Bonjour. Je m'appelle Zorra, Frank Zorra, comme Zorro mais avec un a. Désolé de manquer les journées de la femme, mon bouquin ne paraît qu'après et c'est pourtant un immense hommage aux dames et notamment à la vieille dame du palais Longchamp.
Mais j'étais pris par une enquête auprès de deux superbes dames : Josiane et Emilie ...
Vous ne connaissez pas ? Oh ! Renseignez-vous auprès de Pp éditions : elles ont emprunté les plumes de Geneviève Casaburi et Christine Lubrano dans l'impossible crime : ma plus longue enquête, publiée depuis le 14 mars. Une aventure danns Marseille à ne pas manquer : un rendez-vous près d'Endoume, sur le pont de la fausse monnaie !
Mais pour ceux qui préfèrent (s'il y en a) mes enquêtes plus rapides et plus nombreuses, voici la suite de : Je suis né à Marseille et "ça va chauffer " !
La clef de l'énigme : Mésaventures de détective... (mes aventures de détective, mémoire de mésaventures !) aux bons soins de Nombre 7 éditions : on n'a lésiné sur rien, même pas sur la couverture, on craint "dégun " !
La couverture du livre est en rapport avec deux enquètes qui y sont insérées :
Mère belle un peu agitée et la vieille dame du Palais Longchamp.
Alors à bientôt, Mesdames !
Ci-dessous pour les "fans" un accompte...*
avec l'autorisation exceptionnelle de l'association
Un ... ... Accident de parcours
Un fracas épouvantable ! Des tôles se sont encore froissées. Et moi, essoufflé, contusionné, mais vivant, je sors en titubant. Sous les arbres bordant la route.
La tête de l'homme dans l'autre voiture a traversé le pare-brise.
Une femme éjectée du même véhicule se rue sur moi et tape sur mon corps avec ses petits poings.
Pendant qu’on me charge dans l'ambulance, elle crie : « Salaud, vous avez tué Beethoven ! »
Tout le long du trajet, j’entends sa phrase et vois son visage : une rousse avec une coupe au carré et des lunettes fines noires. Une douce sainte-nitouche ! De quoi rêver à son parfum qui flotte encore autour de moi. Un parfum qui prévient parce que trop indicateur : poison, de Dior.
Toute la durée de son hospitalisation, l'idée n'a pas quitté ma tête de détective. Retrouver Isabelle Moreau. Oui, c'est le nom supposé de la compagne du mort. Et la retrouver, c'était suivre le constat « amiable » fait par les gendarmes de Roquevaire.
Bonus-malus ce n'était plus le problème ! Pas plus que les contusions, l'arcade sourcilière ouverte et le reste. Ce qui primait : c'était le regard haineux d'Isabelle…
À la sortie, j’invite la fille à prendre un verre à la terrasse d'un café. Les questions fusent :
— Pourquoi s'appelait-il Beethoven ton copain ?
— Il aurait dû s'appeler Bitauvent, tu comprends ce que je veux dire ?
— Vouais, mais tu te moques de moi ?
— Non, c'était un chaud lapin naturiste que j'aimais bien : il parlait bien ; je dirai une super langue ! En fait, on l'appelait ainsi à cause de sa surdité.
— Il était sourd ?
— Oui. C'est ce que j'ai dit. Non ?
— Voilà ce qui explique que mon coup de klaxon au pont de Lascours n'ait servi à rien.
— Il aurait mieux valu un appel de phares.
— En plein jour ?
— Alors c'était le destin ! »
La belle rousse se rapproche de moi et pose sa main sur la mienne qui ne tient pas le verre…
— Mec ! Beethoven et moi étions sur un coup et sans lui je vais finir en prison.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
— Il devait m'aider à récupérer des documents dans un coffre. C'est simple, non ?
— Ton musicien, c'était plutôt un serrurier. Y jouait de ses doigts sur la combinaison ?
— Sur ma combinaison ? Un pianiste, virtuose du sexe.
— Vulgaire mais précis et, pour pianoter sur toi, il devait jouer aussi sur le coffre, n'est-ce pas ?
— On parle pour rien. À moins que tu le remplaces…
— Eh ! Je suis ancien flic, pas casseur !
— Tu as tué Beethoven ! Tu es maintenant responsable de moi.
— Oh ! Tu ne trouves pas que tu pousses… Non ?
— Pourquoi tu me regardes comme cela ?
