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10 juin 2024 1 10 /06 /juin /2024 07:42
Le concours de contes du 15 juin au 15 septembre 2024 ( voir règlement)

Le concours de contes du 15 juin au 15 septembre 2024 ( voir règlement)

A partir du 15 juin , le concours de contes qui pourrait enchaîner un nouveau recueil contes et poésies qui grouperait les textes des lauréats récompensés durant la même année en contes ou en poésie.

Voir suivant les résultats du concours.

Donc trois concours se partageront l'année :

du 5 janvier au 5 mai concours de poésie, du 15 juin au 15 septembre concours de contes et du 15 septembre au 5 janvier concours de nouvelles.

A vos plumes !

Provence-poésie vous offre un exemple primé par l'Académie de Provence.

Et si je m’enfonce dans mes songes, je suis forcé de passer par ce petit chemin forestier où tous ont marché, enfants, derrière cette petite fille toute vêtue de rouge… Certains parlent de conte de fée, d'autres parlent de sorcellerie ou de magie. Le personnage persiste au-delà de la légende et se modifie au fil des temps transformé par la société qui ébrèche le cristal de nos rêves d’enfants. Pour ma part, j'ai rencontré tout ce que les autres ne voient pas et...

J'ai même rencontré le chaperon rouge

Autrefois, on disait que le chaperon portait gentiment un pot de beurre et une galette chez sa grand-mère. Mais on imagine bien facilement que notre petite fille avait grandi. Depuis le temps, pensez donc ! Aujourd'hui, le sexe des anges s'affiche sur les murs pollués. Si l’apparition divine avait encore une mère-grand, à son âge, son pot de beurre aurait pu être un lubrifiant et sa galette l'argent, devenu primordial en ce monde, que lui rapporterait une location de ce corps passagèrement moulé sous une peau de petit rat d'opéra. Mais essayons de rester correct et poétique.

Elle était divinement parée d’une auréole lumineuse. Ses cheveux, parsemés de lucioles illuminant sa coiffure à la nuit tombante, bien que noués dans un charmant chignon, semaient des mèches sur les doigts du vent. Son visage virginal s'étalait autour de deux lèvres charnues roses comme le pétale d'une fleur s’ouvrant sur le diamant de ses dents. Elle portait un grand manteau rouge à col relevé, surmontant ce collant de la même couleur qui s’étendait de ses poignets à ses chevilles hissées sur deux escarpins noirs à talons hauts. Ses mains aux doigts prolongés d'ongles très fins plongeaient dans ses grandes poches. Ses yeux scintillaient sur un regard d’enfant sans rapport avec sa taille, perdus dans un flot  de rêves où l'homme arriva pour brouiller l’image, comme il souille habituellement la nature. Elle avait grandi, mon chaperon rouge, certes, pourtant elle avait gardé sa naïveté, son esprit de liberté et sa peur des loups. Elle ignorait encore qu’autour d’elle se terraient des hommes, plus dangereux que les bêtes pour les proies innocentes.

Un oisillon tombé du nid piaillait dans l'ombre d'une branche protectrice quand passa cette inconnue. Elle se baissa jusqu'à lui pour le laisser monter dans sa main. Elle lui tendit miraculeusement, de l’autre main, quatre graines que l'animal picora. Son doigt effleura ses plumes pour le poser dans un refuge, puis elle reprit son chemin.

A chacun de ses pas, dans la trace offerte au sol meuble, poussait immédiatement une tige verte surmontée d'un bouton qui se transformait en rose. Son chemin, derrière elle, se recouvrait ainsi de fleurs en mouvement.

Un véritable champ se développait derrière ses pas ; deux allées parallèles grandissaient traçant sa route de couleur. Des roses rouges, écarlates, gigantesques, se hissaient à cinquante centimètres du sol ! Point besoin de baguette magique. Ses talons trouaient le sol pour libérer chaque tige. Mais les fées de nos jours ne sont plus respectées même en action sous un manteau rouge. Sous celui-ci, elle ne cachait aucune arme, cela suffisait pour que ces méchants sorciers de la forêt deviennent des loups prêts à dévorer la chair de l'innocence.

La nudité ne leur paraissait pas naturelle. Un bébé vient-il au monde habillé ? Fallait-il vêtir la nature d'un manteau de pollution ? Le hussard en herbe colle au corps de la femme l'image du péché ; alors, capable de ressentir cette poitrine dessinant une proue et ce triangle naissant au-dessous de son nombril devenant tentation, il rangeait maintenant, pour l'imagination populaire, mon innocente au rang de démoniaque fille d’Eve. La pomme d'Adam se bloquait dans la gorge des vagabonds qui lorgnaient sous son manteau, assoiffés de chair, taureaux excités par la couleur des menstruations et de la virginité : rouge, couleur maudite du sang versé !

