Jean DI FUSCO, un ami, un poète...
On rencontre des copains, des camarades de travail, des amis même, et puis au-dessus de cela il existe un lien céleste qui relie quelques poètes et parmi ceux-là était Jean DI FUSCO.
C'est le printemps des poètes, paraît-il ; lui, ne le verra pas ! Et son printemps, cette année, est mort en janvier.
Parmi les feuilles mortes du carnet noir hors saison, Francis TRIAY et Joseph LEVONIAN avaient déjà creusé un trou dans l'amitié sincère, dans cette relation au-delà des mots, qui nourrit les pages de liens littéraires, de participations artistiques et de lignes communes.
Jean Di FUSCO va contribuer à former un trio de disparus qui affecte l'association parce qu'ils sont irremplaçables, même s'ils seront remplacés au fil du temps, parce qu'ils étaient nos amis, certes, mais aussi parce qu'ils faisaient corps avec Provence-poésie depuis le début.
Le prix de la prose de Pp s'appelle Francis TRIAY, le prix d'interprétation de Pp s'appelle Joseph LEVONIAN, le prix de poésie de Pp s'appellera Jean Di FUSCO dorénavant...
C'est bien peu pour ces piliers dont le trou dans l'eau ne se referme pas, puisque les poètes ne meurent pas. Mais c'est pour les garder en notre mémoire dans leur action et peut-être qu'au-dessus de nous l'étoile où s'est réfugiée leur âme sourira.
Jean Di FUSCO est encore parmi nous dans Le petit guide poétique des trésors de Marseille, Tous les chemins mènent à Aubagne et Festival poétique en Provence, trois livres auxquels il a participé avec nous. D'autre part, il survit en ses créations dans Fables et sonnets ou Colère et nostalgie, éditions Provence-poésie (titres disponibles).
Le 3 juin après la réédition de la lecture-spectacle à laquelle il avait participé en 2011 : L'odyssée de la Fable depuis Esope jusqu'à Jean DI FUSCO, les adhérents volontaires pourront lui rendre hommage en déclamant un texte por lui.
En attendant nous avons réunis quelques photos depuis la création de Pp pour résumer la participation active de Jean à qui je ne veux pas dire" Adieu" mais plutôt "on se reverra, un jour, sur une étoile".
Le rouge-gorge et la cigale
Au fond de mon jardin vivait une cigale.
Elle était arrivée au début de l'été,
Séduite par le charme et la tranquillité
De ce havre de paix, sous l'ardeur estivale.
Elle avait fait son trou sur la branche d'un pin,
En laissant éclater sa nature joviale,
Du matin jusqu'au soir, toujours d'humeur égale,
Elle chantait gaiement, elle chantait sans fin.
Dans ce même jardin, un rouge-gorge mâle
Avait bâti son nid sur l'arbre d'à côté.
C'était un gai luron, épris de liberté,
Dont les trilles perçaient dès l'heure matinale.
Les deux se complétaient : ils devinrent copains
Transformant leur duo en joyeuse chorale,
Ils jouaient tous les jours, Symphonie Pastorale,
Pour leur plus grand bonheur et celui des voisins.
Puis un jour, notre oiseau, saisi par la fringale,
Alla tout bêtement chercher du grain ailleurs.
Il tomba sous les plombs d’un sinistre chasseur
Et vint près de son nid pousser son dernier râle.
Depuis ce matin-là, même au cœur de l'été,
La cigale au jardin n'a plus jamais chanté.
Article : Danyel CAMOIN, un ami.
Retrouvez Jean dans ses vers...