Les Fantômes de Marseille : roman (Geneviève Casaburi-Joëlle Behez- Frank Zorra), conférence, scènes et l'interview fiction d'Arsène : un hommage à Maurice LEBLANC.
Geneviève CASABURI et Frank ZORRA sont allés fouiller le Marseille de 1881 pour accrocher une enquête fantastique à celles de Frank en 2000.
Derrière tout cela la visite du parc des fantômes ( voir Miette RIPERT et le texte préfaçant le livre) mais aussi et surtout la base de l'écriture de Frank ZORRA prise sur la lecture de multiples volumes d'Arsène LUPIN d'où de Maurice LEBLANC et quand on sait que ce LEBLANC était un fan de MAUPASSANT : on saisit immédiatement le lien Leblanc- Maupassant - Zorra avec Danyel CAMOIN, président de Provence-poésie qui a présenté sa conférence au comité du vieux Marseille en 2016 et à la maison de la vie associative à Aubagne en 2017 suivi de scènes avec déguisements mettant en scène un entretien fiction avec Arsène LUPIN qui parle de Maurice LEBLANC. Un Arsène de cinéma comme celui joué par Robert LAMOUREUX dans le film d'Yves ROBERT, réalisateur également de La gloire de mon père et Le château de ma mère.
Fiction, LUPIN, pas sûr, car le véritable Arsène Lupin est né à Marseille...
En 1879, Sous une pluie diluvienne, qui atteint des records cette année-là. Marseille voit arriver un nouveau-né. Plus précisément le 16 septembre où le niveau atteint le maximum. La ville va connaître une « véritable calamité ». Et malgré les morts et les blessés, cela ne va être qu’un épisode dans la cité urbaine. C’est une « crue éclair ».
Ce qui nous tire d’entrée vers les années 1800 et plus près de 1880.
Le nouveau-né. Il s’agit de Alexandre Marius Jacob dit Marius Jacob. Issu du milieu prolétaire, il est né dans le quartier du Vieux-Port. Ses parents quittent les abords du port pour le quartier de la Belle de Mai. Il lit Jules Verne, s’engage comme mousse. Il a même été pirate. Et revient à Marseille en 1897. Après une affaire d’explosifs dans laquelle il est impliqué et d’autres larcins, il est condamné à six mois de prison. A sa sortie, personne ne veut l’embaucher et il décide de devenir cambrioleur.
En mars 1899, au Mont-de-piété de Marseille, se présentent chez le commissionnaire, un inspecteur et deux policiers. Ils accusent le commissionnaire de recel. Ils l’interrogent et font l’inventaire des objets mis au clou et les confisquent. Tandis que l’employé est emmené au Palais de Justice, les trois hommes prennent la fuite et ce avec un énorme butin pour l’époque (400000 francs). L’inspecteur n’est autre que Marius Jacob. Il est arrêté, simule la folie et s’évade de l’asile d’Aix-en-Provence.
As du déguisement. Des inventions surprenantes comme le « coup de parapluie » : il s’agit de percer le plancher de l'appartement du dessus et de glisser un parapluie, fermé pour passer dans le trou, ouvert ensuite par un système de ficelles. Celui-ci servant à récupérer les gravats lorsque ses complices agrandissent l’orifice du plafond afin qu’on n’entende pas le bruit de leur chute.
C’est un cambrioleur qui a un grand sens de l’humour. Bon avec ses victimes et très ingénieux. Il est également anarchiste. Avec des personnalités multiples.
Il n’en faut pas plus pour qu’en 1905, Maurice Leblanc s’inspire de ce cambrioleur pour son personnage de Lupin.
Evidemment vous reconnaîtrez que ce personnage est un véritable fantôme !
Et il introduit "nos fantômes" qui sont ces auteurs qui ont été marqués dans Marseille.
Notre livre à la base de l’ambiance de polar marseillais, chère à Frank Zorra, a pris ainsi une allure historique soutenue par Miette Ripert qui a créé le parc d’attraction où passe le détective au début du livre, devenu réellement fantôme dans Marseille. (voir la préface)
Danyel CAMOIN vous parle : (extrait de sa conférence)
Maurice Leblanc, c’est un peu mon modèle d’écriture car, dès l’âge de quatorze ans, je lis tous ses romans et décide d’en écrire comme lui…mais Leblanc n’est pas marseillais. Il est né le 11 décembre 1864 à Rouen et il est l’heureux papa d’Arsène Lupin. Il a aussi écrit de nombreux romans policiers et d’aventures. Mais ici, dans la cadre de notre livre, c’est son Arsène qui nous intéresse.