            Les mains de nouveau plongées dans ses poches, sous le nœud de sa ceinture, l’insouciante rêveuse laissait encore voleter quelques cheveux sur le souffle caressant son chemin. De drôles de gars la sifflèrent, elle ne s'arrêta pas. Ils la suivirent dans le bois. Elle était seule, ils étaient trois... Elle marcha plus vite ; ils coururent, écrasant les roses sous leurs pas. Ce fracas m’attira…

            Le collant éclata telle une peau de pêche froissée tandis que le manteau s'effeuilla comme l'on écarte les pétales du cœur d'une rose. Son corps jaillit pareil au pistil de la fleur, trop blanc sous la lune. Pauvre banane épluchée, elle se retrouva frêle et tendre à la merci de leurs dents. J'ai vu leurs ombres sales se vautrer sur ce frêle corps dépouillé de sa fourrure, déchaussé de ses talons pour les repousser de ses orteils courbés. J'imaginais un lapin à qui on aurait ôté la peau pendant qu'il était vivant : l'horreur glaçait mon visage. Ces araignées à cinq doigts qui auraient dû caresser son cou, comme celui d’une petite belette à peine sortie de l'enfance, plantaient leurs griffes en serres d'aigle dans sa petite chair rougissante où ils traçaient les sillons saignants de malsaines charrues, comme sur une vierge livrée aux sacrifices antiques, pour semer en elle leur violence.

Violeurs de la nature, ils n'étaient plus à un massacre près. Ils avaient déjà condamné tant d'arbres et fusillé tant d'oiseaux... Ils salissaient toujours la pureté du cadre, pareils à des tâches dans la peinture artistique du créateur. 

J'ai vu l'horreur et le plaisir s'opposer dans un concerto de violence : les fauves ne paraissaient pas vouloir dévorer leur prise. Mais, je ne pouvais tolérer que ces loups à deux pattes bavent plus longtemps sur ce corps de fée promis à la béatitude sereine. J'ai pris mon fusil de chasseur émérite et j'ai tiré pour la justice, pour la défense de l’opprimée. Ces animaux humains, chassés de leur proie, laissaient couler un peu de lait rouge sur le sol vert : du sang !

Ils s’enfuirent, l’œil rouge de colère ! Rouge, couleur horrible de la bêtise humaine, pareil au feu des pyromanes et au sol du champ de bataille.

            J'ai tendu ma main vers elle, clignant des yeux pour ne point admirer ses appâts virginaux à peine griffés de souillures. Je l'ai recouverte de son manteau miraculeusement devenu vert à l'instar de mon espérance ; l'herbe de la forêt, les valeurs de l’enfance, comme si mon intervention avait modifié quelque chose en elle, lui avait procuré en quelque sorte des ailes. L'ange m'a regardé d'un bouquet d'étincelles et m'a embrassé de deux lèvres de feu ; un changement la plaçait effectivement sous la flèche de Cupidon, serrée contre moi pour me remercier. L'ai-je donc prise avec fièvre ? Je ne le sais plus ! Le parfum de l’instant d’abandon emplissait mes narines. La caresse de ses doigts, ce que je sentais monter en moi, tout se mélangea, accouplant, dans ma pensée tout à coup impure, son corps à un goujat, et quelquefois j'en rêve encore... Par tous mes pores ! La rencontre n’usa que quelques grains de sablier mais laissa un souvenir impérissable. Je le dis souvent, les moments qui enfantent de très longs souvenirs sont souvent les plus courts.  Un instant comme celui-ci peut meubler une vie.

J'ai pénétré au tréfonds de ses yeux, bercé par le retour d’une vague bleue, et mon voyage à atteint la vitesse du son, en songeant au grand frisson. Je me suis senti éclater près d'elle, je l'ai aussi sentie vibrer sous mon aile, entrant dans le conte de fée, rougi de honte par ce rêve éveillé ! Pour ne point profiter de la situation d’égarement, à genoux, je l'ai rechaussée en baisant ses orteils doux comme le velours des roses. Je l’ai accompagnée, la tenant du bout des doigts, jusqu'au seuil de la maison isolée après le bois. Une très vieille dame lui a ouvert une porte qui grinçait presque musicalement deux notes d’une berceuse pour enfant. La princesse a disparu dans la chaumière, abandonnant la citrouille que j’étais, transformée un moment en carrosse porteur de fée !

Le chemin que j'ai parcouru, je ne m'en souviens plus... J'ai dû me réveiller sans avoir dormi, l'enchantement s'était enfui. J'ai erré sans but. Surchargé d’amidon, j’avais perdu mon guidon. Quand on n'asservit pas la nature à une idée, on n'attache pas cette beauté à sa réalité ! Comment pourrait-on penser qu’un amoureux tel que moi aurait pu la garder ? 

Elle s'appelait Marie Azad; Marie comme la vierge, Azad en arménien signifie liberté !

 

Danyel CAMOIN -2008

 

 

CONCOURS DE CONTES

  des auteurs en Pays d’Aubagne

 

« La Liberté »

 

Du 15 juin 2024 au 15 septembre 2024

Le concours reste ouvert à toute personne de plus de 12 ans de langue française sans distinction de distance ou de frontière. Les familiers du bureau de l’association et du jury sont exclus du concours.

