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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 11:51

Cette année c'est le 8 septembre, pendant que Geneviève Casaburi  et Patricia Holzl avec Joëlle Foin représenteront l'association parmi les associations du parc Borély pour Vivacité 2013, que Denise Biondo devrait retrouver le Revest avec  Entre deux eaux et Tous les chemins mènent à Aubagne où l'on peut retrouver sa superbe nouvelle : Chute à Cadolive.

 

 

 

En attendant, Pp vous propose un regard sur l'an dernier...

Le Revest Les Eaux, 9 septembre : Denise Biondo et Danyel Camoin, invités par l'association Touti Dous et sa présidente Marie-Reine Lagréca,

présentaient un petit stand de Pp avec leurs oeuvres réciproques devant la mairie au coeur de la commune accueillante et ombragée.

 

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Quelques photos prises par Denise souligneront un accueil chaleureux (au café du matin) et une ambiance chaleureuse et amicale tout au long de la journée parmi une petite assemblée d'auteurs qui conversaient avec quelques clients éventuels. Une journée bien sympathique.

 

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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 14:08

Une petite nouvelle trés particulière pour vos vacances ?

S'il n'y avait cette chute, on pourrait la dire comme un conte provençal ou un portrait, non ?

Faites un petit jeu cherchez le nom de l'auteur vous-même mais remarquez qu'au passage, il rend hommage à deux de ses amies...

Et Alice Hugo a dit que c'était la meilleure nouvelle qu'il a écrite...

 

 

La fille du Nord

 

 

Quand je l'ai vue avec cette grâce enchanteresse s'asseoir sur un de ces voyeurs qui supportent le séant de tant de gens, quelque chose a changé. J'ai tout oublié... Et je me suis cru capable de lui offrir pour son déjeuner un croissant de lune !

 

Dans ses yeux, sous le bleu d'un ciel d'hiver, flottait l’iceberg qui a coulé le Titanic ! C'était le genre à vous fusiller d'un regard, comme à vous enrober d'une douceur chaude à l'inverse de son climat natal. Ses cheveux blonds cascadaient en épis de blés provençaux chantant sous le soleil du midi. Les ondulations arrondissant la silhouette d'une fée relevaient en proue du navire le visage d'un ange. Elle m'avait rappelé une autre fille blonde que j'avais connue à la même époque : la fille à la guitare©.

Cette personnalité se détachait de celle des autres femmes, dominante à la hauteur du phare du Risban. Son baiser léger nourrissait avec la saveur du Potjevlesch allié à une sensation qui vous renverse comme un débarquement. Emporté sur un tapis volant vers la plage de Malo les bains sans quitter mon champ de lavande bercé par les stridulations de mes cigales, j’ai pénétré dans le monde des rêves quand j'ai effleuré sa main.

 

Aurais-je pu l’oublier ? Si oui, pourquoi ce stylo s'est-il acharné à déflorer de l'érection de sa plume ces vierges blanches que je couchais, devant lui, pour brouillonner cette armée de lignes, avant de les frapper du sceau d'une arobase. J'ai enfilé d'autres perles sur le tapis de l'imprimante. Les mots libérés de leur couloir secret, expirés de l'âme vagabonde, déferlent en farandole sur le papier étonné pour tracer maladroitement un portrait du passé que nul pinceau ne saurait peindre. Et les termes marchent sur la traîne de sa silhouette blanche de mariée sans mariage sur un bord de mer livré aux mouettes moirant un paysage digne d’un tableau de Sonia Kitaëff.

 

Belle, non, c'est au-delà des mots ; une communion du corps et de l'âme, comme dans une chanson d'Enrico, avec dans le cœur le soleil qu'elle n'a pas dehors, et, dans les regards, des étincelles d'un feu de cheminée des veillées de Provence avec un conteur qui parlerait d'elle la comparant à l'Eve éternelle.

Après son passage, plus rien n'est pareil ; la terre ne tourne plus de la même façon et l'horizon bascule plus loin pour ouvrir des espaces ignorés inconnus. Derrière elle, les gabians se transforment en cigognes et l'herbe qui se couche sous ses pas pond des marguerites. La mer d'huile l'accueille pour son bain du matin, plane comme un simple baquet. Nue en plein hiver, vestale ne craignant pas la morsure du Mistral, ni le regard des pins parasols courbés vers elle pour la saluer qui déposent leurs pignes volages à ses pieds en offrande à la supériorité féminine.

 

L'empreinte de ses orteils se dessinait dans le sable rare aux abords de son entrée dans l'eau. La mer, baignoire de cette sirène, retenait ses grandes vagues pour la bercer sur une symphonie interprétée par le ressac. Son corps porté par l'onde pure vibrait dans l'eau que les autres trouvaient froide pour régénérer son énergie étonnante. Elle valsait sur les rochers comme les étoiles de la grande ourse dansent sur le tapis céleste.

Son sourire ouvrait des pétales de rose sous son nez qui frémissait en s’enivrant du parfum des lavandins. Ceux-ci rougissaient, honteux de ne point la parer de cette véritable saveur de la lavande des hauteurs, au-delà de mille mètres, celle des huiles essentielles qui auraient pu couler en conservatrices de ce corps de princesse. Ce mouvement inoubliable des zygomatiques dégageait le scintillement de diamant de ses dents, prêtes à mordre dans la vie pour en extraire le suc des richesses humaines. La nature, tout autour, laissait courir sur elle le mouvement léger du zéphyr. Sa chevelure semait ainsi quelques mèches sur les doigts du vent...me rappelant un chaperon perdu dans le bois de ma mémoire.

           

C'est là, contre ce rocher mal taillé qui découpe la brume, entre deux rugissements de l'écume, que je l'ai embrassée ; c'est là qu'elle m'a tout donné, le mystère des profondeurs et la brûlure du soleil, l'intensité cardiaque et les fresques pulmonaires, les frissons de la peau et le bouillonnement du sang, la folie merveilleuse et la passion éclair. La douceur du velours de ses lèvres, qui électrisait la peau de ma joue, me donnait l'envie féroce de la mordre, telle une alléchante pâtisserie, de l'envahir comme un palais offert au bélier humain... C'est là que j'ai prié, pour la première fois, pour que l'instant ne finisse jamais... Et je m’estime presque exaucé puisqu'il ne me quitte plus même loin d'elle !

 

On a tous un moment qui meuble une vie. Un moment que l'on donne pour rien, par amour, tout simplement, une main tendue, comme vers un enfant, qui apporte l'impossible : c'est peut-être cela le bonheur. Savoir garder un ange dans son cœur et pouvoir faire face à la grande batiste de ce squelette mariste qui brandit encore sa faux et... déploie, au-dessus de nos têtes, sa cape étouffante qui recouvre les toits de vapeur de carbone, menaçant de réduire la respiration de toute une planète. Pouvoir braver tout cela, à deux, la main dans la main, le nez dans les étoiles, grandis au point de ne plus voir les autres et de les oublier dans un baiser.

Un battement de cils, la contraction d'une paupière et son regard m'inspirait. Elle n'est pourtant plus là mais je la vois transparaître sur le manteau de ma nuit. Je dors beaucoup mieux lorsqu'elle me sourit. Je sens sa petite main se poser sur mon destin l'ouvrant sur un morceau de ciel... Le mirage vampirise mes yeux, les arrose d'une image qui s'use au fil du temps mais jamais ne disparaît.

Depuis qu'elle est repartie vers son univers, j'ai dû pactiser avec la déesse solitude pour qu'elle m'enlace à sa place et me la fasse oublier, tant aucune autre ne put s’y comparer. Mon miroir aurait refusé de la refléter aussi sublime qu'elle ! Je voudrais pouvoir briser mon calvaire pour lui cueillir dans le suaire de l'empyrée des mottes luisantes de pluie mais même l'orage pleure la terre de son chemin.

Aujourd'hui, après que le mange-minutes ait mordu ma vie pour l'amoindrir et la pousser vers le chemin de la Fin, j'ai parfois l'impression de l'avoir imaginée. Et je me dis :

« Marius, et si c'était un rêve que tu as cru vivre ? » Elle et moi, allongés sur la grève. Le soleil ému plongeant dans l'étendue bleue pour me donner un manteau d'éternité obscure ne brillerait plus que dans l'émail où tournent ses pupilles. Tout cela, rêve ou fantasme d'un vieux gamin, n'est plus qu'une image qui me poursuit, après avoir conquis mon stylo et déployé quelque feuille restée blanche de peur d'affronter ce dernier voyage...

 

Quoi ? Pourquoi me regardez-vous de cette manière ? Pourquoi ne l’ai-je pas suivie ? Croiriez-vous que le Nord m’ait à ce point effrayé ?

Même si, pour moi, il commence juste après le château des Papes à Avignon, le grand Nord ne m’aurait pas arrêté ! Dois-je vous dire bêtement que je (ne) crains « dégun » ? C’est plus simple que cela : pour elle, j’aurai supprimé mes claquements de dents, mes frottements de mains et tout le reste… J’aurais survécu en plongeant tout entier au fond de ses yeux et me serais chauffé au doux contact de sa peau, mais…

Et oui, pourquoi faut-il donc toujours sortir ce « mais » de sa poche ; ce mot infâme bassement sournois et justicier qui vient déjà transformer la beauté de l’expression qui le précède, qui brise net une affirmation magique pour l’effeuiller dans la vulgaire salade de la réalité.

Oui, la réalité, c’est ainsi qu’on appelle ce moment fatal où le rêve doré éclate en morceaux. Un gabian qui volait trop bas a heurté sa tête et elle a basculé.

Elle est tombée du rocher en se brisant les cervicales sur les pierres aiguisées par le ressac…

La dernière caresse sentie sur sa joue était celle de la vague juste à la minute où son regard s’est éteint. Et mon ciel est devenu noir en plein jour, éclipse totale, image fuyant devant deux yeux grand-ouverts. Elle n’est partie que de mon monde sans retourner dans les brumes du sien.

Elle est toujours là, elle se déhanche quelque part dans mon trou de mémoire…

 

Oui, elle n’est point partie comme je préfère l’imaginer parfois : elle est restée là-bas dans une petite niche de marbre au bout du cimetière où elle n’entend plus mes vers, se contentant de nourrir les siens, les immondes petits chevaliers servants de l’inertie finale : trop belle pour être ainsi enterrée n’est-ce pas ? Là, sa mort, au contraire, déterre mes images tristes et la plage déserte reste froide même en juillet… Les traces de ses pas se matérialisent dans le souvenir et s’estompent ensuite la soulevant au-dessus du paysage flou. Elle porte une paire d’ailes qui essuie le ciel à l’instar d’un pare-brise au-dessus de son dos pour qu’il retrouve pour moi le bleu pur du midi. Je regarde sa petite main qui tient étrangement mon vieux chapeau… Celui qu’à mon arrivée près d’elle, elle avait utilisé pour couvrir la rose qui fleurissait entre ses jambes, dithyrambe à sa beauté naturelle. Mon chapeau de paille, emporté ce jour-là par un coup de Mistral jusqu’à elle, avait favorisé cette rencontre comme dans un merveilleux poème magistral d’Alice Hugo.

Alors, cette fille ne revient que pour moi, légère, chevauchant un nuage dans sa toge d'ange quand mes mots m'échappent pour voler vers elle. J’ai oublié son prénom depuis et pourquoi ne pas l’appeler Alice puisque grâce à elle j’ai découvert un pays des merveilles ? Celui que je rejoins quelquefois au détour d’un songe ; une évasion, peut-être ou un retour vers la beauté intérieure et elle marche sur moi sans voile ni corps, la fille du Nord. Elle est là, dans une autre vie, au-delà de la mort, elle domine tout : elle écrase mon cerveau de ses pieds nus. Elle vendange. Sa main tient ce poème que j'avais écrit pour elle et qu'elle n'a jamais lu :

« Éphémère ».

 

 

Quelques poutounades ont gagné le grand prix d'honneur de l'Académie de Provence en même temps que le rondel "On se retrouvera sur une étoile"

 

Tout est à l'intérieur du livre: Fabulations du pays d'Aubagne

En vente  sur commande à Provence -poésie  ou à l'auteur

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Merci à L'Académie et à Mr Roger Blanc de l'avoir primé en 2011.

Et une opération proposera le livre à 12 euros au lieu de 15 à la rentrée sur les stands Provence-poésie.

 

Histoire d’eau

 

Selon l’histoire d’Aubagne du docteur Jean-Louis Barthélemy une pieuse légende attribue l'origine de l'Huveaune aux larmes de Sainte Marie-Madeleine réfugiée à la Sainte-Baume.

D'où la réalité et la fabulation peuvent se rejoindre, se marier et se confondre autour d'une voie d'eau... Car l'eau, c'est la vie ! Mais rien n'arrête jamais sa colère. Si elle éteint le feu, si elle noie les terres, si elle humidifie l'air, aucun élément ne peut la détruire.

 L'Huveaune prend sa source à 571 mètres d'altitude. Elle regroupe ses affluents : le Merlançon, Le Jarret, le Peyruis, le Fauge et la Vède. Il faut savoir que le lit original de l'Huveaune a été détourné en 1741 à cause du désastre du 21 octobre. Si, de nos jours, lorsqu’on parle de crue et d'inondation, on a de peine à le croire, en regardant le filet d'eau paisible qui traverse Aubagne sous les pattes des canards, il est exact qu'en 1978, beaucoup plus près de nous, l’eau recouvrit la plaine des Paluds jusqu'à St mitre en passant par Lamagnon. De plus, il faut savoir aussi qu’autrefois les plaines des Paluds, Beaudinard, les Aubes et les défensions ne constituaient qu'un grand lac. Ce sont les alluvions transportées qui ont modifié le paysage.

Malgré cela, les années de sécheresse de 1683 à 1895 ont fait souffrir Aubagne d'un manque d'eau. La vallée de l'Huveaune dégage toujours pourtant une poésie exquise ovationnée par Stendhal.

Aussi, ne vous étonnez pas si les propos ou récits qui vont suivre sont fabuleux et véhiculent des personnages pittoresques, cousins de ceux de Daudet ou de Jean-Claude Rey, au moins par leurs histoires. C'est la magie du pays d'Aubagne. Et si je vous disais que l'auteur est un descendant de Jean-Baptiste Camoin, dit Cieron, maire d'Aubagne sous Louis XVI, qui avait demandé au district de lui céder les geôles du château d'Aubagne pour en faire la prison jusqu'en 1903, date où les cellules furent transférées à la gendarmerie du cours Beaumont qui remplaçait la vieille gendarmerie centrale transformée en... café Noailles !

Fabulation ?

 

Ce texte a été écrit en 2003 après la participation de l'auteur aux journées du patrimoine organisées par les amis du vieil Aubagne (voir la revue de cette époque: au fil de l'eau)

C'est par lui que démarre le nouveau livre que Provence-poésie se propose de lancer sur ses stands, nous pensons que les amis et habitués à lire ses ouvrages ont déjà reconnu l'auteur, pour ceux qui seraient intrigués, il leur suffira peut-être de dévisager le brave curé qui échappe à une inondation en robe d'évèque dans un parapluie, ci-dessous, au grand étonnement de Nicole Manday ; une des meilleures histoires contenues dans nos poutounades: le parapluie enchanté. A bientôt...

A propos, qu'est-ce, une poutounade ?

