depuis un recueil relié et cartonné vous tend les bras...
Absence
Le poème du jour a su tirer des larmes,
Même aux yeux les plus secs, cœurs les plus endurcis.
Ce n'est que vérité qui nous torture l'âme,
L'absence n'est qu'un mot mais elle nous occit.
Fin d'un monde parfait, début de la souffrance,
La fuite monotone et sans hâte du temps,
Laissera une plaie, perdue notre espérance,
Une vie amputée et un vide béant.
Les heures qui coulent, comme sang dans les veines,
Font faiblir, peu à peu, un corps déjà exsangue,
Mais que sera demain, la suite est incertaine,
Une fuite en avant mais guérir à la longue.
Réponse : L'autre absence
L'absence ne se réfère pas forcément
À quelqu'un qui s'en va, car ce pourrait bien être
Un simple mouvement, un muscle qui se meurt,
Fonction naturelle soudainement enfuie.
Ce qui vous paraissait si simple avant devient
Si compliqué bloqué… Le geste devient lourd.
Puis les carreaux du sol aussi petits qu'ils soient
Pour le corps amoindri, marquent chacun des pas.
Et pour l'handicapé, ce corridor devient,
La main sur la canne, un long chemin de croix.
L'angoisse qui étreint, atteindre un simple but
Devient une espérance, alors qu'on n'a jamais
Penser au gros travail du membre concerné,
Voilà qu'il faut prendre sa jambe à deux mains
Pour l'entrée dans l'auto à l’abri des regards.
Cette absence imprévue de la mobilité
Sans être la pire, est à considérer !
Je n'ose vous nommer celle de la mémoire
Qui peut dans ce cas-là, tuer le souvenir…
De la facilité qu'autrefois on avait.
La pendule marque l’heure inexorablement,
La fuite monotone et sans hâte du temps
Ramène à la maison de l'armoire jusqu'au lit
Goutte à goutte d’espoir entre joie et ennui.
L’espace même réduit est dur à parcourir
Lorsque s'enfuit loin de la machine humaine
Toute mobilité, et qu'on ne marche plus,
Qu’on devient un roulant criant adieu footing,
Et qu’on vient s'enfermer, peu à peu, dans l'oubli.
Danyel CAMOIN 2014
L’ETERNEL OLIVIER
Les neiges de février recouvrent la Provence,
Sa silhouette tordue tremble sous la froidure,
L’été reste encore loin mais il faut qu’il résiste,
Au milieu du bancaou, il est bien malheureux,
Même les pies bavardes ne viennent plus le voir,
Et préfèrent rester bien au chaud dans leur nid.
Seul et sans amis, il doit trouver la force
De continuer à vivre même par mauvais temps.
La neige le calcine et le froid le cisaille,
Chaque jour il faiblit un peu plus, solitaire.
Il se meurt maintenant, le froid est le vainqueur !
Pourtant sous le soleil du printemps qui s’annonce,
Sur la souche noircie, un bouquet de verdure…
La vie qui recommence, une résurrection !
L’olivier de Provence est comme le phénix,
Il renaît de ses cendres et retourne à la vie,
Pour peupler nos campagnes de son feuillage vert,
Et charmer nos papilles de son or savoureux.
Réponse :
Et l’olivier t’ouvre ses bras,
Toi, la femme qui l’a fait vivre,
Comme déesse d’autrefois,
Pour nourrir l’œil du poète.
Danyel CAMOIN
FZ
D’une rencontre imprévue, une complicité.
Une histoire d’écriture, des mots qui s’entremêlent,
Comme on joue à quatre mains.
Des pages qui se noircissent, sans jamais se lasser,
Pour de nouvelles aventures,
Comme on écrit une symphonie.
Avec sa casquette vissée sur la tête,
Le détective a trouvé cette harmonie.
Mais ce n’est que le début de l’histoire.
Une passion partagée et des idées à l’infini.
D’une rencontre imprévue, une amitié.
Réponse
Si page à page s’effeuillent les jours,
L’amitié s'accompagne d'un amour,
Celui du suspense et de la surprise
La robe des mots couvre la valise…
Hasard et destin au creux des deux mains…
Page à page, s’ouvre le lendemain.
Frank Zorra
Les poèmes de la Muse -Poète vont être insérés dans le prochain périodique.