Cette année Cindy ANNUNZIATA est la muse-poète de Provence-poésie. Elle succède à Dominique BAUDOUIN .
Quand la muse est poète...
2021
Rubrique du périodique de l'association donnant la parole à une muse du président qui resplendit dans la poésie avec pour chaque poème une réponse poétique du président ( deux quatrains ou un poème court)
Nous les Femmes
Être une Femme ce n’est pas juste être une Dame,
Ni même juste un mot quand vous dites Madame,
C’est bien plus que tout votre bras droit votre Âme,
Celle qui vous soutient et tient votre Lame,
Et aujourd’hui encore la parité elle Réclame,
Pour que demain la balance soit une même Flamme,
Où l’Homme et la Femme sont dans la même Rame,
Celle qui donnera enfin l’Égalité aux Femmes.
Cindy
Réponse Danyel :
Vous, Madame.
Vous êtes gentille, Madame,
De réclamer la parité,
D’allumer si petite flamme
Quand la terre vous a donné
Simplement supériorité,
Evidemment si contestée,
Ne serait-ce que pouvoir d’enfanter
Et de donner au monde la beauté.
La mer
Comme une mère,
Tu me berces grâce à ton air,
Toujours plus belle que l’étang de Berre,
Dans tes couleurs je me perds,
Le temps d’une vague éphémère,
Tu me transportes vers,
Un monde en bleu vert,
Où la sirène est hors pair,
Et le pêcheur en duo avec son père,
Tout cela grâce à toi, la Mer.
Cindy
Réponse Danyel :
Au-delà de l’amer…
J’ai toujours aimé étaler des vers
Sur cette robe enchantée de la mer.
Lire Votre poème, Madame,
Ranime dans mon cœur une flamme
Qui ramène mes yeux vers l’horizon
Pour enfin échapper aux vieilles prisons.
La cigale
De ton vrai nom “cigaloun” en Provençal,
Après des années sous terre tu fais ton festival,
En attirant tous ces mâles,
Prêts à frotter leurs deux cymbales,
Pour te dévoiler leur chant nuptial,
Comme le timbalier joue des timbales,
Et toi tu choisis le meilleur récital,
Pour former un duo estival,
Qui ravit les vacanciers et amoureux de ton bal,
Toi, la cigale, tu es une vraie provençale,
Et le faïencier Louis Sicard a été le premier mâle,
À te façonner, d’où son surnom “le père des cigales”.
Cindy
Réponse Danyel
Histoire de Provence.
Quand le soleil sur les provençaux
Déversait sa chaleur à grand seau
Il fallait réveiller de la sieste
Qui fuyait le travail comme peste,
Et la haute puissance céleste
Créa la striduleuse indigeste.
Provence-poèsie avait désigné comme la muse-poète de l'année 2020, pour la sortie de son périodique en fin d'année, Dominique BAUDOUIN qui a remporté le grand prix de la nouvelle de la ville d'Aubagne 2020 et qui fait partie du jury du concours de cette année.
Rappelons que la muse-poète n'est pas forcément poète classique : comme notre concours interne, elle se classe libre et lyrique.
Dominique a plusieurs cordes à son arc et est aussi chanteuse comme ont pu le voir les adhérents et les visiteurs dans la deuxième partie du spectacle : Il était une fois... GIONO, le samedi 17 octobre 2020.
Cette année l'association présente dans la rubrique une nouvelle poétesse régionale : Cindy ANNUNZIATA.
Voici donc (en avant-première de notre rubrique centrée dans le périodique : Provence-poesie.info.) trois de ses poèmes qui ont cueilli les réponses de notre président et seront publiés en fin d'année. Après Alice HUGO, Carine CANU, Denise BIONDO, Mireille MIAU, Geneviève CASABURI, Mauricette BUFFE, Patricia HOLZL, Valérie DEMARCQ, Dominique BAUDOUIN et d'autres, voici donc la nouvelle muse -poète de Provence-poésie.
Article : FZ
Quand la muse est poète...
2020
Dominique BAUDOUIN
DEHORS QUAND MÊME
Le silence, épais, palpable
De temps à autre
Le vrombissement d’un véhicule.
On pourrait écouter le chant des oiseaux
Oui, le bruissement d’une aile…
Imperceptiblement, la nature reprend ses droits.
Magnifique échappée d’oliviers,
Portail altier d’une bastide.
Regarder l’horizon qui s’étire.
Couleurs fringantes des maisons
Je marche seule
sur ce chemin tant de fois emprunté dans l’insouciance.
Des souvenirs explosent…
Des promenades en amoureux,
Un quotidien si simple
que nous n’avons pas pensé à retenir.
C’était hier,
Et ce sera demain peut-être…
Quel univers, quel avenir derrière le rideau de l’emprisonnement ?
Nul ne le sait.
Réponse de Danyel :
Hier et demain, une formidable union !
Ce ne sera pas un retour en arrière,
Simple gommage du présent.
Stop à la bêtise humaine !
Faisons confiance aux bêtes !
Gardons la vie à quelques abeilles,
Laissons chanter les derniers oiseaux !
DÉCEPTION
Le temps est immobile
Rien de ce qui était ne bouge.
Pourquoi d’ailleurs ?
Soudés à jamais,
Ensemble ils demeurent.
Et moi, l’électron libre
Le mouton noir,
Pour toujours séparée…
Quelque chose en moi crie et se cabre
Rien de ce qui était ne bouge
Le système reste inchangé.
Virtuel ou réel, qu’importe ?
Frontière
La ligne invisible, immuable.
Ne pas la franchir.
Des projets, à quoi bon ?
La douleur n’en sera que plus vive.
Ne pas dépasser la limite
De l’illusion !
Réponse de Danyel :
L’utopie, c’est l’utile qui pousse à l’action,
Le rêve est maintien de la vie ;
C’est Maupassant qui nous l’a dit.
Laissez alors renaître une bonne fonction !
Figée la nature fait peur.
Un chat privé de rêves meurt.
ROME AU BOUT DU VOYAGE
Train de nuit. Une couchette étroite.
Claquement des portes.
Chuintement plaintif de la locomotive.
Agité d’une effroyable transe,
Le wagon or et bleu
Soudain se tait.
Langueur interminable du voyage,
Expérience originelle.
Puis Rome, enfin,
dans un dévoilement subtil,
Tout au bout du voyage.
Silence…
La ville aux sept collines s’éveille.
Réponse :
Le train, et bien sûr, je n’étais pas du voyage
Mais celui-ci persiste au-delà des mirages
Il ne meurt jamais.
Il était au début avec loco vapeur
Il sera là plus tard, électrique moteur
Pour nous emmener.