 

 

 


Article: Nicole Manday

© voir le chapitre cinq de j’ai même rencontré le chaperon rouge

¨ voir chapitre six : j'ai même rencontré...

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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 14:48

Provence-poésie à Tourves

Denise Biondo, Danyel Camoin, Geneviève Casaburi, Janine Ravel

et Jean-Claude Beltramo

présentaient leurs livres le 4 août à l'espace culturel de Tourves

 

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Provence-poésie invitait adhérents et amis à soutenir Joëlle Foin à Allauch.

Joëlle présentera son recueil : Les messagers de l'instant mais aussi notre oeuvre commune dont elle fait partie pour Aubagne : Tous les chemins mènent à Aubagne.

 

Nous invitons les autres auteurs récemment édités à suivre son exemple et à présenter l'oeuvre commune dans les médiathèques en même temps que leur oeuvre propre.

Des exemplaires sont disponibles pour tous, chaque auteur qui vend un exemplaire du livre des chemins d'Aubagne peut conserver cinq euros pour sa participation soit 33% du prix du livre comme les librairies. Accord Pp éditions.

Cette offre n'est  limitée ni aux adhérents, ni aux auteurs. Tous peuvent participer.

 

De plus tous les acheteurs d'un livre de Pp éditions peuvent demander une carte fidélité pour six livres achetés un livre gratuit au choix.

Les gens qui ont des bons d'achats peuvent les faire valoir au bureau pour choisir leurs livres.

 

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Joëlle Foin et les autres membres de Provence-poésie gagnants aux concours de l'Académie de Provence

l'an dernier:

de gauche à droite : Danyel Camoin, Janine Ravel, Zaven Sarafian, Joëlle Foin et Sonia Kitaëff.

 

Un interview de Joëlle figure dans le blog et bientôt dans le périodique...

On peut la retrouver également interprète des lectures spectacle de Pp

et récemment dans le coup de chapeau à Guy Feugier avec une superbe interprétation en rondel de la solitude.

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De la poésie dans l'autobiographie de Christine Peigné 

Parmi les nouveaux auteurs  de Pp éditions...

 

 

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 C'était le vingt-cinq mai  au matin que Christine, accompagnée par sa soeur Dominique et Denise Biondo représentant l'édition Pp, dédicaçait une vingtaine de livres à l'entrée de la médiathèque de Rousset sous le regard amusé de notre président qui retrouvait en cette occasion des amis de l'époque où il travaillait à Rousset...

 

Les personnes hors du cercle amical de l'auteure et loin de Rousset peuvent commander l'ouvrage par correspondance à l'association.

 

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Préfacé par quelques mots de trois auteurs de Pp

Danyel Camoin-Mireille Talotti-Miau et Nicole Manday

les pensées autobiographiques de Christine Peigné

versent des lignes poétiques dans son fauteuil pour marquer sa traversée de l'horizon mouvant...

C'est une invitation à ce voyage où l'amour fait reculer les grilles de la peur.

"Un message d'espoir dans la fraîcheur de l'écriture" a dit Mireille.

Christine dédicaçait à Rousset le 25 mai pour en parler

et elle vous surprendra aussi plus tard dans sa nouvelle qui sera éditée ultérieurement dans le recueil de Pp éditions (un papillon sur l'aile du vent) : A tour de rôle...

 

 

 

 FZ

 

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 Provence-poésie n'est qu'une association comme tant d'autres mais son but est de promouvoir l'art en général, la poésie en recueils réputés invendables et les nouvelles de Provence en particulier.

Et ceci en fouillant les tiroirs d'auteurs méconnus ou inconnus qui ont un talent secret et à qui on n'a donné aucune chance: il ne suffit  pas d'éditer les meilleurs après lecture par le comité ; il faut aussi leur procurer un moyen d'expression d'où l'association a créé ses lectures spectacles pour mettre en valeur les petits auteurs auprès de grands, l'atelier pour qu'ils s'améliorent encore, l'interview répercuté sur le périodique et le blog pour les laisser s'exprimer, le concours de nouvelles pour que les meilleurs soient récompensés et puissent rencontrer les autres et la recherche de stands où même s'ils ne battent pas les records de vente ils puissent avoir le contact avec le public et certaines librairies.


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Précédent article:

 

A l'intérieur de l'association, plusieurs branches dont  : 

-la publicité faite sur les stands et sur Internet autour de son action et de celle des autres associations de même sens, ainsi on peut trouver dans le blog de provence-poésie des articles sur plusieurs associations, même de musique ou de peinture, et les réglements de concours des associations littéraires régionales...

-les hommages et conférences dédiés à certains auteurs disparus... et à plusieurs auteurs en herbe.

-les présentations de livres et l'aide à l'auto-édition ou l'édition de petites quantités de recueils de poésie généralement refusés par les autres éditeurs qui ne prennent pas en charge celles inférieures à cinquante ou cent exemplaires et imposent une participation trop forte pour les petits budgets.

Exemple de contrat proposé  par une maison d'édition créée en 1979 (contrat disponible pour vérification) pour un roman Les fantômes du vieux moulin 125 pages sans illustration : 4512 euros  dont tva 5.5 d'où l'auteur aurait droit à 20 exemplaires et pourrait en acheter d'autres à 20% de remise du prix coûtant.

Il est hors de question d'aligner Provence-poésie à ces éditeurs là, nettement supérieurs, et ce n'est pas le but recherché, nous n'assistons pas les grandes possibilités mais aidons ceux qui n'en ont que peu et qui peut dire qu'il n'y a pas de talent parmi eux, sous prétexte qu'ils ne sont pas nantis ?

 

Provence-poésie, rare association à proposer un concours de nouvelles gratuit, à l'image des autobus aubagnais, qui avait en main le montage manuscrit des 14 auteurs du  "petit guide poétique de Marseille" ( sous le titre: Mes moires de Marseille ) n'a pas hésité à le laisser confier aux  éditions Bénévent pour qu'il ait plus d'envergure et d'avenir d'où son prix de revient comme de vente a augmenté de 50% pour une présentation tout public en format plus grand... N'est-ce pas agir dans l'intérêt des auteurs ?

Le travail de Provence-poésie est de donner une chance à chacun suivant son mérite (et non son porte-feuilles) proposant son édition à ceux qui ne peuvent pas réussir ailleurs, son format est limité à 13x19 et à l'impression numérique, les deux réservés aux petits recueils poétiques mais le client n'est pas trompé par la juste valeur du travail et l'association ne fait aucun bénéfice même pour présenter les oeuvres sur ses stands. Pendant ce temps, les éditeurs de haut niveau peuvent  toujours continuer à brasser les gros budgets.

 

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                         Présentation de l’action

 

Six réunions par an :

Les réunions de Janvier,  mai, septembre  sont réservés aux adhérents

La réunion de mars sur réservations est destinée à une lecture publique et à la remise des prix du concours.

La réunion de juin ouverte sur réservations est destinée  à la poésie et à la promotion des livres de Provence-poésie éditions.

La réunion de Décembre est ouverte aux contes, lectures-spectacles et ventes livres pour cadeaux de Noël. 

 

Concours de nouvelles :  gratuit du 15 septembre au 31 décembre

 

Concours interne ouvert aux poètes en prose réservé aux adhérents sur une phrase à insérer dans le texte.

Projet création d'un prix  Marie-Louise Bergassoli.

 

Atelier d’aide à l’écriture: réservé aux adhérents

Mise en place en 2011 le dernier jeudi du mois, en petit groupe (10 personnes maxi), d’une étude de deux heures à 16h30 pour améliorer des textes ou leur lecture avec un auteur centré sur la poésie écrite. 

Un supplément d'atelier est maintenant prévu après l'autre pour étude de nouvelles à partir de 18h30.

 

Aide à l’édition :  comptes d'auteur sous réserve d’acceptation du projet.  compte éditeur de groupe de nouvellistes

Contrat d’édition à moindre prix : assistance et qualité numérique

Tous droits conservés par l’auteur. (Voir annexe)

Assistance publicitaire gratuite pour les adhérents

 cotisation 15 euros, 20 pour un couple, 45 pour ceux qui sont édités Pp éditions 

Pour la poésie (hors recueils) et concours de poésie

L’association soutient les amis de la poésie de Gémenos ainsi que

l’Académie Poétique de Provence, Portique, Passeport pour la poésie, Hors des sentiers battus, Zygo, l'Atrium, le club Castéropoulos...

 

  la cascade

 

Provence-poésie éditions. Mail : pp.editions@yahoo.fr                           

 

 

 

 

 

 

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 10:52

Des nouvelles de Nyons, recueil récompensé (en septembre) aux Apollons d'Or vous offre une  courte enquète de Frank Zorra. 

  

Parfum sans iode des campagnes lointaines où le chant des cigales éloigne la mouche tueuse d’olives…

 

Et ça baigne dans l’huile !

 

 

C’est sans doute pour oublier le parfum de Sabine que j’ai accepté d’humer celui des olives ; je me suis donc éloigné de Marseille pour courir à Dache… En fait, jusqu’à Nyons à la poursuite de Moune…

J’étais garé à l’Hôtel des Oliviers, petit hôtel calme et discret derrière la médiathèque municipale mais je ne savais pas combien mon client me paierait de nuits d’hôtel, il fallait donc que j’agisse vite…

Sur mon chemin, le collège Roumanille qui avait été le berceau d’un fantastique écrivain, René Barjavel, et les arcades de la place, construites au XIVe siècle, où j’avais rencontré un autre auteur célèbre : Pierre Magnan. La maison assassinée ! Une formidable histoire qui a donné un grand film avec Bruel.

Revenons à Moune, une épouse en fuite dont le mari jaloux ne voulait pas avoir recours aux gendarmes. Il parlait avec des gants, la bouche en croupion de poule avec des poils noirs qui envahis-saient son cou.

De ses grosses mains, il avait bien dû la gifler autant que mon père le faisait à ma mère dans leurs jeunes années mais mon Nez me disait qu’elle n’avait pas fui seule. C’était le style : Juste un baiser de Fragonard plutôt que Je reviens de Worth. Mais pourquoi vers Nyons ? Si loin, au Nord... Des Bouches-du-Rhône. Sans doute était-ce là qu’elle rejoignait son amant ? Et j’aimais bien ce repaire d’oliviers qu’était Nyons.

Je filais donc Moune, de son vrai prénom Monique, qui était plus agréable à suivre que les informations du journal. Sa minijupe qui sautillait en haut de ses fines cuisses et ses pieds qui s'accro-chaient à deux escarpins à talons réduits qui peinaient sur les pavés. Des cheveux bruns frisés qui paraissaient briller au soleil... Moune dévorait souvent un gâteau qu'elle avait longuement choisi chez un pâtissier puis allait quelquefois flâner le long des quais. Ce n’était pas le genre à passer l’escoube tout le jour ! Je l'aurais bien vu se baigner nue dans le léger courant mais elle ne l'a pas fait, pourtant c'est bien nue qu'on l'a retrouvée, sans moi, car cette cagole a réussi à me semer.
Mon enquête inquiète n'a pas duré long-temps, hélas : deux jours après seulement, on retrou-vait la pauvre morte près de Notre Dame de Bon Secours qui de toute évidence n’avait pu la secourir.

La tour Randonne au sommet ciselé domine les bâtisses et l’on y accède par deux rues et quelques pavés rustiques non loin du château féodal chargé de protéger la ville. J’imaginais mal cette Moune en mange-bon Dieu…

Les gendarmes furent bien sûr appelés. Et j'ai presque cru qu'ils allaient conclure à un suicide.

Elle s'est étranglée avec son propre foulard ! Imaginez. Elle monte jusqu'à la chapelle pour faire pénitence sur le sommet de Nyons. Elle se déshabille complètement et s'étrangle toute seule. Cela sentait la mise en scène. Il l’a tué puis l’a dévêtue espérant qu'ainsi on ne la reconnaîtrait pas et qu'on classerait l'affaire en la prenant pour un SDF victime de sa condition, mais qui croirait au suicide ? Surtout que j'étais là pour la filer et je savais que ce n'était pas une sans-domicile ordinaire. Maintenant, elle avait une salle « bouille » avec sa langue qui lui léchait le menton dans une immobilité parfaite.

Cependant, que dire au mari ? Pouvais-je lui laisser croire qu'on l’avait tuée parce qu'elle avait décidé de revenir vers lui ; après tout rien ne prouvait ce fait mais le contraire non plus.

Pécaïre ! Son corps, bronzé comme une pète, avait un étrange parfum. Je devrais dire une odeur que mon nez connaissait bien puisque le matin j’en avalais une cuillère à café contre le cholestérol. L'huile, un parfum d'olive ! Elle avait le corps recouvert d'huile. Pourquoi ? Peut-être que le meurtrier avait voulu la protéger des ultraviolets. Il ne connaissait peut-être pas « Garnier Ambre solaire Golden protect ». Et quoi ? Croyez-vous que dans les enquêtes de police, on donne une réponse à toutes les questions ? C'est au cinéma qu'Hercule Poirot vous explique tout à la fin !

 

Et les fils de l'espoir s'usent sur le rasoir du temps comme la recherche de la liberté se limite au choix de sa prison.

En tout cas ma mission s'arrêtait là : elle baignait dans l'huile.

C’est le cas de le dire, non ?

 

 FZ

 

 

La suite des enquètes de Frank Zorra dans Des nouvelles de Nyons (Pp éditions) mais aussi

dans Je suis né à Marseille (éditions Baudelaire) et Au seuil de l'inexplicable (EmA)

ou sur notre provence-poesie.info (Le carnet vert - le murmure du pastaga dans l'eau glacée - la vieille du palais Longchamp - etc...)

 

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Lire En Mai 2013

Deux ou trois belles journées de textes et de dédicaces autour du concours présidé par notre ami Chris Bernard...

On retrouve parmi les récompensés Jean-Paul Lamy, Lyliane Lajoinie (ex-adhérente), Sylvie Raymond et deux de nos adhérentes partenaires pour Entre Deux Eaux ( le livre d'équipe de 2013) Geneviève Casaburi et Michelle Grenier (récompensées deux fois : nouvelles et poésie)

Le sourire reste présent sur les stands dans l'espace Roumanille qui abrite de nouveau les auteurs et éditeurs.

Frank Zorra remplacé par Danyel Camoin y présente son nouveau livre (Du sang sur la bible) en présence de l'éditeur Christophe Lahondès, pour Nombre 7, où il abandonne sa panoplie de détective pour se plonger dans l'historique d'un de ses héros de jeunesse, et le précédent encore d'actualité : Des nouvelles de Nyons.

 

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Un diplôme d'honneur pour le recueil d'enquètes de Frank Zorra à Vaison La Romaine pour les Apollons d'or 2013 : Des nouvelles de Nyons

Préface poétique de Geneviève Casaburi et citation de Barjavel entourées de photos de Denise Biondo : un joli petit livre.

Le détective traverse la  ville en décrivant quelques endroits remarquables comme la Scourtinerie ou l'hôtel des Oliviers entre autres... avant de retourner vers son Marseille d'origine.

L'ombre des oliviers et un parfum de lavande l'accompagnent jusqu'à ce petit restaurant suspendu au-dessus de l'Eygues

avant d'aller de la Maladrerie au cimetière de Chantemerle mais dans son souvenir restera gravée la tour Randonne au sommet ciselé.

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 Lire en mai : présence de Provence-poésie...