— Je sais pourquoi un jour les femmes mèneront le monde…
— Un certain Frank Zorra a écrit : ce ne sera pas plus mal.
— D'où tu connais ce livre, toi ?
— J'ai lu tous les livres de Zorra.
— Même les westerns ?
— Également ! J'aime son écriture…
— Bon, moi aussi, je connais, mais pas pour les mêmes raisons. Je suis un intime de l'auteur.
— Pour être aussi intime avec moi, il n'y a qu'un pas à faire…
Et j'y suis allé pour ses beaux yeux verts : faut être bête ! J'ai les mêmes. Mais je ne suis qu'un homme, rien qu'un homme ! -C’est bien à cause de cela que pendant la guerre les gouvernements ont utilisé les Sexpionnes comme Mata-Hari-. Et je vais vous dire le plus beau. C'est que je me suis retrouvé coincé dans la salle des coffres par des systèmes automatiques tel un abruti : un vrai piège à cons ! Heureusement je n'ai pas de con, n'est-ce pas ? Et sans la douce Cathie (le commissaire Scrivat) je serais sûrement en prison en ce moment.
Ho ! Ce fut très dur pour en sortir. Pour lui expliquer ce que je ne comprenais pas ! En fait c'est avec elle que j'ai compris : Isabelle Moreau, ce n'était pas son nom. La belle accidentée s'appelait Geneviève Graine et Beethoven n'était que son beau-frère Henri Moreau. Moreau était donc son nom à lui. Alors toute son histoire d'amour et ses documents : du pipeau ! En fait, dans le coffre, il n'y avait rien ! L'argent d'une lourde transaction bancaire était en effet dans une valise et elle a piqué celle-ci pendant que tous les signaux d'alarme me jouaient l'ouverture de la cinquième de Beethoven, version électronique. Ainsi à l'analyse : c'était un cerveau la fille ! Tout ce qui sautait aux yeux quand on la regardait, puis tout ce qu'on ne voyait pas dans sa petite tête, donnait un corps qui sort du lit avec le cerveau du délit. Deux points cul-minants dans une seule femme : Sainte-Geneviève ! Elle m'a eu, d'accord, j'ai perdu une manche mais pas la Belle ! (Oui, c'est un jeu de mots, vous allez voir par la suite…)
J'ai cherché longtemps. Les belles rousses aux yeux verts ne manquaient pas. Mais un cerveau dans un corps si fin et parfumé pour un Nez comme le mien, cela me laissait une image de déesse presque auréolée ; à première vue, je comptais lui mettre un bon coup de pied quelque part et la place ne manquait pas au postérieur. Puis ce parfum inoubliable, je l'ai humé du premier coup sur cette dame qui passait en m’évitant de son mieux, perruque blonde, lunettes noires et deux ongles cassés par la poignée de la valise. Elle avançait vers les guichets de l'aéroport. Je suis arrivé derrière elle. L'ondulation de ses hanches aurait pu attirer… J'ai posé ma main sur la sienne et j'ai pris la poignée pour la soulager. J'ai porté la valise… Son regard,-fusillé du regard que j'étais- de quoi… De quoi rentrer dans sa coquille ! Mais moi j'en sortais et deux regards verts face-à-face ne faisaient pas mûrir la situation. Elle m'a observé intensément lorsque j'ai ôté ses lunettes de la main qui ne portait pas la valise…
Puis, elle m'a dit, en clignant des yeux, accentuant un battement de cils indescriptible :
— Bof ! Je savais que tu t'en sortirais ! Frank Zorra ne perd jamais.
— En somme, tu vas me dire que tu m'attendais ?
— Pas si précisément, pourtant quand on y réfléchit, tu me vois seule sans Beethoven ! Tu me manquais déjà. Et puis maintenant on a l'argent !
— NOUS avons l'argent ? Alors, OK !
Je ne lui ai pas dit tout de suite que je devais rendre l'argent à Cathie. J'avais bien droit de lui faire aussi une petite surprise, n'est-ce pas ? La pointe de son sein soulevait son sweat m'indiquant la direction que je devais prendre… Et puis, c'est elle qui disait que Frank Zorra devait gagner, non ? J'ai glissé mon bras autour de son épaule en caressant ses cheveux au passage : un petit tour avec elle sur l'horizon du plaisir ne me ferait pas de mal et puis, même si c'est inhabituel et un peu macho, je l'avais bien méritée.
Frank Zorra