Et ce sont ses aventures d’abord par écrit et ensuite sur grand écran puis sur petit écran qui m’ont fasciné en éditeur principal. Disons-le un personnage qui va être proche de la belle époque de Maupassant, mon autre modèle, et plus que ce que l’on croit. Au point où l’écriture de Leblanc, fan de Maupassant, ne pouvait être pour nous qu’une base commune pour nos récits et influencer la mienne dès mon jeune âge. Leblanc a publié un recueil de nouvelles ; Des couples dont Jules Renard disait : c’est du Flaubert mais d’autres critiques disaient : c’est du Maupassant !
Et c’est plus proche de la vérité qui nous importe : ces deux icônes de la littérature, deux auteurs normands, ne pouvaient donc que se rejoindre et se mixer pour donner mon écriture bien sûr avec un talent moindre mais un rythme aussi soutenu.
La pièce de Leblanc : L’enthousiasme n’a pas provoqué celui du public mais Pierre Lafitte, grand éditeur, lui demanda d’écrire pour une nouvelle policière qui créerait en France un parallèle avec ce que représentait Sherlock Holmes en Angleterre pour lancer son magazine : Je sais tout. C’est donc ainsi que va naître notre Arsène national, le Robin des bois de la Belle époque.
Yves Robert mis en scène un mémorable Signé Arsène Lupin qui fit suite aux aventures cinématographique du héros sous les traits de Robert Lamoureux bien avant qu’on nous le ramène sous ceux de Romain Duris garni par des effets spéciaux modernes. Cependant il fut certainement plus célèbre à la télévision avec la prestance de Georges Descrières et la chanson de Jacques Dutronc : gentleman cambrioleur.
Lupin reste donc dans toutes les mémoires et son auteur disparaissant derrière lui devient son ombre donc un de nos fantômes dont on a imaginé l’interview qui va suivre…
Son côté enfantin force la sympathie du public ainsi que son respect des femmes dont beaucoup tombent sous son charme. Ce n’est en tout cas pas un assassin. Arsène Lupin est le roi du grimage. Il n’hésite pas à se déguiser selon le personnage qu’il doit incarner.
Et le déguisement n’est-il pas justement la sauvegarde de notre assassin dans le roman (Les fantômes de Marseille) d’où l’importance de Lupin dans l’esprit des auteurs sauf que Lupin vole mais ne tue jamais ce qui finalement nous éloigne de lui mais pas de Leblanc.
Maurice Leblanc décède le 6 novembre 1941 à Perpignan. Et il emmène Arsène avec lui dans sa tombe. Mais en 1970, Arsène ressuscite sous la plume de Boileau et Narcejac, deux auteurs qui ont aussi travaillé sur Marseille mais beaucoup plus tard. Ils ont reçu l’autorisation des héritiers de Maurice Leblanc. On peut alors suivre le « héros » dans cinq nouveaux romans. Il est bien rare que des auteurs ressuscitent le personnage d’un autre écrivain d’où l’importance d’Arsène…
Mais Leblanc est devenu vraiment un fantôme ! Tout comme ses célèbres précurseurs qu'on retrouve dans nos "fantômes" tels Maupassant, Verne, Hugo, Dumas, Rimbaud, George Sand ou Emile Zola.
Ce sont nos fantômes de Marseille !
A partir de la rentrée, Pp offrira un cadeau pour tout achat d'un exemplaire des Fantômes de Marseille.
Article FZ
L'interview d'Arsène LUPIN.
Denise BIONDO (la journaliste) Danyel CAMOIN (Arsène LUPIN)
Musique : L'Arsène (accordéon : Alain VERRIEZ)
L’Arsène (interview fiction)
- Bonjour, on a de peine à vous saluer sous votre vrai visage. Pourtant vous êtes devenu au fil du temps un personnage célèbre !
-Mon personnage est apparu pour la première fois en juillet 1905. Actuellement personne n’a pu établir sur moi une biographie correcte. Elle reste donc dans le domaine du fictif. Le pouvoir de la légende, c’est une aiguille creuse.
- Certains vous représentent noblement comme un héros romantique, une sorte de Robin des bois ?
-Je dérobe chez les riches, je suis le défenseur des demoiselles aux yeux verts à qui j’offre des fleurs après mes larcins dans leur environnement et je ne tue jamais : je ne suis pas un assassin ! Il m’est même arrivé d’être du côté des policiers (Victor de la brigade mondaine). Du reste j’ai été confronté aux plus grands détectives ( Arsène contre Herlock Sholmes).
-Mais l’Arsène demeure un cambrioleur.
-Le cambrioleur !
Né en 1874, d’un père escroc mort en prison, j’ai vécu avec ma mère, rejetée par sa famille du fait de son mariage avec un roturier.