Denise Biondo et Danyel Camoin devraient rejoindre les 9 et 11 mai le stand de leur ami Chris Bernard président de Portique

à Nyons  où ils rencontreront certainement deux de nos adhérentes: Mauricette Buffe et Michelle Grenier également co-auteurs d'Entre deux eaux avec Claire Gilbert.

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Article N.M

 

 

précédents-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Denise Biondo et Danyel Camoin auraient-ils lâché Provence-poésie pour quelques jours ?  Ce sont surtout leurs retrouvailles annuelles avec un ami président de plusieurs associations qui gouvernent plusieurs concours sur les frontières du Vaucluse et de la Drôme ( Chris Bernard sur la photo avec eux) qui leur ont permis cette fois, en participant à Lire en Mai, de retrouver à la remise des prix du concours de Nyons une lauréate du concours "En Provence" de Pp 2011: Lylianne Lajoinie et l'auteur(e) du poème des coups de coeur: Cent Papiers : Michelle Grenier qui devrait être une des co-auteur(e)s de notre prochain livre : "Entre deux eaux" .

Trois autres visiteuses sur les stands : Mauricette Buffe, Claude-Marie Roux et Claire Gilbert devaient aussi y rencontrer notre président :  accorderont-elles une de leurs oeuvres à cet ouvrage à treize pour 2013 ? 

 

La présentation de "Tous les chemins mènent à Aubagne " et de ses vingt auteurs différents était aussi de rigueur et, parmi de multiples ventes de "Je suis né à Marseille"pour Frank Zorra, les derniers exemplaires d'Affabulations Affables trouvaient aussi acquéreurs à Nyons.

Aux côtés des derniers exemplaires du recueil poétique d'Alice Hugo et du nouveau livre humoristique de Chris Bernard : Mi rires, miroirs.

Malgré des menaces du temps, le soleil était de la partie et des visiteurs emplissaient l'espace Roumanille bercé par quelques notes de musique.

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Article Nicole et Frank  Photos Denise

 

Années précédentes____________________________________________________________________________________

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Provence-poésie en vacances, non ?

Il n'y a jamais de vrais vacances pour l'association mais...

Denise Biondo et Danyel Camoin ont retrouvé à Nyons, sous les arcades, un géant de la poésie, président de l'union des poètes francophones et de Portique, (des Apollons d'Or où l'an dernier, notre amie, lauréate et adhérente Alice Hugo a remporté le grand prix du recueil  et du concours de Nyons qui récompense cette année Lyliane Lajoinie et Philippe Deniard, deux de nos adhérents lauréats de notre prix littéraire d'Aubagne 2011)

mais aussi un ami en la personne de Chris Bernard.

 

Quelques photos de Nyons 2011 ci dessous:

 

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 Photos Denise Biondo

Article Frank Zorra

 

 

 

 

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Les voici ensemble une année précédente:

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Après la fête du livre à Nyons le 2 juin où sera présenté le périodique et le recueil du concours 2011: En provence où nous avions conviés deux des lauréates de celui-ci à venir dédicacer un recueil : Lyliane Lajoinie et Claire Gilbert;

Denise et Danyel  ont séjourné un peu dans le fabuleux et accueillant hôtel des oliviers avant de faire un saut jusqu'à Montélimar, le 4 juin, pour recueillir un prix que Danyel a gagné avec sa nouvelle fantastique : le naufragé de l'île aux grenouilles.

Pour les amateurs Pp éditions publie cette oeuvre ci-dessous :

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Le naufragé de l’île aux grenouilles

 

 

Le ressac ramène toujours des objets sur la plage : ce sont mes trésors !

La plage ? Mais quelle plage ? Où suis-je donc ?  A perte de vue devant moi… Une immense étendue d’eau !

Je découvre un coffre échoué dans un état presque parfait renfermant des feuilles de parchemin qui ont résisté au sel de mer ; je les relie ensemble grâce à des bouts de fil que je tresse avec de la laine défaite d’un pull en mauvais état.

Je constitue donc mon journal où je décris mon arrivée, à ce moment-là !  J’ignore la date mais ayant compté les nuits, je sais que je commence à écrire le sixième jour avec une longue plume trempée dans un mélange de jus de coquillages et de sang d’animaux; j’imite ainsi l’encre pour consigner ma vie dans l’île… Il faut que je raconte tout du début depuis le moment où j’ai mis les pieds sur cette terre inconnue pour la première fois…

Ainsi parle le seul survivant d’un naufrage dû à une épouvantable tempête nocturne, qui ne se confie qu’à son journal.

           

            J’avais échoué avec les détritus ; fragments de bois, de tonneau, de tôle… Rien ne ressemblait encore à une machine capable de voguer sur les océans, rien qui ne laissât un instant penser qu’il y eut un équipage… J’étais là, torse nu dans un lambeau de chemise. J’avais dû y être porté par une vague à l’esprit tendre qui n’avait pas voulu m’engloutir, malgré la fureur de Neptune qui  s’était acharné, dans cette nuit inoubliable, sur le Cormoran. C’était le nom affublé à  ce coureur des mers parti admirer le fond de l’eau. Mon pantalon paraissait avoir été retaillé par un requin sympathique qui aurait refusé « ma viande ». Je n’avais plus ni chaussure, ni casquette…

            Ce jour-là, il restait à savoir où j’étais ; malgré ma chevelure épaisse et frisée, le soleil me chauffait le crâne et m’empêchait de réfléchir à moins que ce ne fut simplement le choc. Je me soulevais sur mes bras pour extirper mon visage de ce sable humide qui s’y agrippait comme une sangsue. J’essayais de m’asseoir  pour vérifier si je n’étais pas blessé ! Où avais-je  mal ?  J’avais mal partout ! Mais aucune des douleurs qui léchaient mon corps meurtri n’était assez pointue pour distancer les autres, aucune blessure apparente !

            Je regardais autour de moi mais le soleil m’aveuglait… J’eus pourtant l’impression d’apercevoir une femme étrange, blonde comme les blés, avec une sorte d’oiseau mort incrusté dans ses cheveux au-dessus de l’oreille. Elle apparaissait simplement vêtue d’une sorte de toge transparente de vestale romaine ; une créature de rêve : d’ailleurs, je pensais que je rêvais !

Un sein, du volume d’une pomme, pointait hors du tissu tandis que l’autre tentait de se cacher dans le drapé qui chutait  en se plissant sur le haut des cuisses. Une taille très fine se hissait sur de petits pieds pivotant  sur leur pointe comme pour danser à l’opéra…

Le temps que je frotte mes yeux pour essayer de voir plus clair, elle avait disparu ! Je me soulevais péniblement en vacillant. Je me mis à marcher vers la végétation dense et verte qui faisait face à la plage. Je m’enfonçais entre les troncs craignant de voir apparaître un serpent ou un autre animal, mais je traversais le bouquet d’arbres sans encombre. Ce fut de l’autre côté que l’angoisse m’étreignit :  de l’eau, de l’eau et encore de l’eau ! Des deux côtés s’étendait la même mer qui semblait furieuse de ne point m’avoir avalé : elle rugissait comme un animal frappant sauvagement les rochers de bouquets d’écumes !

            Je pris toutes les différentes directions possibles et chaque fois, aux quatre points cardinaux, je n’aboutissais, par une distance variable, qu’à cette immense étendue bleutée. J’étais sur une île apparemment déserte puisque je n’avais croisé que des grenouilles vertes, des petites comme des rainettes et des grosses presque géantes. Qu’allais-je devenir au milieu de cette immensité ?

            La randonnée que j’avais effectuée m’avait épuisé, à moitié nu sous les rayons ardents, mes cheveux bruns tirant sur le roux, les pieds agressés par les racines saillantes et les cailloux, j’étais revenu à mon point de départ. Heureusement, j’avais noté que, près du trou peuplé de batraciens, se déversait une cascade alimentée en eau douce : au moins, je ne mourrai pas de soif ! Pour la nourriture, il me restait la pêche ou… les cuisses de grenouilles !

Je n’avais vu cette île sur aucune carte, il devait s’agir d’une terre inconnue… Je m’allongeais de nouveau sur la plage, assez loin du ressac  qui remuait les morceaux d’épave. Je m’endormis malgré moi…

Quand je m’éveillais, une ombre sur le visage, se dressait devant moi  celle que je croyais imaginaire ; bien vivante, lumineuse, le soleil tel une auréole dans son dos, une sorte d’apparition féerique !

            En passant ma main sur mon cou, je sentis une ficelle qui n’y était pas avant mon sommeil ; à son extrémité pendait une petite grenouille desséchée. La jolie blonde s’approcha et se pencha vers moi en exhalant un parfum comme je n’en avais jamais senti ; ses doigts effleurèrent mon visage. Elle n’ouvrait pas ses superbes lèvres mais j’avais pourtant la certitude d’entendre :

« -Bienvenu, beau naufragé, je m’appelle Miranda, je protège la nature et les animaux, j’ai fui la foule et me suis réfugiée sur cette île. Je t’ai observé. J’ai senti en toi une flamme de bonté ; j’avais besoin d’un homme comme toi, ici ! »

J’étais effaré, me parlait-elle avec ses yeux ? Je balbutiais :

«-Pourquoi avoir pendu une grenouille à mon cou ?

-Elle est morte ! Quand je l’ai accrochée, elle vivait : ce qui signifie que tu vas vivre. Pendant ton sommeil, tu délirais : on pouvait penser que tu couvais une maladie contagieuse. J’ai préféré m’assurer de ton état.

-Et si elle n’était pas morte ?

-Les malades sont écartés de notre cité secrète… »

            Je la regardais, ébloui mais perplexe, elle parlait, sans ouvrir la bouche, à la manière d’une reine de tribu, pourtant elle était la seule humaine rayonnant de beauté parmi un chapelet d’animaux verts qui s’accrochaient à son habit :

« -Alors, c’est un test ! Pourquoi notre, qui sont les autres ? N’es-tu seule avec les batraciens ?

- Les grosses grenouilles sont des gens comme toi à qui on a jeté un sort qu’il faut conjurer pour les libérer : il faut les aimer, c’est indispensable. Voici Yra, la plus remarquable !

Le mal se cache d’ordinaire à l’intérieur des gens et gâte leur cœur ; dans leur cas, il est visible : plus l’animal  est méchant, plus il devient laid !

- Et celle pendue à mon cou ?

- Une vraie petite  reinette qu’on utilise comme indicateur ! Elle offre un petit bonheur quand on la porte desséchée sur la poitrine ! La grenouille ronge le cancer ! La poudre de ses os avalée devient aphrodisiaque. Si on la mélange à de la farine de galette, on peut envoûter quelqu’un pour le transformer en amoureux docile et fidèle. »

            Elle s’approcha tellement de moi qu’à la fin, ses lèvres se posèrent sur les miennes dans un baiser : il devait y avoir longtemps qu’elle n’avait cotoyé un garçon. Sa peau était douce comme de la soie fine et ses mains, glissant dans mon dos, me faisaient frissonner en effaçant magiquement la brûlure du soleil. Une fée ou une sorcière ?

Comment dire qu’elle était belle ? Elle était au-dessus des mots, indescriptible : un ange, peut-être ? C’était ce que je pensais le premier jour, mais, peu à peu, l’attraction devint pesante et  mon enthousiasme se vautra dans l’habitude… Je n’étais pas fait pour jouer les Robinsons et je me sentais prisonnier… Aussi, les jours suivants, j’essayais de ne plus stagner auprès cette belle créature, cependant à deux sur une île déserte, il paraît difficile de s’éviter !

 

 

Voilà, je reviens au présent. Je me sens un peu Ulysse dans les griffes de Circé. Elle m’a fait découvrir un univers que je n’avais pas vu en courant aux quatre coins de l’île : une grotte creusée au flanc de la colline éclatée en son sommet ! Ce cratère de volcan éteint explique l’ambiance chaude du fond de la grotte qui permet de résister  au froid de la nuit ; le repaire tout entier est aménagé dans cet orifice naturel. C’est merveilleux de se lever au petit matin pour aller marcher dans ce paradis où chantent des oiseaux exotiques, aux côtés de la source limpide qui se déverse dans le bassin intérieur où coassent les grenouilles. Mais, je demeure loin du reste du monde moderne, du téléphone et des habitudes ! Ce serait un lieu de vacances génial, paradisiaque peut-être, mais croquer la pomme tous les jours manque de piment ; on pense alors qu’au-delà de l’eau, on a tout laissé …

            L’absence de famille ou d’amis, ajoutée à la monotonie de ce paradis-prison, me pousse à essayer de constituer un canot de sauvetage. Miranda m’a montré le squelette d’une  barque que je restaure avec des planches du coffre et du bois dérobé aux arbres voisins. Je n’invente rien, d’autres l’ont fait avant moi. Avec l’arc de Miranda, on pourrait chasser mais, refusant de tuer, elle ne mange les oiseaux et les grenouilles que déjà morts, ce qui ne m’enchante pas ; les repas restent donc à base de fruits de mer : coquillages, poissons, algues, étoiles, crabes… Un plateau à faire pâlir les restaurants de Marseille ! Oui, mes yeux s’écarquilleraient devant un bon steak sur le grill que j’ai constitué avec une vieille trappe d’aération.

            J’adore Miranda, elle possède vraiment des dons de magicienne ; elle pense que nous naissons tous avec des pouvoirs mais le stress du monde des villes fait perdre aux gens leur sensibilité, ainsi ils n’observent plus la nature autour d’eux, ne savent plus écouter le silence qu’ils cassent à grands vrombissements de moteurs ou regarder la nuit qu’ils illuminent de bulles électriques. C’est une compagne de rêve que j’aurai voulu avoir ailleurs: elle m’a appris à nommer les étoiles dans le ciel, le soir, sa main dans la mienne. Elle m’a montré qu’on pouvait reconnaître un oiseau à son battement d’aile et une grenouille à son cri sans besoin des yeux, comme on peut se parler par la caresse des doigts sur différentes parties du corps sans prononcer un seul mot.

            Elle me fait oublier que je voudrais partir et je passe plus de temps avec elle qu’à préparer mon embarcation ! Je lui répète qu’un jour je partirai mais je reste comme envoûté… Le temps égraine les jours comme un chapelet et je suis toujours là. J’essaie de la convaincre de partir avec moi, mais elle refuse. C’est son île : elle y restera jusqu’à ce que la vague l’engloutisse ! Drôle d’image dans une telle sérénité.

Est-elle une fée ou une folle accrochée à un rêve démodé de paradis terrestre ?

            Elle parle rarement des hommes qu’elle a connus auparavant. Tous ne lui ont pas laissé de bons souvenirs, elle m’a soufflé que j’étais le premier à qui elle se donnait, les autres avaient voulu la forcer ! Pour elle, le corps ne pouvait ressentir qu’une communion entre l’esprit et le cœur.

Ce jour, le seizième, je crois, elle me regarde et j’entends qu’avant moi, elle a connu un autre homme  fort mais pas assez bon qui s’appelait Eddy. Il a empaillé les oiseaux qui ornent sa coiffure ; il œuvrait dans sa grotte… Je demande où il est maintenant. C’est Yra la grenouille ! C’est un mâle qui a voulu abuser de sa force pour la plier à ses obscénités…et il en a été transformé ! 

