A la demande de Nicole Manday, aujourd'hui retirée du monde littéraire et pour montrer au delà de la poésie, Pp a aussi fait du polar, l'association met en promotion deux livres dont le prix a pu faire reculer certains intéressés d'où par correspondance, il est possible d'acquérir aujourd'hui :
Les mages du Mystère 218 pages pour 15 euros (envoi compris)
Au delà du seuil invisible 214 pages pour 15 euros ( envoi compris)
Ci-dessous des extraits de textes de ces deux livres :
Extraits pris dans Au-delà du seuil invisible.
À sa sortie de l'hôpital, Cristina reste longtemps prostrée, méconnaissable, vieillie, presque une autre femme ! Elle confie à Marcus qu'elle est habitée par un germe inconnu qui s'est transféré en elle à la mort d’un papillon dans la cabine. Marcus lui demande de raconter l'expérience.
Un phénomène s’est produit. Elle ne s'est aperçue de rien, ce jour-là. La séance a paru se passer comme les autres. Ce n'est qu'après qu'elle a ressenti des troubles. Lorsqu’elle est retournée dans le laboratoire, elle a trouvé le papillon mort dans la cabine. Il était desséché comme si l'on avait aspiré son corps : il ne restait que ses ailes décolorées. Le papillon s’est désintégré sous la concentration des rayons. À partir de là, se dessinaient sur sa peau des couleurs jaunes et bleues ; par endroits même, sa peau s'écaillait. Elle devait passer diverses couches de crème pour le cacher. En fait, la concentration des rayons a fondu le papillon en elle mais elle ne voulait pas y croire.
Marcus non plus. Même après le récit, il ne croit pas à cette version de film d'épouvante et pense qu'elle fabule : la perte de l'enfant, sans doute, l’a traumatisée. Il essaie de lui changer les idées, de la distraire, de l'éloigner du laboratoire... Mais il doit se faire à l'idée qu'elle n'est plus la même. Nous sommes tous peuplés de vers au fond de nous qui nous dévorerons un jour mais là, c’est impossible…
(voir chapitre Au cœur de la chrysalide)
À l'extérieur, Jos qui recherche Kylian se doute qu'elle va le trouver par-là. Elle l'attend avec le petit camion, de l'autre côté de la rivière et du pont de bois. Kylian sort pour fuir. Il court vers elle et commence à traverser le pont, lorsqu'un bruit affreux attire son attention... Le pont est en train de s'écrouler sous ses pieds : impossible d'atteindre l'autre rive ! Il tombe avec les lames de bois vermoulu dans le lit de la rivière pratiquement asséchée par les étés torrides que la pluie de grêlons n'a pas suffisamment alimentée.
Assis, replié sur lui-même, il constate qu'il s’est cassé le tibia gauche dans sa chute. Il crie. Il demande l'aide de Jos. Les araignées sont là, horribles et nombreuses ; elles paraissent voraces et commencent à grimper sur lui. Ce sont bien elles, avec leur termite collé sur le dos. Elles l'ont retrouvé, apparemment bien décidées, cette fois, à ne pas le laisser survivre. Il en écrase par poignée dans ses gants, mais il semble en jaillir du sol. Une araignée parvient jusqu'à sa bouche... Il la mord sauvagement et la déchiquette ! Un trou sous le pont l'intrigue, il doit conduire au nid : il aurait fallu le voir auparavant ! Trop tard !
Jos lui dit ne pas s'inquiéter : elle va intervenir ! Elle court vers le camion mais lorsqu'elle parvient à voir la benne, le lance-flammes qu'elle voulait prendre est entièrement recouvert d'un millier d'araignées : elle ne peut plus l'atteindre ! Le camion non plus : les araignées sont trop malignes. Elle hurle comme une folle. Ces cris résonnent sous les feuillages. Il semble que les araignées aient gagné. Elle tombe à genoux devant les arbres entre le pont et le camion et joint ses deux mains : « Mon Dieu, sauve-nous ! »
Seul le ciel semble l'écouter en se noircissant comme lors de la crucifixion de Jésus.
Et ses larmes se mêlent à quelques grosses gouttes de pluie...
(voir chapitre le retour des araignées rouges)
Un jour plus tard, les policiers retrouvent Diane, un garrot au bras et le poignet droit cautérisé à la flamme, couchée sur l’herbe, évanouie à l'entrée du bois. La main droite coupée, livide, échevelée, des mèches paraissant blanchies paradant devant ses yeux, elle se soulève d’un bond et crie comme une folle, en sautant sur place :
«-Fouillez la maison de bois. L’âme qui l’occupe est la réincarnation du mal ! Il faut absolument retrouver le détective ! Il est devenu dangereux. C’est lui qui a ma main ! »
Maîtrisée rapidement par une camisole de force, elle est emportée à toute vitesse dans un fourgon blanc. Les policiers fouillent toute la région à travers le bois et ne découvre aucun chalet portant des cornes, ni aucun vieillard suspect. Bien que le détective ait disparu, personne ne veut accepter ce récit : une romancière, pensez quelle imagination ! On la croit devenue hystérique après avoir tué son amant : le choc doit lui faire confondre l'univers fantastique de ses livres et sa propre réalité. Diane est donc enfermée dans un asile psychiatrique sous la surveillance d'un professeur compétent qui essaie vainement de comprendre son cas. Interrogé à son sujet, il se laissera aller à dire :
« C'est au seuil de l’inexplicable ! »
( voir chapitre Donne-moi la main)
Extraits pris dans Les mages du mystère :
Un étrange bruit glissant dans la pièce attire pourtant l’attention de Frank qui s’arrête et se tourne en prononçant une phrase glaciale saccadée :
« -Attention, ils nous ont expédié un compagnon ! »
Elle se retourne en se couvrant avec l’étole bleue et le regarde, les yeux largement ouverts :
« -Un charmant serpent vient nous inviter à croquer la pomme avec lui ! Ne bougez pas !!