Et mon premier vol, je l’ai réalisé à l’âge de six ans. Jeune, oui, mais mon butin n’était pas un bouchon de cristal : il était de toute beauté puisqu’il s’agissait du Collier de la Reine, en diamants.
-A l’âge de douze ans, vous êtes orphelin. C’est le début de cette vie d’escroc ?
-Mon parcours scolaire est d’abord classique ; je suis des études de médecine puis je fais les Beaux-Arts. J’apprends la prestidigitation, je travaille avec un illusionniste.
Je mène une double-vie. Mais les aléas de la vie et la mort de ma femme, suivie du kidnapping de mon fils, vont vite me conduire réellement sur ce qu’on appelle la route du grand banditisme... Le vol du Crédit Lyonnais officialise ma « profession » de cambrioleur et le public attend dès lors mes exploits dans les journaux. Arrêté, emprisonné, je réussis à m’évader.
-Vous reprenez alors votre activité mais en prévenant toujours les journaux.
-C’est ainsi que je rencontre Maurice Leblanc qui devient mon biographe. (Confidences d’Arsène Lupin). Il sera en charge de relater mes exploits, ma vie avec mes différentes identités. D’autres auteurs le suivront, comme Boileau et Narcejac.
Et, à travers les époques, mesdames, messieurs, c’est donc sous sa plume que vous, spectateurs, m’avez rencontré.
(Salut avec haut de forme, et d’un coup de cape, il disparaît))
article FZ
Conférence animée de Danyel CAMOIN sur les grands auteurs passés à Marseille + un festival de cinéma
Provence-poésie proposait samedi 14 octobre de 16h à 19h :
Une conférence animée de Danyel CAMOIN sur les auteurs passés à Marseille.
(Salle habituelle MVA Allée r.Govi -Les défensions.) d'après le livre de Geneviève CASABURI, Joëlle BEHEZ et Frank ZORRA : Les fantômes de Marseille.
Cette conférence a été présentée l'an dernier au Comité du vieux Marseille devant une centaine de personnes parmi lesquelles Claude CAMOUS.
Elle se déroulait donc samedi 14 octobre à Aubagne présentée par Denise BIONDO et animée par les partenaires de Provence-poésie en présence de Michel CASTEROPOULOS avec la participation de
- Alain D'AIX (Jules VERNE)
- Guy FEUGIER (Victor HUGO)
- Jean-Claude COLAY (RIMBAUD et capitaine NEMO)
- Mauricette BUFFE (George SAND)
- Jean-André MARGOSSIAN (Alexandre DUMAS)
- Danyel CAMOIN (Arsène LUPIN et quelques personnages)
- Valérie DEMARCQ (Naïs) ...
- ...entre autres...
Arsène Lupin et les fantômes de Marseille
Avec évocation de Maurice LEBLANC, Guy De MAUPASSANT, Jules VERNE, Alexandre DUMAS, Victor HUGO, George SAND, Arthur RIMBAUD, Emile ZOLA, Arthur SCHOPENHAUER et Paul CARPITA.
Puis place à l'entracte pendant laquelle des auteurs vous dédicacent leurs œuvres dans l'ambiance musicale des films créée par Alain VERRIEZ . Sans oublier, bien sûr, l'habituel tirage au sort d'un gagnant de livre.
S'en suivait un hommage au cinéma à partir de textes et musiques de films avec l'accordéon d'Alain VERRIEZ.
A remarquer les prestations de Monique et Jacky (Parle plus bas), Valérie DEMARCQ et Denise BIONDO (dans la scène de début du film "La fille sur le pont") suivie d'une ovation aux cœurs tendres de Jacques BREL ensuite présentée au travers de Goubi (Jean Lefebvre dans Un idiot à Paris).
A signaler un couple sur la musique du Titanic, quelques couples qui valsent sur la chanson de Lara, un shérif qui crie "Si toi aussi tu m'abandonnes".
Vient un parfum d'Ennio MORRICONE qui enveloppe la salle sur les airs du "Clan des Siciliens" et du "Professionnel".
Petit clin d’œil à B.B dans "Boulevard du Rhum" et le texte d' "Heureux qui comme Ulysse".
Le spectacle s'achève sur "Tant qu'il y aura des étoiles" du film "Au son des guitares" chanté avec la salle.
N'oublions pas nos auteurs invités se prêtant au jeu des dédicaces :
- Janine RAVEL
- Daniel GLIZE
- Sonia KITAEFF
- Frank ZORRA
- (Absent : Jean-Claude BELTRAMO).
Et bien sûr le verre de l'amitié suivait un bon déroulement malgré de nombreux absents dans les partenaires habituels.
Photos : Yves RAVEL
Article : FZ
Entrée gratuite sur réservations au 04 42 03 31 26