            Je tente alors de m’approcher d’Yra, de l’amadouer bien que le fait qu’il soit homme ne m’attire pas, mais j’ai grand besoin d’un compagnon pour finir de construire l’embarcation et m’enfuir de ce piège charnel ; les sens en éveil permanent, je n’avance pas mon travail…

J’ai embrassé Yra pour essayer de lui rendre un visage humain mais cela ne marche pas, ce doit être contre nature : bien sûr, je ne l’aime pas ! Je reste le seul vrai homme pour Miranda que je ne peux m’empêcher d’adorer depuis le premier jour, une passion que j’ai du mal à freiner ! Je me bats contre moi-même partagé entre le désir de retourner à la civilisation et le plaisir auprès d’elle.

J’ai évolué depuis mon arrivée dans ces lieux, le mois précédent. Je comprends mieux qu’on puisse être heureux simplement auprès d’une femme sans avoir besoin de l’étreindre goulûment. Je me sens moins happé par son corps, je la respire…

Je devine sa pensée qui n’a pourtant qu’une simplicité apparente, je la vois paupières closes et l’écoute sans les mots, elle occupe une part de moi. Sa beauté ronge ma résistance et emprisonne mon âme. Je me noie dans la mer de ses yeux, vaincu par l’étoile jaune qui brille en leur milieu et reflète mon image. Mais je dois réagir...

            Le jour vient où le « bateau » du retour est enfin prêt ! Il n’a pas l’allure d’un beau voilier, ni d’une véritable barque, mais il ne coule pas et sera capable d’aller loin. Reste le plus difficile : le moment des adieux.

 C’est alors que le sol se met à gronder, des rochers se détachent des parois de la colline et tombent en écrasant quelques grenouilles. Les autres affolées s’agrippent de leurs pattes à la tunique de Miranda, la seule à pouvoir les protéger !

Le naufragé que je suis, sachant qu’elle ne voudra pas partir, reste torturé par l’idée de la laisser. Il a des difficultés à quitter sa prison, mais l’île semble vouée à la disparition ; il supplie sa geôlière d’emporter les grenouilles et de sauter avec lui dans la barque mais elle refuse une fois de plus…

Le sol commence à s’enfoncer dans l’océan. Le monde de Miranda disparaît comme un univers factice et éphémère. Hissé sur mon embarcation de fortune, je suis propulsé vers mon monde par une déflagration tandis que la princesse, une dizaine de grenouilles accrochées à sa tunique, regarde le niveau de l’eau monter jusqu’à ses chevilles puis rapidement à ses genoux. Je lis dans son regard trouble : « Va, mon amour, tu es sauvé maintenant ! Continue ta route, le destin, un jour, ailleurs, la fera croiser la mienne encore une fois ! »

Non, je ne peux pas la laisser disparaître ! Je voudrais aller la retrouver, mais je nage comme un tuyau de plomb ! C’est le filtre de la grenouille qui m’a envoûté, même si je n’ai plus son effigie autour du cou, je ne sais plus vivre sans elle ! Il y a déjà tant d’eau entre elle et moi …

             

 

« Il a du plonger pour la rejoindre ! » Le capitaine qui lit imagine sa réaction amoureuse au dernier moment. Une grimace sur son visage raviné, cet homme vient de parler seul emballé par le récit !

Au milieu de l’immense océan, un bateau de pêche a signalé par tribord une barque étrangement constituée …une embarcation vide ! Les matelots n’y ont trouvé qu’un grand cahier formé de pages écrites avec du sang d’animal et reliées par des bouts de fils de laine. Ils l’ont remis à leur officier. Après avoir donné ses consignes à l’équipage, le vieux marin s’est assis. Ses yeux ont parcouru les pages du manuscrit et extirpé de ces lettres mal formées les images fondues dans les mots …

Le conteur a dû continuer d’écrire dans la barque malgré les secousses avec son propre sang, s’entaillant sans doute un bras avec son couteau. Il a tout consigné dans ce journal, son livre de bord, son carnet de vie ; c’est une sorte de bouteille à la mer apportée par ce canot parti finalement sans lui…

Sur l’immensité bleue, aucune trace de plage ! S’il est vrai qu’il existe des îles mystérieuses et volcaniques apparaissant et disparaissant à la surface des océans, le reste du récit paraît un conte de fées au point de vue du navigateur. Le naufragé a rejoint son rêve d’amour et sa terre enfouie réapparaîtra peut-être un jour… Qui sait ?

Dans l’immense océan, se reflète le ciel, ces deux grands espaces s’épousent sur l’horizon observé par l’homme qui n’a pas encore tout découvert. Il reste tant de mystères qui s’accrochent à la nature.

 

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concours Juliette Astier Montélimar

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L'an dernier sous les arcades:

Formidablement accueilli, la veille, à l'hôtel des oliviers (l'arbre fétiche de Danyel) malgré le temps pluvieux et les travaux de la place, - nous vous conseillons de vous y arrêter si vos pas vous amènent jusqu'à son restaurant-, Denise et Danyel ont rejoint, le 13 au matin, Chris Bernard, Président de L'UPF et de Portique. Sous les arcades, c'était la journée de dédicaces de Nyons où les fantômes du vieux moulin à l'honneur ont battu leur record de vente de l'an dernier. Danyel y a aussi présenté le guide des trésors de  Marseille, bien sûr, et le monde magique de l'enfance (éditions Bénévent) et récupéré pour la bibliothèque une oeuvre du spécialiste de Nostradamus qu'est Chris, pendant que Denise vantait les Affabulations Affables qui ont, semble-t-il, plu au président...

Provence-poésie vous offre ci-dessous quelques reflets de cette journée et vous propose de vous référer à la page Portique et les apollons d'or  à droite de l'écran  pour trouver les réglement des grands concours littéraires de Nyons, Buis et Vaison La Romaine.

 

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Vous pouvez voir ces photos en grand format en activant le diaporama de l'album dédicaces  

 

  

  Article Frank Zorra

 

 

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 14:34
Merci à Marcel Baril, qui était un de nos premiers lauréats en 2011, et à nos amis de la petite édition de promouvoir aussi l'écriture des nouvelles et de fouiller, comme nous, les tiroirs des écrivains amateurs ou en herbe.
Dommage que les lauréats soient en majorité hors de notre secteur provençal et justement dans l'année où Marseille est capitale de la culture : cela prouve en tout cas la bonne foi du jury de LPE.
Voici ci-dessous l'exposé de la Petite édition :

 

Palmarès du premier concours de nouvelles
Marseille 2013

Remise des prix le vendredi 17 mai à 18h

au local LPE 102 rue Léon Bourgeois 13001 Marseille

 

Les lauréats

1e  prix : Lettre à un ami
De Jean-Marie CUVILLEZ
89460 Cravant 

2e prix : Un métier difficile
De Francine COUTURIER
13190 Allauch 

3e prix : Grève de la fin
De Barbara MARSHALL
75015 Paris 

Prix spécial du jury : La tresse
De Brigitte DUJON
13008 Marseille 

 

Neuf Mentions :

-Destinée de Fabrice BALESTER 13004 Marseille
-Signe distinctif de Désirée BOILLOT 75002 Paris
-La Séditieuse de Nicole FONTANA-BOUQUET
83610 Collobrières
-La Tradeuse de Daniel DAMART 42000 St Etienne
-Une pomme du pommier
                   de Martine GENGOUX
1150 Bruxelles
-Le dernier mot de Joël HAMM 71290 Simandre
-Une aventure de Raymond JACQ 27390 Le Bourg
-Au commencement était le verbe
                  de Robert LOUISON
40700 Hagetmau
-La valse des étiquettes de Laurence MARCONI
77600 Bussy Saint Georges

 

 

DU PRINCIPE DE CONCOURS

 

Critiquable à bien des égards, le principe de concours prête souvent à controverse. Dans quelque activité que ce soit, soumettre son travail à l'appréciation d'un jury ne va pas sans hésitation. En matière d'écriture, la réticence devient radicale. Entre autres multiples raisons, cela tient probablement à l'idée sous-jacente de “concurrence” qui s'en dégage, induisant du même coup une question des plus naturelles : Les aptitudes des jurés désignés sont-elles en conformité avec l'autorité, supposée souveraine, que réclame la tâche de sélectionner ?
A cette question, nous répondons sans détours qu'il n'est pas un seul critique au monde à qui l'on puisse sérieusement faire crédit d'omnipotence. En ce qui nous concerne, réfractaires à tout jugement de magisters, nous n'avons comme unique critère que notre attachement à l'action émancipatrice de la littérature, et comme seul objectif celui de la servir, dans la mesure de nos modestes moyens.
Autant dire que la décision d'organiser ce concours répond ici au souhait d'arracher quelques textes à quelques tiroirs, afin de leur offrir l'aventure de la publication.
Subordonnés à la part irrépressible de subjectivité que suppose toute action humaine, nos choix ne relèvent en rien d'un verdict d'experts auto-déclarés. C'est en quoi nous souhaitons qu'ils soient reçus comme des appréciations d'amateurs, dans l'acception plénière du terme.


Pour le jury de La Petite édition :
Henri-Michel Polvan.

 

 
 
 
 
 
 

Bonnes nouvelles

   « La nouvelle décrit et aborde quelque chose que l’on aperçoit du coin de l’œil ». J’aime cette définition de V.S. Pritchett qui, me semble-t-il, colle assez bien à la soirée de vendredi consacrée à la remise des prix du concours de nouvelles, organisé par La petite édition.
   Je ne sais rien de plus complice, ni de plus disparate que ces petits groupes qui se composent, se cherchent ou se défont selon d’obscures lignes de force, ou attirés par quelque mystérieux aimant invisible, ou encore avides de partage, ou peut-être  n’obéissant qu’à un appel inattendu, un caprice ou une réflexion entendue, toute proche.
   Ambiance fort bien rendue par les photos d’Anne-Marie Baril.  
   Qui soulignera la  satisfaction  légitime des lauréats réunis pour l’occasion ?
   Qui dira ce qui réunit Jean-Marie Cuvillez et Barbara Marshall ? Une affaire de prix ?
   Que sortira-t-il du face à face entre Xavier et Rachid qui donnent l’impression de se toiser ?
   Pourrait-on savoir ce que se disent Marcel, Jean et Henri-Michel ? Des souvenirs secrets du groupe Voix recomposé ? On ne tient pas tellement à partager ces instants-là, question de pudeur.
   Assiste-t-on à la naissance d’une romance artistique entre Nicole et Rachid ? Pendant qu’Henri, attentif, joue l’attaché de presse, détaché, pour le président du jury qui accapare l’attention de l’auditoire.
   En fait,  tout ce petit monde, au-delà des situations  se trouvait du même côté de la barrière, non pas celle qui sépare, mais celle contre laquelle on s’appuie ou on s’adosse, afin de mieux entendre un communiqué de résultats, résultats qu’il convient de partager amicalement afin de le ramener au niveau du plaisir partagé (voir  photo).  Même s’il paraît laisser Jean-Marie (1er prix) quelque peu dubitatif.
   En début de soirée, il y avait certes une attente diffuse, presque une mini angoisse, qu’une lecture de la nouvelle « Lettre à un ami » faite par Danièlle est venue très vite dissiper, avant qu’un apéritif ne laisse à chacun  tout loisir pour se redéfinir en toute liberté, selon sa géographie personnelle.
   Un peu d’air frais qui se glisse alors entre les participants.
   Et on avait envie de dire à ceux qui longeaient le trottoir, ignorant l’organisation de cette soirée :    Finissez donc d’entrer. La porte n’est pas fermée.

H.E.

 
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Double casquette comme Sonia, Nicole Mutez-Figuerras est à la fois adhérente de Pp et de la petite édition, peintre et poète, récemment au palais Longchamp à Marseille avec notre président, elle devrait devenir la muse-poète de l'été et succéder dans la rubrique à Carine Canu.

Peut-être sera-t-elle avec nous une des interprètes de la journée de la poésie le 22 juin à Aubagne.

  

nicole

 

 

 

La retrouver ci-dessous avec J-C Paillet au sein de la petite édition...

Article FZ 

 

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Sonia Kitaëff, la double casquette de Provence-poésie Editions vous invite chez nos amis de la petite édition : ne manquez pas son exposition de peinture et au passage, faites-vous dédicacer Palette et Plume préfacé par notre président qui offre quelques pages de son double talents : poèmes libres et tableaux miniaturisés.

 

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  article Frank Zorra / documents Sonia Kitaëff 

 

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La petite édition lance son concours de nouvelles : voir ci-dessous le réglement... 

Pp retransmet l'annonce de Marcel Baril : soirée poétique et musicale à la petite édition, rue Léon Bourgeois à Marseille... le vendredi 19 octobre 18h30

avec Nicole Mutez-Figueras et Jean-Charles Paillet  et probablement en spectateurs Denise Biondo et Danyel Camoin.

   

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Concours de nouvelles Marseille 2013

Organisé par « La petite édition »

600 € de prix

 

Article I : Inscription

Le concours est ouvert à toute personne écrivant en français sans limite d’âge.

Le thème est libre.

L’envoi de l’œuvre dans les conditions définies par ce règlement vaut inscription au concours et acceptation intégrale de ce règlement.

Article II : Composition du Jury

Président : Henri-Michel POLVAN

Marcel BARIL, Hélène BONNET, Henri ESTEBE, Xavier LE FLOCH, Danièle MANOUKIAN.

Après une première sélection réalisée par un comité de lecture (sur le niveau de langue et surtout le respect du genre : la nouvelle*), le jury déterminera les œuvres lauréates et leur attribuera les différents prix.

* La nouvelle est un récit court, écrit en prose. Cependant, plus que sa longueur, c'est bien davantage la concision et l'efficacité de son écriture qui la caractérisent. En règle générale, les personnages d'une nouvelle sont peu nombreux et brièvement décrits. Son action est assez simple mais construite de façon à ménager un effet de surprise au dénouement .

Article III : Modalités

L’auteur doit rédiger une nouvelle originale et inédite qui sera dactylographiée, format A4, en police de caractère Times New Roman 12, interligne 1, et comptera un maximum de quatre pages. Elle ne sera pas signée.

La page de garde ne doit comporter que le titre de la nouvelle.

Sur une feuille libre seront inscrites les coordonnées complètes de l’auteur (email compris) et le titre de la nouvelle. Le secrétariat attribuera un code qui ne sera pas porté à la connaissance du jury afin de respecter l’anonymat lors de la sélection.

Le droit de participation est de 10€ par nouvelle uniquement payables par chèque à l’ordre de La Petite Edition et joint à l’envoi.

 Toute nouvelle ne respectant pas les règles énoncées ci-dessus ne sera pas admise au concours.

Article IV : Calendrier

Les nouvelles seront envoyées en six exemplaires jusqu’au 31 janvier 2012 à l’adresse suivante :

La petite édition

Chez Marcel Baril

102 la grande bastide Cazaulx 13012 Marseille

04.88.04.27.06

Article V : Remise des prix

La remise des prix aux lauréats du concours aura lieu fin mai 2013 (date à préciser)

Le palmarès sera publié sur le site www.lapetiteedition.com. Les auteurs des dix premières nouvelles seront avisés par courrier électronique ou téléphone au moins deux semaines avant la remise des prix.

Les dix premières nouvelles seront éditées par La petite édition. Un exemplaire sera offert aux auteurs publiés présents le jour de la remise des prix.

