La magie des mots : trois notes en musique pour le lauréat Zavèn SARAFIAN et la présidente du jury : Dominique BAUDOUIN.
Trois lauréats récompensés par voie postale.
Comme prévu par le règlement du concours de 2021, face aux restrictions sanitaires, remise des prix en petit comité pour récompenser les participants et les lauréats de "La magie des mots".
Résultat du concours :
Prix de l'écrit ou prix Jean di FUSCO : Alice HUGO pour son poème : L'esprit des mots
Prix de la présentation ou prix Joseph LEVONIAN : Bernard ROYER ( Oursinus) pour son poème : Utopie d'où rêveur cible.
Prix du Thème ou prix Francis TRIAY : Chloé DENAYER pour son poème : Rose
Récompense adressée comme prévu par voie postale vers le 15 juin.
Prix spécial annuel, coupe pour les trois notes : Zavèn SARAFIAN avec son poème : Mots Magiques.
Rencontre spéciale au bureau en petit comité et sans accolade où le prix lui a été remis par la présidente du jury et la vice-présidente de l'association, avec l'accordéon d'Alain Verriez qui jouait : Le lauréat.
Bravo Zavèn et merci Alain !
Les participants particulièrement remarqués, cités ci-dessous, recevront un courrier de remerciement et un bon d'achat dans notre catalogue :
Cindy ANNUNZIATA, Joëlle FOIN, Patricia HOLZL, Marie-Paule LEROI-GOARNISSON, Hélène MAGRON, Isabelle MARTIN, Julianne ROUSSEL, Benjamin SIMON.
Une mini-vidéo représentant Zavèn SARAFIAN et sa coupe sera publiée ultérieurement en écho à celle de Guy AMSALLEM , gagnant de l'an dernier, cette année dans le jury.
Article FZ
Les trois poèmes des lauréats récompensés à distance :
1/ L'esprit des mots
Voici le temps venu des derniers crépuscules,
L’heure où l’âge s’écrit en lettres majuscules
Sur le satin fané de mon altier profil
Quand chaque jour ne tient qu’à la vigueur d’un fil.
Si ma main tremble un peu, si mon esprit bafouille,
Si, dans ma rêverie, avec entrain je fouille
Afin d’y butiner le miel de vos quatrains,
Poètes ! sachez-le : j’ai goûté vos refrains.
Le Verbe n’est-il pas l’éternel sortilège
Qui nous lie à jamais au sein d’un florilège,
À l’essence des mots, au miracle absolu
D’un échange fécond, sincère et résolu ?
Lors sur l’arbre de vie où gazouille ma rime,
J’ai sculpté sans frémir cette allègre maxime :
« Il rit d’oiseaux, le pin dont mon cercueil viendra »,
Car monte de vos cœurs comme un air d’opéra.
Peut-être pensez-vous que ma raison divague,
Que mon propos se fait résolument plus vague…
Manants ! Distrayez-moi des ombres du tombeau :
Je suis encor debout, la main sur le flambeau !
Alice HUGO
2/ Utopie d'où rêveur cible
Je rêve d’imiter ce jongleur si habile :
Faire virevolter dans les airs des cerceaux,
Exige de l’adresse ou s’apprend au berceau.
Plus on manie d’objets, plus l’art est difficile !
Je me contenterai pour jongler de trois mots
Mais j’aurai bien du mal à les lancer très haut !
Je voudrais ressembler au gracieux funambule :
Son pied glisse léger sur le filin d’acier ;
En défiant l’abîme danse le balancier,
Comme si s’envoler n’était qu’un préambule.
Garder un équilibre en enfilant trois mots
Serait faire passer par le chas un chameau … !
Je me verrais aussi en dompteur courageux
Dont le regard défie lion, tigre et panthère,
Qui face à l’éléphant pose un genou à terre,
Sachant qu’à chaque instant il met sa vie en jeu !
À peine ai-je enchaîné dans la phrase trois mots
Que m’échappe leur sens : sauvages animaux !
J’envie émerveillé l’audacieux trapéziste :
Pareil à l’oiseau blanc qui plonge vers le sol
Il rejoint sa compagne et l’attrape en plein vol,
Suivi par les sunlights illuminant la piste.
Le vertige me prend dès que j’écris trois mots…
Dois-je substituer à la plume un plumeau ?
Mais j’admire surtout l’élégant magicien
Qui sort du chapeau noir colombe ou tourterelle,
Lapin, canard, foulards, ballons, baguette, ombrelle…
Et je m’attends à voir débouler un Martien !
S’il fallait par magie que j’invente trois mots
Ils auraient bien du mal à sortir du cerveau !
Je vais donc endosser l’habit du clown Bozo :
Je n’aurai aucun mal à trouver trois bons mots.
Je crois bien que ce rôle à merveille m’ira !
Si la vie est un cirque et la mort un point d’orgue,
J’aimerais vous citer ce beau vers de Laforgue :
« Il rit d’oiseaux, le pin dont mon cercueil viendra !»
Bernard ROYER dit Oursinus
3/ Rose
La solitude de la nuit laisse place au jour
On vagabonde, on s’évade et on rit d’amour
La vie, tranquille, rayonne d’un tout plein de bonheur
Les gens, apaisés, se sont levés de bonne heure.
Une douce chaleur sur le visage, sérénité
Une odeur qui ravage, fleurs d’été.
Derrière ces masques trompeurs cependant
Timides, effacés, se cachent les pleurs d’un enfant.
Autour tout est calme, tout semble merveilleux
Mais la vérité heurte le cœur des malheureux.
Rien dans ce monde ne peut être plus brutal
Qu’un être frêle, replié, dont l’âme va mal.
Une nostalgie destructrice s’empare de lui
Une haine grandissante, tout semble fini.
Il veut crier, hurler, emporté par le vent
Mais rien n’y fait, il est toujours seul sur son banc.
Vacillante, égarée, dans une plaine fleurie
Une femme avance, tenant une rose flétrie,
Une main portée sur le ventre et l’autre sur son cœur
Elle enlace son amour illusoire de mille douceurs.
Un rêve tendre, brisé par la réalité
D’infimes cendres, larmes d’un espoir épuisé.
Elle poursuit, blessée et l’âme souffrante,
Alors que certains rient, d’autres se lamentent.
« Il rit d’oiseaux, le pin dont mon cercueil viendra,
Un autre jour se lève sans toi entre mes bras. »
La femme, épuisée, laisse ses perles couler
La tristesse infâme d’un enfant tant désiré.
Le songe d’un instant devient la souffrance de toujours
Les espoirs s’effondrent, anéantissent le jour.
Lorsque l’ultime rayon traverse les cieux
Une trêve commence, c’est le dernier adieu.
La femme, peinée, poursuivant son chemin
Croise alors l’enfant, le gentil gamin,
S’assied à ses côtés, d’une main l’effleure
Et de l’autre lui tend la belle fleur.
Les regards se mêlent, des pétales s’envolent
Prennent leur essor, échangent leurs rôles
Il n’est rien de plus doux dans un monde pareil
Qu’un orphelin qui renaît, qui croit aux merveilles.
La tristesse s’évade, le courage reprend
Car la rose d’une mère réchauffe le cœur d’un enfant.
Chloé DENAYER