Article 1 : participation au concours

L'envoi complet doit être fait par voie postale (le cachet de la poste faisant foi) : joindre une enveloppe timbrée format 22x11 portant l'adresse du candidat, deux exemplaires de la nouvelle et une fiche contenant autorisation d’utilisation et de publication portant le titre de celle-ci puis les…nom, adresse, téléphone et e-mail du candidat… et impérativement la signature avec une autorisation parentale pour les moins de 18 ans.

Cet envoi doit s’ajouter à un fichier informatique Word.doc adressé par mail à provence.poesie@yahoo.com. L’association peut refuser tout dossier incomplet sans préavis. Les envois en recommandé ne seront pas acceptés. L'envoi devra être adressé : Association Provence-poésie, concours, maison de la vie associative, 140 allée Robert Govi Les Défensions 13400 Aubagne. Aucun texte ne sera rendu.

Article 2 : présentation de votre conte

Le conte ne devra pas dépasser quatre pages A4. Il sera anonyme et rédigé très lisible en Times 12 ou Arial 11 sans emploi de puces, en justifié avec marge 2 minimum des deux côtés. (Il n'est pas nécessaire de sauter de ligne). Impression uniquement recto. Lui donner un titre différent de celui du concours et indiquer le thème choisi en haut de page (1 2 ou 3). Les pages envoyées devront être agrafées et numérotées.

Article 3 : particularités et thèmes de ce conte.

Le conte ni populaire, ni pour enfant, peut être écrit en trois genres ci-dessous.

Il accepte la prose poétique mais exclut le poème, le portrait, le reportage, la chronique, le journal intime et la nouvelle. Tout texte raciste, ordurier, politique, religieux, etc... sera aussi refusé.

Pour votre thème, vous pouvez choisir entre les possibilités suivantes :

1/ Thème fantastique ou épouvante : Conte fantastique qui place l’individu face à l’inconnu, au présent ou au passé, ou à une réalité énigmatique avec une fin interrogative.

2/ Thème libre : Conte littéraire avec fin heureuse même prévisible en opposition à la nouvelle. Laissez aller votre imagination pour nous surprendre en toute liberté. (Nous récompenserons en priorité l’originalité.)

3/Thème de l’année : Conte amusant. Emportant « La Liberté » dans un style facétieux ou moqueur, allant vers une fin qui peut être satirique.

 

Article 4 : réglementation générale

Le concours est gratuit pour les adhérents et les moins de dix-huit ans uniquement. Pour les autres, inscription au concours obligatoire : 10 euros. L’inscription ne change pas pour plusieurs titres. Tout chèque ou virement doit être établi à l’ordre de Provence-poésie. Pour ceux qui voudraient adhérer à l’association et ne pas payer l’inscription aux trois concours, l’adhésion qui donne droit à d’autres avantages, est cette année de 30 euros (et de 15 pour les moins de dix-huit ans.)

Article 5 : récompense prévue

Cinq lauréats se verront offrir un recueil édité comprenant les contes et les poèmes primés de l’année, une médaille ou une coupe, un pendentif et des bons d’achat de l’association. (D’autres exemplaires du recueil peuvent être commandés par les candidats s’ils se signalent avant la remise de prix )

Au-dessous d’une certaine moyenne, les gagnants n’auront qu’une mention d’honneur.

Le meilleur conte obtiendra en plus le grand prix avec un chèque de 100 euros, le trophée (grande coupe) et un bon d’achat de 50 euros dans le catalogue de Pp. La seconde sélection, un chèque de 30 euros, le trophée (petite coupe) et un bon de 20 euros dans le catalogue de Pp. Cela en plus des recueils et médailles, ensemble qu’on ne pourra remettre qu’à leur venue. La remise des prix aura lieu dans le courant du mois de décembre qui suit le concours à la salle habituelle. Les lauréats seront prévenus auparavant et devront être présents ou représentés par une personne, hors jury et lauréats, pour pouvoir recevoir leur prix.

Le jury sera composé d'écrivains et de personnalités indépendantes qui classeront les textes sélectionnés : la décision du jury et le règlement du concours sont sans appel, tout participant devra les accepter sans réserve : renseignements complémentaires au 04 42 03 31 26.

Danyel Camoin, auteur, interprète et conférencier, président de l'association

Denise Biondo, auteur et présentatrice de lectures-spectacles, vice-présidente

Joëlle Solari, auteur et romancière, relectrice de l’association.

Alain Verriez, musicien et présentateur, secrétaire de l’association

                          Association Provence-poésie éditions

                             « Concours et collection des auteurs en pays d’Aubagne »

                                       Maison de la vie associative –Les Défensions

                                         140 Allée Robert Govi 13400 AUBAGNE

                                                   Mail : provence.poesie@yahoo.com

                                                   www.provence-poesie.info

 

 

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