Le premier prix recevra un chèque de 300 €

Le deuxième prix recevra un chèque de 200 €

Le troisième prix recevra un chèque de 100 €

Article VI : Droit de propriété

Les auteurs autorisent les organisateurs à publier leur nouvelle sans réclamation de droits ou versement d’une quelconque compensation ou indemnité.

Article VII annulation du concours

Si les inscriptions sont inférieures à 55 candidats au 31 janvier 2013, le concours sera annulé, chèques et nouvelles détruits.

Pour tout autre renseignement vous pouvez vous adresser à :

La petite édition 04.88.04.27.06

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Réunion autour d'un livre d'entretiens avec les auteurs,  poèmes déclamés sur fond de guitare avec quelques chansons et buffet...

c'était la soirée du 30 juin où Denise Biondo et Danyel Camoin rejoignaient leurs amis de la petite Edition.

  

 

Photos Guy Pochon

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 Précédents articles

 

 

   

Vous souhaitez acheter un livre dédicacé ?

  

 

12 auteurs de la petite édition :

 

 

Jran-Charles PAILLET , Nicole FIGUERAS,

 Guy POCHON, Xavier LE FLOCH,

Mario LIBERALI,

Christine CAMPS-HOLLARD,

Marcel BARIL, Lucien FRAU,

Marine Saint PERSAN, Christian IACONO,

Henri-Michel POLVAN.

Henri ESTEBE

 

                            Espèrent votre passage au

 

Festival du livre de la Canebière

 

   pour vous rencontrer et dédicacer leurs ouvrages les

 

8, 9 et 10 juin 2012 de 10h à 17h

 

A Marseille haut de la Canebière

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Ex adhérent et en tout cas auteur d'un livre de cette association : J'ai même rencontré le chaperon rouge

Danyel Camoin retrouvait ses amis de la Petite édition  dont Anne-Marie et Marcel Baril ainsi que Nicole Figuerras et Mario Liberali dans les bâtiments de Carrefour Vitrolles vendredi pour des dédicaces en groupe. 

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10 auteurs de la petite édition :

 

 avec

Anne-Marie BARIL, Nicole FIGUERAS,

 Guy POCHON, Mario LIBERALI,

 Marcel BARIL, Romuald LE DOZE,

Marine Saint PERSAN,  Christian IACONO,

Henri-Michel POLVAN

 

                            le 1er juin 

« Carrefour des écrivains »

Auteurs régionaux

 

   pour vous rencontrer et dédicacer leurs ouvrages  

1  juin 2012 de 10h à 17h

 

Carrefour Vitrolles

 

1 autre groupe : dédicaces le 2 juin .

 

 

 

 

 

 

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------article précédent 

Nous serions très heureux si vous nous faisiez l’honneur et l’amitié de votre visite au vernissage de :

 

 

Karol KREGIELK, Dominique ROSSI, Hervé ROCCA, Catherine GRANGAUD, Silvie GRANON-DEVIA

 

Le mardi 15 mai 2012 dès 18h

 

Au Café Littéraire 102 rue Léon Bourgeois 13001 Marseille

 

 

 

Article précédent__________________________________________________________________

 

Nous serions très heureux si vous nous faisiez l’honneur et l’amitié de votre visite pour la présentation du livre :

 

 

Christine CAMPS-HOLLARD : Atalante 

 

Le vendredi 30 mars 2012 dès 18h

 

Au Café Littéraire 102 rue Léon Bourgeois 13001 Marseille

 

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article précédent

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Nicole Mutez,  Adhérente de Provence-poésie et membre actif de la petite édition

 attire votre attention sur l'exposition suivante

expo Mutez 

Avis aux amateurs:

voir la situation des lieux ci-dessous... 

 

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Article Précédent:

La petite édition vous invitait :

Edition, café-littéraire, lectures, expo peintures,

librairie associative.

 

Nous serions très heureux si vous nous faisiez l’honneur et l’amitié de votre visite au vernissage de l’exposition de :

 

Joël August DI PIANON

 

Ainsi qu’à la présentation de son livre :

Le soleil bleu

 

Le vendredi 16 décembre dès 18h

 

 

Au Café Littéraire 102 rue Léon Bourgeois 13001 Marseille

 

 

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_____________________Articles précédents :_____________________________________________________

 

   

  

 

Ex-auteur de la petite édition où trône son oeuvre maîtresse : "J'ai même rencontré le chaperon rouge" (même si certains préfèrent "les fleurs du vide") Danyel Camoin était présent à l'inauguration du local café-littéraire de "La petite édition". Denise Biondo en photographe et Nicole Mutez-Figueras exposant également ses pastels, étaient là lors du passage de Patrick Mennucci, maire du 1er et 7e secteur de Marseille, venu boire le verre de l'amitié avec le président Marcel Baril.

Sous le sourire de Anne-Marie Baril, auteur(e) du "Silence", Henri Estebe présentait la soirée aux nombreux visiteurs sous le flash de Guy Pochon.

Christine Hollard, Mario Liberali et bien d'autres ont retrouvé Xavier LeFloch

dans le rôle du barman au fond de la salle après la photo de groupe devant l'entrée...

 

  

  

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Article Nicole Manday Photos Denise Biondo 

 

 

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La petite édition a ouvert un nouveau local : 102 rue Léon Bourgeois à Marseille (près du métro Longchamp).

Ceux qui veulent rencontrer notre ami Marcel Baril qui était parmi nous le 18 juin peuvent aller le trouver.

Samedi prochain, les adhérents de la petite édition sont conviés à un café littéraire dans le lieu.

Danyel Camoin, auteur de "j'ai même rencontré le chaperon rouge" a déjà rendu visite à Marcel et l'on peut trouver quelques exemplaires de ce livre dans le local cotoyant le fameux "Justine et le métro"  et quelques ouvrages de Nicole Mutez-Figueras (également  partenaire de Provence-poésie).

Une prochaine rencontre avec les auteurs aura lieu à Carqueiranne le 18 juillet .

 

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Les auteurs....

 

 ambaril

 

 

 

justine infinitude

chaperon r

regard

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 18:18

C'était le 3 mai que Pp accueillait à la maison de la vie associative à partir de 17h15 les adhérents et les lauréats

du troisième concours interne de l'association : les premiers étant pour ces concours le jury des autres.

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Les lauréats du concours sur le thème de probabilité de fin d'un monde où ils devaient inclure la phrase-vers de Marie-Louise Bergassoli : ce doux frémissement que partageaient nos âmes, lisaient leur oeuvre face aux adhérents.

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Le gagnant recevait la coupe de Pp, la médaille, le diplôme et le stylo Provence-poésie, accompagnés d'un livre et spécialement cette année d'un bon d'achat de 50 euros dans le catalogue, laissé par un candidat du concours national.

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Après la remise du prix, les poètes étaient invités à un tour de table où chacun pouvait lire le texte qu'il souhaitait, en évitant de faire trop long, en attendant le moment du verre de l'amitié où l'association offre toujours la kiche accompagnée par l'apport volontaire des adhérents.

Francis Triay et Denise Roman y étaient trés remarqués ainsi que Joseph Lévonian.

Conviés en inter association Michel Isard, de l'Académie de Provence et notre ami Edouard participaient.


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Monique Morucci présidait  le jury.

Une nouveauté dans le réglement à partir de cette année, les lauréats qui ne lisent pas leur texte seront décalés d'un point sur le vote et c'est le lauréat présent qui aura toujours priorité en cas d'égalité de points avec un absent.  

En liste pour le prix restaient les lauréats suivants :

Gaël Angélis, Sara Beaulieu, Laure Bolatre, Geneviève Casaburi, Jeanne Champel-Grenier, Joëlle Foin, Jean-Marc Gendrault, Rose-Marie Palun, Janine Ravel, Zaven Sarafian

et succèdant à Michèle Durand et à Louis Moulet...

 

C'est Janine Ravel qui remportait devant Geneviève Casaburi, toutes deux largement plus nommées que les autres.

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Cette réunion est aussi une réunion d'infos ouverte à l'inter-association et une possibilité pour certains adhérents de nous faire goûter à leur cuisine puisqu'ils peuvent apporter le complément qu'il désirent.

 

 Article FZ

Année précédente___________________________________________

C'est le 11 mai 2012 vers 17 heures que les adhérents de Provence-poésie se retrouvaient pour juger et couronner le gagnant du concours interne 2012. "Et je marche vivant dans mon rêve étoilé" c'est la phrase qu'il fallait incorporer au texte sur le thème des péchés capitaux. Concours ouvert du 27 janvier au 27 avril réservé aux adhérents.

 

Malheureusement, la gagnante absente n'est pas sur la photo mais Michele Durand triomphe avec sa nouvelle:

Je vais trés bien, docteur superbement interprété par Edouard devenu président du jury pour un soir.

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Comme d'habitude ce sont les non-lauréats présents dans la salle qui ont voté et classé Michele Durand dans les nouvelliste attitrés de Provence-poésie; on espère que celle-ci viendra retirer sa coupe et ses cadeaux le 23 juin lors de la journée de la poésie (Aragon-Ferrat) car comme dans la plupart des concours, seuls les diplômes peuvent être envoyés.

Derrière le texte de Michele, les adhérents ont pu apprécier le merveilleux poème de Mireille Talotti-Miau: Le goût des autres qui sera publié dans notre blog avec la nouvelle gagnante en fin de mois et le talent érotique de Zaven Sarafian qui s'attaquait en vers à la luxure suivant le thème des péchés capitaux.

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Après l'information des adhérents sur l'évolution de l'association, dont on retiendra surtout 7 livres édités entre février et mai, la mise en place d'un badge Provence-poésie accessible aux adhérents pour ne plus qu'ils passent inaperçus en inter-association et le nombre des 60 adhérents dépassé en mai, le clou de la journée était la présence d'Emile Mihière  qui a reçu des mains du président la médaille de l'amitié récompensant le doyen de la poésie dont le recueil (A bâtons rompus) devrait paraître à la fin juin.

Surnommé "Milou" et fier de ses quatre-vingt-dix ans, le doyen était venu de loin pour retrouver quelques amis dans l'association littéraire.

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Après une collation arrosée où l'association offrait la quiche, les adhérents présents (25 seulement car quelques-uns avec Joseph Lévonian représentaient l'association à l'assemblée générale du crédit mutuel le même soir) pouvaient écouter Emile Mihière déclamer : Train d'enfer, un des poèmes qui figureront dans son futur recueil.

On remarque pas très loin de lui  Gaël Angélis grand prix de la nouvelle de l'autre concours...

 

 

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Ensuite, Jean-Claude Beltramo épatait l'assemblée avec ses textes, entouré de Denise Roman et Marie-Thérèse Habert, et entraînait chacun dans un tour de table de lecture qui ne cessa que vers vingt-heures trente pour les derniers avec un inédit d'Albert Borelli, le temps qu'il reste par le président et une chanson d'Edouard.

Une superbe soirée malgré l'absentéisme.

 

 

 

A lire par les adhérents:

Le principe du concours interne en liaison avec l'atelier d'écriture est de de promouvoir le travail des adhérents qui n'ont pas forcément réussi à être primés dans le concours national comme Gaël Angélis ou Janine Ravel et précédemment Natacha Rosso.

En extension, il ne porte pas que sur les nouvelles : Jean-Claude  et Danyel  ont tenu à ce que ce concours entre nous porte aussi sur la poésie (hors classique) et le conte, ce qui explique l'ouverture des possibilités: il reste cependant que l'extension du nombre des adhérents (62) et des participants (16 contre 8 l'an dernier) par suite rend plus délicate la sélection et plus longue la vérification.

Le jury étant représenté par les personnes présentes le 11 mai qui n'auront pas été sélectionnées ou n'auront pas participé, il faut avoir dans la réunion le temps de lire les textes sélectionnés d'où s'imposait une sélection plus juste mais plus rigide.

En fonction de cela, les textes devront à l'avenir se limiter aux contes, nouvelles ou poésie libre ou rimée à l'image des genres étudiés à l'atelier et bien sûr sur une seule page A4.

Pour la poésie, une association qui a un atelier et des relations académiques ne peut se permettre de  primer des poèmes néoclassiques portant plus de douze pieds ou des rîmes boiteuses, ceux qui ont des difficultés pouvant faire de la poésie libre encore que la poésie libre doit être poétique même en prose.

Cette année, les éliminations poétiques n'interviennent qu'au delà de deux fautes comme l'an dernier; l'an prochain le contrôle sera plus serré.

Les éliminés, par discrétion, ne seront pas nommés le jour de la remise des prix comme l'an dernier mais il est hors de question pour Provence-poésie de récompenser des fautes à l'avenir même si cela représente plus de travail pour le bureau.

Les textes poétiques éliminés pour fautes seront étudiés à l'atelier du 31 mai, entendu que le réglement exclut de l'association la poésie classique: tout poème rimé sera donc néoclassique ou refusé... Quant aux textes éliminés pour non respect du réglement ou mauvais respect de la forme de la nouvelle, ils resteront anonymes.

 

 

La réunion du 11 mai pouvait également permettre aux adhérents co-auteurs du livre: Tous les chemins mènent à Aubagne de récupérer leur exemplaire gratuit.

 

et à tous laissait un temps d'expression pour leur permettre de lire ou interpréter un texte de leur choix.

et Albert Borelli pouvait aussi  présenter son cahier (voir l'article le concernant).

  

Cette réunion (baptisée soirée Kich) devait aussi établir la liste définitive des participants à la lecture spectacle Aragon Ferrat du 23 juin.

 

  Les auteurs adhérents qui ont récemment produit un recueil personnel :

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Les auteurs dont le recueil est en cours chez Pp éditions :

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Article Nicole M.

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 11:09

Cette année, c'était le 21 avril sur le cours Foch à Aubagne, en attendant leur passage à Auriol le 8 mai, que les auteurs de Pp éditions rejoignaient les stands de Avh.

Rosette BP, Joëlle Foin, Geneviève Casaburi, Denise Biondo, Janine Ravel

et Danyel Camoin présentaient leurs livres et ceux de l'association en plein air et en espérant le beau temps.

 

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Et le 8 mai ils se retrouvaient sous le soleil d'Auriol au milieu d'un parterre de fleurs...

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 Précédents------------------------------------------------------------------------------------------

Le jardin des senteurs à Auriol accueillait : Tous les chemins mènent à Aubagne. Le livre qui comprend des textes de 20 auteurs différents couvrant les localités d'Aubagne, bien sûr, mais aussi Le plan d'Aups, La Penne, Cadolive, Peypin, La Bouilladisse, La Destrousse, Roquevaire, Auriol, Gémenos et Cuges : ils étaient quatre pour le dédicacer sur le stand de Provence-poésie : Denise Biondo, Rosette Escoffier, Janine Ravel et l'auteur Principal vous accordant quatre dédicaces du livre acheté sur le cours  central.

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Provence-poésie remercie de son passage Daniele Garcia, maire d'Auriol, ainsi que tous ceux qui, comme Sandrine Schipani sont, venus

les voir sur le stand.

Danyel Camoin qui a vécu vingt ans à Auriol a montré aux visiteurs que la rue Augustine Dupuy, où il a habité, n'avait pas été oubliée dans le livre ainsi que la rue Grande décrite par un poème de Janine Ravel.