-Ne plaisantez pas, j’ai horreur de ces bestioles, dit-elle, ce n’est pas rigolo ! »
Il ne répond pas, il a saisi le couteau sur le plateau de service et grimpe sur la couchette avec elle, en la poussant, tout en observant le sol. Inquiète, elle s’est repliée sur le coté à genoux…
Elle voit l’animal, une bête énorme qui louvoie sur le plancher pour arriver jusqu’à eux ! A faible distance, il soulève sa tête et ouvre son affreuse gueule attendant que l’un d’eux bouge…Lentement, Frank a saisi l’oreiller de sa main gauche… Il saute soudain, en écrasant la tête de l’animal sous l’oreiller, et il coupe, en même temps, son cou profondément, appuyant sur le couteau comme un sauvage au point de le casser ! Le corps et la queue du reptile entrent dans un mouvement de folie mais l’homme persiste ! Il achève de fractionner le serpent en deux parties qui deviennent inertes.
Le policier, abattu par son effort et sa concentration à la manière japonaise, s’assoit alors lourdement et souffle tel le bœuf de la crèche… Il est effaré, étonné lui-même de son acte :
« -Donnez-moi encore un peu de café, s’il vous plaît, on revient de loin ! »
Elle attache l’étole autour de sa poitrine et verse le liquide restant dans sa tasse, puis, la lui tend. Il la prend, la porte à ses lèvres et mime une énorme grimace : le breuvage est froid ! Elle saute sur place et court vers le cabinet en criant :
« -Excusez-moi, mais je vais me faire dessus, ce doit être la peur ! »
À peine entrée, elle en revient déjà paraissant mue par un ressort et crie :
« -Un rat ! Il est énorme, il va me mordre… »
Il bondit, récupère son flingue, la tire de côté par un bras et fait feu sur le rongeur ! L’animal se décolle du sol, la tête éclatée, et sa dépouille roule sur le plancher.
« -Bien visé, dit-elle, merci ! Mais trop tard pour moi, hélas ! »
Elle s’essuie les cuisses avec du papier et retourne vers la fenêtre de surveillance où elle récupère ses sandales qu’elle chausse:
« -J’ai cru qu’il m’avait mordu le pied, sale bête ! A quoi faut-il s’attendre maintenant ? »
( voir la nuit des policiers)
Ce soir-là, Annie la sent nerveuse et se place face à elle en le brandissant justement ;
«-Est-ce cela que tu cherches ? »
Hébétée, malheureuse d’avoir été indiscrète, la jeune Lisa s’excuse, en baissant les yeux, mais l’autre renchérit, lui demandant de dire où elle l’a perdu ! Elle ne répond que par un regard larmoyant… Annie disparaît un instant dans la cuisine, puis, réapparaît avec dans sa main… un grand couteau à découper ! Elle lui parle très fort, en ouvrant de grands yeux ronds, impressionnant Lisa qui ne la reconnaît plus :
«-Tu comprends, tu ne peux plus partir maintenant ? La curiosité reste un vilain défaut et je sais que, si je te laissais aller, tôt ou tard, même sans le vouloir, tu parlerais… Ils viendraient ici me le prendre pour l’enfermer dans un asile psychiatrique : pour le guérir, certes, mais cela le tuerait ! Il l’aimait trop, tu comprends, il n’a pas pu accepter la vérité…Il a basculé dans son monde… Et je (ne) veux pas qu’on vienne souiller la chambre ! Je t’avais prévenue !
Je t’ai donné des robes ! Je t’ai aimée mieux que ma fille ! Maintenant, tu vas disparaître comme mon fils ! »
La lame descend vers sa poitrine, Lisa l’évite en glissant de côté ! Comprenant qu’elle n’aura pas le dernier mot devant la fureur d’Annie qui se considère trahie et obligée d’agir, elle prend le parti de s’enfuir ! Se précipitant sans réfléchir, elle arrive, sans le vouloir, devant l’entrée de la pièce interdite… Son double, vite ! Elle ouvre, elle a l’impression d’être baignée de lumière comme dans son… cauchemar ! Pas le temps de s’attarder !
Elle traverse le sanctuaire des jouets et court se réfugier dans la penderie, qu’elle a remarqué au fond de la pièce, barricadant les portes avec un manche à balai trouvé près de là…
Annie s’approche de l’endroit, pose une main sur les battants… Mais elle n’insiste pas ! Interpellée par son mari, elle cache le couteau dans son dos… Lisa sent son cœur palpiter, elle écoute leur dialogue en regardant par les fissures larges du bois des portes. L’étrange personnage d’un ton enfantin réclame son papa ! Annie répond gentiment que le père, c’est lui ! Devant son visage attristé et hagard, elle s’accroupit à ses côtés, lui caresse la joue et lui dit de ne pas s’en faire ! Ensuite, elle se relève, une perle à la paupière, et quitte la pièce en la verrouillant.
Lisa souffle ; sauvée pour le moment ! Elle décale les portes et essaie de les ouvrir mais… C’est là qu’elle réalise ! Celles-ci sont munies d’un loquet extérieur manuel : Annie l’a bloqué quand elle s’est approchée ! La voilà enfermée !
Elle secoue les battants et crie, mais l’homme au milieu de la pièce, à quatre pattes, est le seul à répondre :
« -Oui, maman ! Attends, je joue encore un peu… »
(voir la suite Dans la chambre interdite)