 

Une dédicace du livre devrait se faire en fin de mois à la médiathèque de Cuges avec Jean Di Fusco et probablement ensuite à celle d'Auriol avec Janine Ravel. Plusieurs auteurs du livre seront aussi, grâce à l'Olive et l'olivier dont ils ont distribué hier cinq cent dépliants, le 26 ou le 27 mai sur les stands à Gémenos.

Sonia Kitaëff doit présenter le livre le 13 mai au palais Longchamp et Josette Pons en a distribué à Montady.

Un exemplaire spécial a été mis de côté pour les co-auteurs qui ne l'ont pas encore vu.

 

Outre cette nouveauté, les quatre auteurs présentaient aussi :

Le rêve bleu de Rosette Escoffier, Au bout des doigts de Denise Biondo, Je suis né à Marseille de Frank Zorra, Colère et Nostalgie de Jean Di Fusco, Orages et soleil de Gaël Angélis et les deux recueils des concours de l'association ainsi que le périodique du trimestre terminé où siège trois poèmes de Janine, muse et poète  de ce numéro.

 

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(voir ci-dessous la pub concernant "Tous les chemins mènent à Aubagne" paru sur l'Ajj)

__________________________________________________________

 

 

Page 11 du numéro 730,  le bimensuel de la ville d'Aubagne met à l'honneur deux de nos auteurs :

Gaël Angélis, Grand prix de la ville d'Aubagne section nouvelle et auteur du livre poétique Orages et soleil (préface poétique de Danyel Camoin) dont des extraits seront lus à la librairie l'étoile bleue le 28 avril

et Danyel Camoin qui regroupe pas moins de vingt auteurs (dont Gaël Angélis) dans son livre qui vient d'être édité pour rendre hommage à

Aubagne et aux communes des alentours

avec quelques belles images qui suivent un hommage à Paul Dol écrit par Robert Bruguière.

Provence-poésie remercie les responsables du journal  de cette initiative.

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 Article: Nicole Manday------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Dimanche 15 avril : Provence-poésie était sur le cours Foch parmi le jardin des senteurs de AVH, par la présence de Rosette Escoffier et Danyel Camoin qui devaient accueillir sur le stand Paul DiGiovanni, un académicien de Provence et  Geneviève Casaburi avec Gaël Angélis récompensés par le concours de nouvelles pour y dédicacer : Inspiration Libre.

La journée portait un peu trop de vent.    ._______________________________________________________________________________________________

 

Le jardin des senteurs... parfum de fleurs, de savon, de brioche et... de souvenirs !                                                                                                                     

 

Provence-poésie était à Auriol le 8 mai pour présenter le petit guide des trésors de Marseille avec la participation éclatante de Janine Ravel qui dédicaçait son oeuvre aux Auriolais aux côtés de Denise Biondo.


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Danyel Camoin pour Les Fabulations du pays d'Aubagne était sur le stand ouvert au public : beaucoup de communications ont agrémenté les ventes nettement plus intéressantes qu'aux salons précédents et de nombreux passants ont été intéressés par nos invitations pour le 18 juin à la MDVA avec les fables dont plusieurs recueils ont été vendus à cette occasion.

La présence de Madame le Maire a salué les stands tandis que Danyel Camoin retrouvait des anciens amis du temps où il habitait Auriol trente ans plus tôt : une belle journée ensoleillée méritait quelques remerciements aux organisateurs.


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Article précédent 2011

Ceci est un extrait de l'AJJ (Aubagne au jour le jour) : l'atelier d'écriture du 31 mars  appartient déjà au passé, prochaine rencontre le 14 avril exceptionnellement,

mais le jardin et senteurs de Provence c'est pour le 17 avril juste trois jours après,

dans l'environnement de l'association de l'olive et l'Olivier (dont nous avons distribué des dépliants jusqu'à La Ciotat concernant la fête du 4 et 5 juin), Danyel Camoin présentera les fabulations du pays d'Aubagne avec les fameuses recettes provençales de Andrée Moreau et sur le stand concernée sera invitée la lauréate du grand prix de la ville d'Aubagne à l'honneur depuis les résultats du concours de nouvelles du 12 mars: Natacha Rosso a aussi une autre corde à son arc puisque le président de Provence-poésie l'a engagée à devenir à la fois muse et poète pour la rubrique du périodique de l'association : quand la muse est poète...

Une présence exceptionnelle dans cette journée fleurie de printemps dédiée à l'environnement.

Lsenteurs.jpgVenez nombreux sur le cours Foch rejoindre cette équipée au profit du fil rouge Alzheimer. 

 

 

Retour arrière :

Le chemin de Provence-poèsie s'allonge et se dresse comme le moulin de Maupassant derrière les auteurs de l'ombre soucieux de se faire mieux connaître ou découvrir.

A partir de ce trimestre est amélioré notre périodique pour faire connaître une dame poète dans la rubrique ; quand la muse est poète... présenté par Danyel Camoin.

Comme il est annoncé sur l'AJJ, Provence-poèsie a démarré ses ateliers écriture lecture le 31 mars aux Olivettes, maison de quartier des Passons Aubagne  avec un effectif de huit participants ; deux en inscription les rejoindront peut-être plus tard.

L'association qui atteint quarante et un adhérents avec deux poètes de Trets accueille trois nouveaux auteurs qui pensent rejoindre le groupe essentiellement pour les stands.

Nous vous rappelons que l'adhésion est à dix euros pour une personne, quinze euros pour un couple... jusqu'au 31 décembre.

Une carte de fidélité existe pour les adhérents qui achètent des livres de Provence-poésie à prix coutant et des réductions existent pour certans livres du président.  Deux livres de Danyel Camoin sont en vente à La Fnac sur commande et ne font pas partie des livres concernés. Les recueils du concours "En Provence" sont vendus 10 euros au public : réductions pour les lauréats.

 

_A nous, contes, des mots ! (Les demoiselles en livrée de Janine Ravel : duo avec Denise Biondo, les naufragés de l'Aïoli de Danyel Camoin) le 3 décembre (16-19h)

Avec présentation des chemins d'Aubagne (titre non définitif) par  Denise Biondo (la récitante), Natacha Rosso et Danyel Camoin sur la base du début de texte de Natacha Rosso avec la participation des autres co-auteurs pour les autres textes.

 

 

 

 

En juin 2011, avant les vacances, Provence-poésie proposera des sourires et des grincements de dents à la conférence animée entre autres par Denise Biondo, Joseph Lévonian, Danyel Camoin  en projet pour illuminer la réunion avec réservations qui  proposera 2011, l'odyssée de la fable de Esope  (le roseau et l'olivier) à... Jean Di Fusco (le rouge-gorge et la cigale) en passant par Marie De France, Jean De La Fontaine, Houdar de La Motte, Jean-Pierre De Florian, Françoise Sagan, Jacques Roubaud, Alice Hugo, Danyel Camoin, entre autres...

Un voyage dans le temps qui se terminera par une scène libre pour les fabuleux fabulistes invités à venir lire leur propre fable après la conférence.

Si vous êtes intéressés, à vos plumes, préparez la fable qui va étonner l'assemblée après que vous ayez été vous-même surpris par ce voyage à travers les fables.

 

 

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Les senteurs de 2010 :

Une bonne action de soutien en même temps qu'un contact avec le public en plein air: heureusement pas de pluie et la visite au stand de personnes intéressantes, outre le sourire rayonnant de la représentante de art et musique 13, un organisateur de marchés de Noël à Auriol qui invite des écrivains ce qui peut ouvrir des horizons aux auteurs de Provence-poésie et  Danyel, loin de ses conférences, relayé par Denise, a tenu le stand du livre provençal toute la journée sur le cours Barthélémy, au côté de l'olive et l'olivier, en défendant les affabulations affables et le petit guide  poétique des trésors de Marseille ainsi que les autres livres à thèmes provençaux.

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 16:20
 Info pour les participants au concours et jury, Emmanuelle Cart-Tanneur qui était parmi les dix lauréats de Pp au mois de mars 2013 avec sa nouvelle "Dix de Der" vient de gagner les 1000 euros du grand prix romantique de NousDeux et sa nouvelle "le bruit du vent dans les roseaux" est publiée dans le numéro 3438 du magazine.cart-tanneur.jpg
Emmanuelle était absente lors de la remise des prix le 16 mars...
Avis aux autres lauréats : vos nouvelles peuvent gagner 1000 euros à ce concours... et ajouter l'utile à l'agréable. 
 
Ci-dessous la journée de la nouvelle: Sur les pas de Mots passant...
Le rendez-vous des gagnants vous offre cette photo d'eux auprès de Jean-Marie Orihuel repésentant la mairie d'Aubagne, photographiés par Elodie Berchel pour le journal La Provence.
La présidence du jury était assurée par Janine Ravel, auteur et poète et la présentation par Denise Biondo sur des phrases résumées par Danyel Camoin.

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De gauche à droite, Zaven Sarafian, Sarah Beaulieu (allias M.Roussinaud), Janine Ravel, Geneviève Casaburi, Henri Mahé, J-M Orihuel, Céline Lacomblez, Mireille Talotti-Miau et Michelle Grenier qui remplace Jeanne Champel-Grenier, sa belle-soeur.Trois lauréats absents non remplacés.
(pour le classement voir plus loin avec le jury)

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La journée de la nouvelle de Provence-poésie a mis en scène trois nouvelles de Maupassant (Le parapluie, Madame Baptiste et le Horla) qui encadrait six nouvelles des auteurs primés précédemment (Le carillon du temps, la lettre, Injuste milieu, la fille en blanc, je vais trés bien Docteur et Reflets oubliés).
Voir l'article intitulé toile des étoiles pour plus de détails.
 
En ouverture le président présentait l'invitée d'honneur : Martine Robustelli-Neu et son recueil de nouvelles : Eveil,  devant 72 personnes (contrôle des entrées sur réservation)
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Guy Feugier et ses nouvelles érotiques, Joëlle Foin et son livre particulier, les messagers de l'instant, Geneviève Casaburi pour Histoires de savoir et Entre deux eaux dont la plupart des co-auteurs : Mauricette Buffe, Michèle Durand, Michelle Grenier, Céline Lacomblez, Janine Ravel, Mireille Talotti-Miau et Denise Biondo, bien sûr, étaient dans la salle.
Voir les articles sur 13 auteurs pour 2013

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Suivaient les petites scènes des lectures-spectacle façon Provence-poésie sous le fanion des idoles de l'association; Brassens et Maupassant.
Distribution des rôles: Denise Biondo (la présentatrice, la voix-off, la dame au parapluie, le docteur Marrante)
Geneviève Casaburi (la fille en blanc et le fantôme) Joseph Lévonian (le notaire) Rosette Escoffier (la commère et la gouvernante) Janine Ravel (la deuxième commère) Mireille talotti-Miau (la dame de l'enterrement et l'infirmière) Joëlle Foin (Elise) Guy Feugier (docteur)  Edouard (Georges Ferroni et Mr Pharogna) Yves Ravel (un truand) Danyel Camoin (l'agent d'assurances, l'horloger, deuxième truand, le courtier, le vieil homme, le noyé et le Horla)
Pour connaître les textes voir l'article toile des étoiles.

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Au final des scènes sur la musique de la Vouivre après un extrait du fossoyeur de Brassens au moment de l'enterrement, les interprètes appellent à saluer les auteurs des six textes présents dans la salle. 

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Après un court entracte et le tirage au sort d'un gagnant d'un livre sur les tickets pris à l'entrée, démarrait la remise des prix : Henri MAHE de Toulon est le grand prix de la ville d'Aubagne de 2013 et reçoit son diplôme avec un chèque de 100 euros, un recueil des dix nouvelles, une coupe de la mairie d'Aubagne, une médaille du conseil régional, une gravure cartonnée, une carte d'adhérent 2013, une médaille collier du crédit mutuel et les félicitations de tous. Sa nouvelle : le festin de Fanette sera publiée ci-dessous prochainement.

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 Henri MAHE à droite de Geneviève Casaburi 
Derrière lui, Gilles Milo-Vaceri absent non représenté remportait un prix d'honneur  pour le castel du santonnier.
Le prix d'honneur de Provence-poésie est remis à Mireille Talotti-Miau pour le chant du cordonnier.
ensuite Zavèn Sarafian pour le méticuleux prévôt précède
Geneviève Casaburi pour Un cadavre au carreau.
exaequo avec Emmanuelle Cart-Tanneur absente non représentée (Dix de der)
Céline Lacomblez pour Quelques notes de plus
Michele Obadia-Blandin absente non représentée pour "chè Julio"
Jeanne Champel-Grenier remplacée par Michelle Grenier pour Tartarin
Mylène Roussinaud (allias Sarah Beaulieu) pour la justice immanente.
Bravo à tous et merci aux sept lauréats qui nous ont honorés de leur présence. 
Les douze nouvellistes suivants, s'ils étaient présents dans la salle, ont été récompensés (médaille-stylo-livre)
et ils sont conviés à contacter Danyel Camoin avec leur nouvelle pour être édité dans le recueil : papillon sur l'aile du vent, qui sera mis en page en cours d'année...
Sont déjà de la partie : Elodie Berchel, Michelle Grenier, Sonia Kitaëff... Mélanie Révilla et d'autres sont en cours d'études.
Priorité donnée aux nouvelles qui se passent en Provence et dont la chute est bien surprenante.
 
 Présentation du jury autour des personnalités 
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Gaël Angélis, Héloïse Giese et Isabelle Sachot de la médiathèque Marcel Pagnol, Francis Triay, Janine Ravel, Mari-Josée Poletti et Jean-Claude Beltramo avec Mr Jean-M. Orihuel: leurs votes additionnés ont laurés Henri MAHE.
Et juste avant le verre de l'amitié Francis Triay (allias Tony Franck) et Edouard ont animé le final par un sketch de Robert Lamoureux et la chanson du Parrain.

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Photos Yves Ravel et Geneviève Casaburi
Article Frank Zorra
 
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Offre spéciale à tout intéressé avant le 16 mars
La trilogie du concours de Pp éditions (les trois recueils ) pour 20 euros.
Commande enregistrable sur le mail de Pp.

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Le 16 mars  sera  le prochain jour de la remise  aux dix lauréats de leur prix respectif et du recueil de nouvelles: Inspiration libre en Provence.  ( compte éditeur : édition limitée)

77 nouvelles reçues cette année. 23 de plus que l'an dernier.

Chaque participant recevra fin février un  courrier l'invitant à cette journée

où sa présence lui octroiera un petit cadeau.

A savoir les dix premiers seulement seront lauréats et classés par le jury final  mais les dix suivants recevront tous un recueil de nouvelles édité et une médaille s'ils sont présents le jour de la remise des prix. Tous les participants présents auront également un petit remerciement pour leur participation comme de coutume.
Les membres du jury présents recevront également un recueil de nouvelles offert pour les remercier et les absents recevront le classement par mail.

Pp présentera aussi gratuitement ce jour-là à partir de 16h.

Sur les pas de Mots passant... (déco affiche en cours)

Avec des nouvelles de Guy de Maupassant

interprétées par Denise Biondo  et Mireille Miau

 et des nouvelles de gagnants de concours

(sous-réserves) de :

Gaël Angélis (Injuste milieu)

Geneviève Casaburi (Le carillon du temps)

Michèle Durand (Je vais très bien, docteur)

Céline Lacomblez (Reflets oubliés)

Erine Lechevalier (La lettre)

et Danyel Camoin (La fille en blanc) 

interprétées par l'équipe habituelle.

 

Parmi les auteurs invités :

Guy Feugier  (nouvelles érotiques)

Martine Robustelli-Neu (Eveil)

Joëlle Foin ( les messagers de l'instant)

avec

Geneviève Casaburi  (histoires de savoir- Entre deux eaux)

Claire Gilbert (Femmes en flammes-Entre deux eaux)

Et les 11 autres auteurs de Entre deux eaux.

 Martine Robustell-Neu présentera EVEIL et ses nouvelles lors de l'après-midi du 16 mars consacrée à la nouvelle

par Pp sous le titre : Sur les pas de mots passant...

 

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Joëlle Foin y dédicacera son livre : Les messagers de l'instant, Guy Feugier ses nouvelles érotiques, Claire Gilbert Femmes en Flammes, Geneviève Casaburi Histoires de savoir, et la plupart des auteurs de Entre Deux eaux seront également là pour la dédicace du livre des 13 pour 2013.

 

projet 2013 

 

 

Le 1er décembre dernier la même équipe rendait hommage à Carpita et Pagnol

dans la même salle avec la participation talentueuse de Guy Feugier, Alain D'Aix et Philippe-Auguste Malsheres

pour la partie de cartes de Pagnol.

Ci-dessous l'interview de Carpita reconstitué d'après l'authentique par Denise Biondo

et un extrait de la femme du boulanger avec Geneviève Casaburi


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Nouveau en 2013 : l'information (pourquoi pas la nouvelle ?) est déjà tombée :
Denise Biondo, vice-présidente et trésorière de Provence-poésie, assistée par la mairie d'Aubagne, l'Agglo, le conseil général et le conseil régional, le crédit Mutuel et le journal La Provence ainsi que la médiathèque Marcel Pagnol, Auchan, l'hôtel Souléïa et  Vivassimo apporte cette année une nouveauté au 3ème concours de nouvelles d'Aubagne.
Outre le recueil, format librairie, des nouvelles primées pour 2013 (on peut trouver les deux premiers à la Médiathèque Marcel Pagnol), le diplôme, la coupe correspondante au prix et la médaille ou le cadeau habituel de l'association...
Le grand prix de la ville (le premier) se verra attribuer en plus cette année à titre d'encouragement un chèque de cent euros à condition qu'il soit présent (voir réglement : aucun envoi à domicile).
Le deuxième prix un bon d'achat Pp éditions.
 
 
Le concours reste gratuit pour une nouvelle par personne, mais les gens qui veulent tenter leur chance avec plusieurs textes pourront le faire en les accompagnant à partir du second d'un chèque de cinq euros par nouvelle.
Le réglement disponible le 15 septembre est l'addition des réglements précédents avec en thème soit l'un soit l'autre (ou bien les deux) des thèmes précédents et pour 2013, Pp vous proposait l'addition des deux possibilités précédentes

"Inspiration libre en Provence"

Vous pouviez raconter ce que vous vouliez ou raconter la Provence

ou ce que vous désiriez en Provence

mais attention sans oublier les règles de la nouvelle.

Le jury restera  toujours gardien de la définition en valorisant l'originalité dans les effets de surprise finale.

Ceux qui écrivent des portraits et des contes ou des récits merveilleux mais s'apparentant au roman réduit ne seront pas considérés nouvelliste parce qu'ils écrivent bien ou racontent de belles histoires. Il suffit de lire le réglement, il sera suivi.

Il s'agit aussi de sortir à cette occasion de la facilité et les nouvelles qui se concluent sur la porte de sortie du rêve ou du cauchemar ont intérêt à ajouter des effets pour surprendre le jury.

 

Rappel : les gagnants de l'année précédente : Gaël Angélis et Janine Ravel ne peuvent participer à ce concours où ils sont conviés comme jury près de Jean-Claude Beltramo.

Les membres du jury et du bureau organisateur ainsi que leur famille sont également exclus du concours.

 Un coup d'oeil sur le passé :

La remise des prix 2011 avec Magali Giovannangeli         et la remise des prix 2012 avec Jean-Marie Orihuel

Et ci-dessous les différents jury où l'on peut reconnaître

De gauche à droite Jean Daou, Claude Valentin, Sonia Kitaëff, Joseph Lévonian, Mireille Miau, Janine Ravel en 2011; 
Max Poletti, Cécile Durand de la médiathèque, Joëlle Foin, Francis Triay, Jean-Claude Colay, Jean-Claude Beltramo, Rosette Escoffier en 2012.

Et les gagnants...

 

 

 

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Article Frank Zorra
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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 09:33

Le 16 mars, avant la remise des prix du troisième concours de nouvelles, étaient mises à l'honneur les étoiles de la nouvelle de Pp éditions toutes gagnantes d'un prix dans les précédentes remises de prix :

 

Geneviève Casaburi pour Le carillon du temps

interview 2 fantôme

LE CARILLON DU TEMPS  version scène    d’après Geneviève Casaburi

avec Geneviève Casaburi (le fantôme) Danyel Camoin (l'horloger) Joseph Lévonian (le notaire)

  

Un vieil homme, Léonce, le regard fixé sur une photo jaunie. Elle et lui le jour de leur mariage.  Le tic tac incessant des horloges résonne.   

Scène 1  (Le vieil homme,  béret, cheveux blancs et lunettes, gilet et canne, s’assoit à son établi )

« 1884. Une terrible année. Une ville entière se meurt d’une horrible épidémie.

Dans sa bonté, elle va aider. Essuie les fronts. Lave les corps. Et se meurt elle aussi en laissant dans mon cœur un vide immense et dévastateur. J’étais à ses côtés faisant les mêmes gestes qu’elle avait faits sur les malades. Mais elle a été emportée, une nuit à minuit.

Elle les aimait tant ces horloges.

Un jour qu’elle était venue me voir travailler, et qu’elle errait dans l’atelier, elle avait trouvé le corps d’une horloge à poser. Le mécanisme ne marchait plus. La plupart des pièces se trouvaient dans une petite cassette. ( boîte en fer)

Elle l’avait aimée et imaginée telle qu’elle devait être à l’origine. Elle l’adorait et voulait que je la répare. Elle en avait tellement envie…

Mais j’ai refusé… Oh ! gentiment mais les commandes avaient afflué et il fallait les honorer.

Mon travail prit du temps pour qu’à la fin, la maladie me ravisse ma bien aimée.

 

L’horloge resta pendant des années dans un meuble centenaire. Pourtant, c’est sur cette merveille que je m’use la vue, tous les soirs. Mes gestes sont tremblants, beaucoup moins précis qu’avant. Mais je sais qu’à la fin ce sera le plus magnifique cadeau que je lui ferai.

J’ai même oublié mon repas de midi. Mes jambes sont engourdies et mon dos me fait mal.. Mais qu’importe. J’aurai bientôt fini. Mes yeux me brûlent…

(Il les ferme un instant, pour les rouvrir presque aussitôt et continuer son travail.)

 

Le dernier rouage, du complexe mécanisme est en place. On va positionner toutes les aiguilles sur 11h55…

 

(Il se lève et jette un regard aux autres horloges qui garnissent les murs. Le son familier et métallique se fait enfin entendre. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Les deux mains posées sur son œuvre : il se rassoit…)

Je veux ressentir les vibrations de chaque coup de sonnerie, comme le battement d’un cœur. Son cœur à elle.

Mais là, c’est la musique chère à mon cœur, à moi, qui commence.

Dong. Dong. Dong ! Comptez chaque coup. Cinq. Six…Dix. Onze.

(Et c’est le silence.. Il se retourne. Apparition  en blanc)

 

Elle est là. Au milieu de la pièce. Aussi belle que dans mon souvenir. Elle me sourit.

Je rêve. Non. Elle est bien là. Son parfum. J’ai tellement de questions à lui poser. Tant de choses à lui dire, restées en suspens. J’ai peur. Peur de la toucher et qu’elle disparaisse à nouveau. Mais elle est bien là… Elle n’a pas vieilli…

(Il se lève d’un bond et ne paraît plus courbé et meurtri ; ils se parlent avec les yeux. Longuement. Puis le regard de sa bien-aimée se dirige vers son établi et y découvre son cadeau.)

Le temps s’est arrêté. Plus aucun « tic-tac ». Et à travers la fenêtre, la pleine lune brille de mille feux. (Elle tend la main)

Attends. Je prends la pendule. »

(Elle prend sa main et l’entraîne vers leur appartement… Ils disparaissent derrière le rideau noir)


 Scène 2  (Un homme avec un chapeau melon et une veste s’avance )

J’ai frappé à coups redoublés sur la porte en bois de l’atelier. Je suis notaire…

J’avais rendez-vous avec ce vieil homme pour mettre en ordre ses affaires. Voici les papiers

(Il brandit une liasse de papiers)  Il n’avait jamais raté un rendez-vous tant il est minutieux.

Inquiet j’ai appelé un agent ; nous sommes entrés en forçant la porte…

en appelant le vieil homme.

Toutes les horloges étaient arrêtées sur minuit.

Personne dans la cuisine, ni dans la salle à manger.

Aucune réponse. Nous avons ouvert lentement une porte. La lumière du couloir éclairait la pièce. Nous étions figés tous les deux…

Le vieil homme est là haut dans la chambre. Allongé sur le lit, inerte, seul, serrant tout contre son cœur une horloge.

Un dernier sourire sur les lèvres. "

 

 Mise en scène Danyel Camoin ; Présentation Denise Biondo   

 

 Erine Lechevalier pour la lettre

 

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LA LETTRE d’après Erine Lechevalier  version courte pour scène.

 avec Joëlle Foin (Elise) Danyel Camoin (un courtier) 

 

Élise vient de ramasser une dernière fois le courrier qui traînait dans la boîte aux lettres. Elle parle au courtier de l’agence immobilière…

 

 Ah ! Bonjour. Je trie mon courrier, je jette tous les prospectus à la poubelle et je rentre une dernière fois à la maison… après c’est le grand départ. Tiens, il reste une lettre. (Elle ouvre une enveloppe entre ses mains et en sort la lettre)

Tè, je m’assois là une dernière fois…

 

( Et les yeux hagards, elle raconte )

« Ne t’inquiète pas ! » avait dit mon mari. Et je l’ai laissé partir seul. Martin avait mis beaucoup de temps à rentrer. À son retour, il s’était assis à la table de la cuisine, pendant que d’une main tremblante, je lui préparais un café. La maladie était là : le verdict était sans appel.

Je revois le visage de mon époux où la peur se lisait.

Pourquoi ? Seigneur pourquoi ? Tout allait si bien.

Cet après-midi là, je l’avais rejoint dans le salon où il regardait une émission. Le chien était allongé à proximité du fauteuil où il se trouvait. Je lui avais dit que je partais faire des courses avec les enfants et que je rentrerai tard.

À mon retour, il n’était plus là. Il n’était pas parti bien loin sans doute, le chien était resté près du fauteuil. Je l’avais appelé mais, sans réponse j’avais entrepris de préparer le repas.

Je n’avais pas remarqué que dans l’angle du salon, la vitrine du râtelier était ouverte. Plus tard, les enfants s’étaient couchés et Martin n’était toujours pas rentré.

Debout devant la fenêtre de la cuisine. J’avais attendu de plus en plus angoissée quand soudain des phares avaient éclairé le portail. J’avais poussé un soupir de soulagement mais les phares s’étaient éteints. Ce n’était pas sa voiture.

Réprimant un frisson j’étais sortie précipitamment pour ouvrir le portillon. Deux gendarmes m’avaient saluée.

J’avais regardé sans comprendre le fusil de chasse que tenait un des officiers. Profitant de mon absence, Martin était parti dans la colline. Des randonneurs avaient trouvé son corps inanimé. Il tenait une feuille de papier dans sa main où il expliquait que la maladie l’avait poussé à commettre ce geste…  désespéré. 

Elle fixe de nouveau le papier avec plus d’attention et parle plus lentement…)

 

Mais cette lettre que je viens de recevoir... Elle date du printemps dernier ! Juste quelques jours après l'annonce de la maladie. ( elle parle par saccade : émotion dans la voix) Une regrettable erreur informatique… C’est ce qui est écrit…

Les examens ne concernaient aucunement monsieur PHILIPPE Martin mais monsieur MARTIN Philippe… et on lui demandait de se présenter… pour refaire une série d’examens… (elle se lève et marche )

Six mois de retard ! La lettre a six mois de retard…( Elle lâche la lettre)

Martin est mort depuis cinq mois.

 

 

Mise en scène : Danyel Camoin  Présentation : Denise Biondo   

 

 

Michèle Durand pour Je vais trés bien docteur !

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JE VAIS TRÈS BIEN, DOCTEUR !

de Michèle Durand avec Guy Feugier et Edouard

 

- Reprenons, Monsieur Pharogna, vous êtes arrivé ici en urgence alors que vous présentiez tous les signes d’une violente crise d’angoisse. Cela vous est-il coutumier ?

 -Ma vie pourrait être tout à fait normale, Docteur, s’il n’y avait les autres.

- Que voulez-vous dire par là ? Les autres, comment voulez-vous vivre sans eux ?

- Justement, la cohabitation est inévitable. Ils ne me supportent pas plus que je ne les supporte. Tout ce gaspillage, cette débauche de consommation, cette frivolité dans les tenues vestimentaires, cet acharnement à l’idéologie informatique, ces fashion-victims que je croise partout, cette folie des voyages : ce n’est que de l’argent gaspillé.

- Tout à fait d’accord avec vous, Monsieur Pharogna, la société de consommation est en train de nous phagocyter. Mais, nous pouvons ...

- S’il n’y avait que ça ! Je refuse de me laver tous les jours, car l’eau est de plus en plus rare, je refuse de manger à chaque repas, car la nourriture coûte de plus en plus cher, et je refuse tout net d’inviter des pseudo-amis à boire un verre, pour partager quoi, je me le demande ? Les amis, on ne les voit que quand ils ont besoin de nous.

- Ainsi, je comprends mieux l’étendue de vos problèmes, Monsieur Pharogna. Vous disposez de convictions inébranlables. Vous vous sentez seul. Avez-vous des enfants ?

- Deux, un garçon et une fille : presque fâché avec eux. Ils voudraient que je leur cède une partie de mes actions et que je leur donne  à chacun l’un de mes appartements. Ils croient au Père Noël ! Comme moi, ils n’ont qu’à travailler pour se les payer.

- Sans indiscrétion,  à combien se montent le total de vos actions ainsi que le nombre de vos appartements ?

- Oh ! Seulement six appartements mis en location, un mas dans le Lubéron et un chalet à la montagne, plus ma résidence principale évidemment. Pour les actions, j’ai diversifié. Mon portefeuille tourne autour du million d’Euros. Juste de quoi vivre tranquillement à la retraite, vous voyez.

- Je vois, je vois surtout que toute cette fortune vous isole.

- Vous appelez ça une fortune ! Ce sont les autres qui m’isolent pas moi. Leur regard désapprobateur et leurs paroles dans mon dos ne m’échappent pas, vous savez.

- Évidemment. Une autre petite question, Monsieur Pharogna, vous arrive-t-il de faire des cadeaux ?

- Des cadeaux ? Quelle idée ! Encore une invention de la société de consommation, ça, les cadeaux, comme la Fête des Mères, celle des Pères, la Saint-Valentin. On n’a pas besoin de cadeaux dans la vie. On peut s’acheter ce que l’on désire soi-même.

- Mis à part le fait que vous, vous n’achetez presque jamais rien, n’est-ce pas ?

- Nul besoin, je dispose de tout le nécessaire.

- Vous êtes atteint d’un syndrome d’avarice et ce syndrome vous distancie des autres. 

- Me distancie ? Syndrome ? Vous prétendez donc que je suis malade, Docteur, malade d’avarice ? Mais, absolument pas. Je ne vois vraiment aucune raison vous autorisant à m’affubler d’une quelconque tare. En outre, je ne suis pas avare, je suis économe.

- C’est vous qui parlez de tare, pas moi. Vous avez vu comment vous êtes habillé, Monsieur ? Vous ressemblez à un SDF et pourtant vous êtes millionnaire.

- Et alors, en quoi l’allure que j’ai vous importune-t-elle ?

- Vous savez, personnellement, votre allure ne me gène en rien. Je cherche juste à comprendre le plaisir que vous trouvez dans la vie, Monsieur.

- Le plaisir, le plaisir, mais pourquoi faîtes-vous allusion à cette notion ? Qui a dit que dans la vie, on devait avoir du plaisir ?

- Le plaisir peut se trouver partout, Monsieur. Prenez cette phrase de Victor Hugo : « Et je marche vivant dans mon rêve étoilé … » Ne trouvez-vous pas qu’elle apporte du plaisir à nos oreilles ?

- Foutaise. La poésie, c’est pour les paresseux et les inactifs.

- Ne vous énervez pas ainsi, Monsieur. Que vous arrive-t-il ? Vous semblez étouffer.

- Je n’arrive plus à respirer, j’étouffe, au secours !

- Calmez-vous, Monsieur Harpagon, pardon Pharogna. Par hasard, n’essaieriez-vous pas d’économiser l’air que vous respirez ?

 

 

Mise en scène  : Guy Feugier et Edouard Rostain.   

   Présentation: Denise Biondo

 

 

 

 

Céline Lacomblez pour Reflets oubliés

 

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REFLETS OUBLIES    adaptation scénique  d’après Céline Lacomblez

avec Danyel Camoin (le noyé) Denise Biondo (la voix de la fillette) Mireille Miau (l'infirmière)

 

Sombre orifice enseveli sous les lumières, combien d’âmes as-tu prises ?

Je n’ai aucun souvenir, je ne reconnais rien de ce qui m'entoure. Je glisse sur un sol visqueux vers un étrange tunnel.

La fillette, elle, s’est laissée engloutir sans peur. Son rire s’éloigne, puis revient, tourne autour de moi. J’entends sa voix…

Denise(voix off)–– Tu dois entrer !

Petite créature éthérée aux pieds nus. Elle écarte les cheveux blonds qui collent à son visage angélique, me sourit, puis elle m’entraîne… Je ne vois pas grand-chose, la lumière s'estompe. Un halo faible guette notre arrivée en contrebas. L'espace parait s'élargir ; les mots de ma jeune guide ne cessent de résonner à l’infini.

(voix off) Sous la ville, nous voici.

Miroir de ténèbres, nous dansons dans le bois sombre sans horizon.

Mille vies de lumière sur le lac, nous attendons.

Dans le rayonnement diffus, j’entrevois des objets abandonnés à même le sol, un vieux portable, des clés. Là où le brouillard est moins dense, je distingue des masses qui pourraient tout aussi bien être des silhouettes humaines ou des stalagmites. Le tunnel s’élargit toujours, il se mue en un vaste gouffre. Nous descendons encore. L'enfant chante, elle rit, m’entraîne plus vite.

Je glisse, je me rattrape. J'entends siffler des oiseaux, le vent dans les feuilles, les clapotis d'un ruisseau.

Denise voix off :–– Sous la ville nous voici !

Un volatile me frôle, il me dépasse. Il plane dans la nuit, vrille et se pose la tête en bas, les serres fichées dans un support invisible. Son air mélodieux, illumine le néant. Devant moi, émerge un royaume végétal peuplé d'arbres qui se parent d'une phosphorescence douce et bleutée. Une forêt entière, reflet glacé, inversé, d’une réalité improbable qui ancre solidement ses racines dans la voûte minérale et dont les innombrables cimes pointent vers les entrailles de la Terre.

Le plan calme d’un lac se révèle au-dessus de moi. Les feuilles des arbres y tombent, mais peut-être ne sont-elles que des centaines de lucioles s’élevant à sa rencontre pour s’y noyer. La fillette réapparaît, la tête en bas, les mains en porte voix, elle chuchote les dernières paroles.

Denise voix off :–– Mille vies de lumière sur le lac, nous attendons.

–– Mais Qu’attendez-vous ?  

Denise voix off –– Vivre au travers de vos reflets.

Les profondeurs obscures des souterrains deviennent mon ciel. L'étendue liquide qui me surplombait se trouve maintenant sous mes pieds. L'univers tangue, s’inverse ; mon cœur se soulève.

La surface est une mince pellicule glacée que je percute sans force et traverse. (Il s’assoit sur un monticule)

Cerné par les eaux, je flotte. Sur les berges scintillent la ville et ses hautes tours. La forêt a disparu. Dans le ciel brille la lune. Trempé, je grelotte. L’enfant reste invisible, pourtant ses murmures caressent toujours mes oreilles.

Denise en voix off : –– Nous sommes partout. La forêt sous la ville. La forêt sous le monde des Hommes, les reflets oubliés.

 

(Intervention de l’infirmière qui appuie sur son ventre ).

Hé, vous m’écrasez la poitrine. C’est douloureux. Arrêtez !

( Il inspire soudain entre deux à-coups... Une toux incontrôlable le secoue :il crache de l’eau)

Des lumières bleues tournoient. Je perçois des murmures, des soupirs de soulagements.

Denise en off –– Comment allez-vous ?

 L'infirmière : Votre véhicule sorti de la route, vous avez dû vous en extraire et nager près du rivage. Une chance que cette gamine vous ait vu depuis la voiture de ses parents. Vous auriez pu y rester.

 

Un petit ange, cette enfant ! Là-bas, à l’écart. Ses cheveux couleur des blés, elle ressemble à la fillette du monde souterrain.

 

 

Mise en scène : Danyel Camoin Présentation et voix off : Denise Biondo

 

 

 

Danyel Camoin pour La fille en blanc

 

 

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 La fille en blanc  d'après Danyel Camoin

avec  Danyel Camoin (le vieux) Geneviève Casaburi (la fille en blanc) Rosette Escoffier (la gouvernante)

 

(Un vieux marmonne dans un fauteuil)

-Rosette… J’ai vu une fille dans l’autre fauteuil !

-Mais non, il est vide…

-Pourtant, j’aurai juré…

-Vous avez dû trop boire, prenez vos cannes et allez vous coucher !

-C’était une rousse avec des lunettes et un regard glacial, toute vêtue de blanc virginal comme les déesses ou les anges…

 (il saisit son portable) 

Merde ! Mon portable ne fonctionne plus… Le téléphone direct non plus d’ailleurs

J’aurais appelé ma sœur !

Au moins un an que l’on ne s’est pas parlé …

Oui mais là c’est bientôt Noël, et pour Noël, quelquefois on voit des miracles ! Mais avec un téléphone en panne…

(il regarde de nouveau l'autre fauteuil) 

Tiens, elle est revenue !

(à voix basse) Non je ne dirai rien, Rosette ne vas encore pas me croire !

Mais vous, qui êtes-vous ?

La fille répond :

-La fille de Dieu, je suis venue vous secourir…

-Moi ?

-Oui, vous ne pouvez plus marcher, n’est-ce pas ?

-Arthrite !

-Laissez-moi faire, donnez-moi votre portable !

Je le caresse bien et il va remarcher ; tenez écoutez…

-C’est vrai, il fonctionne…

-Pour vos jambes, c’est pareil… Elle passe ses mains sur ses deux genoux et dit :

 Voilà, levez-vous !

-Oh ! Mais c’est vrai, je n’ai plus mal ! Rosette!

(la gouvernante revient et la fille disparaît )

-Mais que faîtes-vous debout là ?

-Je marche… C’est la fille de … Il se retourne, elle n’est plus là.

-Vous feriez mieux de vous rasseoir ! Elle s’éloigne….

-Pourquoi vous êtes partie ? Dommage…

Il compose un numéro sur son portable :

-Allo, ah ! Oui, c’est toi, je voulais juste te souhaiter un bon noël. Oui, je t’embrasse…

Elle m’a répondu… Elle m’a répondu…

Ouais, elle s’en fout, n’empêche que tout a bien marché grâce à…

Mais pourquoi a-t-elle disparu ?

Je l’aurais bien embrassée elle aussi ; je marche… et sans cannes ! La fille de Dieu…

 

(Rosette revient) 

-Qu’est-ce que vous faîtes debout à la fenêtre, vous allez tomber ? Et aussi avoir froid ?

-Je regardais, la fille en blanc, je crois qu’elle est montée dans un gros fourgon avec un gyrophare…

-C’est pas étonnant, on l’a dit à la radio, les policiers circulent dans tout le secteur à cause d’une femme qui s’est échappée d’un hôpital psychiatrique en volant la tenue d’une infirmière…

-Et on n’a pas donné son signalement ?

-Ils ont dit : une rousse, avec des lunettes, c’est tout…

- Rouges,  une rousse avec des lunettes rouges.  Un miracle en blouse d’infirmière… Un drôle d'ange… Et oui !

 

 

Gaël Angélis  pour Injuste milieu…

 

Injuste Milieu d'après Gaël Angélisinter 3

Avec Edouard -Danyel Camoin- Yves Ravel

 

(Debout face au public)

Ferrini, je m’appelle Georges Ferrini. Et en cette soirée plutôt froide de fin d’automne, je sors du bar où j’ai mes habitudes, le crâne chauffé par l’alcool. Une certaine confusion m’a envahi tout à l’heure, après avoir pris la décision la plus importante de ma vie ; décision qui m’avait emmené jusqu’à ce bar pour descendre quelques whiskies, et pour me détendre.

 

Voix off- Homme de main, garde du corps, employé à tout faire, voilà quel était son job, au service d’un puissant clan marseillais de trafics en tous genres ; et la « démission » qu’il a posée à son chef était la décision ultime mais mûrie d’un homme fatigué, vieillissant, qui n’avait plus le sang-froid ni l’autorité d’antan.

Et c’est donc hésitant, confus et alcoolisé qu’il se retrouve à la sortie de ce bar…

 

 Mais la raison essentielle de cette « retraite » c’est ma petite-fille, qui vient d’avoir douze ans, mon « petit bout de chou » que je veux voir grandir, et, autant que possible, je vais être enfin un grand-père modèle…

 

Voix off -Allez, en voiture, Jo ! (Il s’assoit au volant)

 

La chaleur intense du véhicule, contrastant avec le froid du dehors grise encore plus, et me remue davantage l’esprit. Comment quitter un tel « métier », et une telle « famille » après presque trente ans de bons et loyaux services ? Comment expliquer que désormais la vie était ailleurs, et que tous les secrets, tout ce que j’ai vu, fait et entendu ne sortiront pas de ma tête ? Le patron m’a semblé reconnaissant pour cet infaillible dévouement ; mais le fils du boss, plus jeune et moins réfléchi, plus tempétueux et autoritaire, a fait une tête bizarre qui m’a un peu étonné…

(en imitant la conduite)

Allez, va, lançons la berline en direction de l’autoroute, vers le domicile où ma compagne attend. Les rues sont calmes à cette heure-ci, dans moins de quinze minutes je serai au chaud, et pourra débuter ma nouvelle vie d’homme rangé.

 

Voix Off- Le paysage urbain défile en même temps que des images de sa vie ; les escortes des caïds, les intimidations, les bagarres, les flingues… Mais aussi la tête du fils du boss !

 

Et pourquoi elle me revient tant celle–là ? Tout à l’heure, il semblait préoccupé, comme résigné quand j’ai annoncé que je raccrochais…

Je vais prendre le raccourci qui mène à l’entrée de l’autoroute ; une petite rue mal éclairée, mais permettant d’éviter la rocade et de gagner quelques minutes...A présent j’ai envie de souffler, de ne plus penser à tout ça, de tourner la page…

Je commence à me dégriser, à reprendre mes esprits ; le foyer chaud de ma compagne m’attend…

(arrêt du véhicule)

Merde ! Un feu rouge ! Juste à quelques dizaines de mètres de l’entrée d’autoroute. Une cigarette me fera du bien, son extrémité incandescente contrastera avec la nuit tout autour ; mais qu’est-ce que ces points lumineux devant la vitre de la voiture… Les passagers de la voiture derrière moi depuis quelques minutes ?

(Deux hommes lui tirent dessus ; il se couche sur la banquette)

Voix off : On entendit les détonations, et un crissement de pneus tout proche…tandis que Georges s’écroulait sur le volant, puis glissait sous le tableau de bord, avec la dernière vision des vitres de la voiture maculées de rouge.

 

  mise en scène Danyel Camoin   présentation Denise Biondo

  

   

Ne pas oublier que figuraient aussi dans le coup de chapeau : trois nouvelles de Maupassant.

 

 

Article Nicole Manday/Frank Zorra

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 23:41

Avant de devenir le troubadour de Entre Deux Eaux, l'académicien de Provence, président de Provence-poésie, a aussi été veilleur de nuit dans un centre informatique et au coeur de la nuit germe l'inspiration du nouvelliste : une nouvelle est une petite histoire directe au but basée sur peu de personnages et pourvue d'une chute, un final qui surprend, n'est-ce pas ?

Celle-ci avait gagné un prix au concours de la lyre d'Allauch où le regretté André Durbec (président de La Lyre d'Allauch) lui avait trouvé une originalité particulière...


Au fond du verre...

 

 

Le gaz commence à gicler… Il va envahir la grande pièce ! Horreur ! Ce soir, le gardien n’a pas agi assez vite, embrumé dans ses pensées… Et le voilà coincé !

Il lui faut un moyen pour sortir de là, sinon il va mourir asphyxié ! Les fermetures vitrées se sont bloquées automatiquement… Pas d’hésitation ! Il appuie des deux mains sur la barre transversale de la sortie de secours vers l’extérieur. Il sait qu’il court vers des ennuis car l’ouverture de cette issue est reliée directement au commissariat de police le plus proche : sécurité oblige !

Tout le bâtiment se protège par des détecteurs d’effraction qu’on ne peut déconnecter sans l’intervention du concierge : autant dire qu’il est en vérité le prisonnier des lieux : gardien est une dérision ! Le pire reste cette grande salle d’où il émerge : celle de l’ordinateur.

Dans chaque pièce, fonctionnent des détecteurs d’incendie armés de sprinklers ordinaires déployant un parapluie d’eau sur les foyers possibles. Les petites lampes rouges, groupées sur un tableau électrique positionnent le danger quand l’avertisseur sonore à ultrasons retentit. Dans la  « salle de la peur », ce sont des injecteurs de gaz qui protègent les machines informatiques plutôt que de les inon-der. Il faut donc vérifier au pas de course car, en peu de temps, le système réagit.

L’employé sera bientôt face aux policiers : il faut inventer une histoire… Un cambrioleur ! Oui, c’est cela, un homme fouillait… pour détruire, car ici, rien n’est à voler, à proprement parler ; tout porte sur la sécurité de bandes magnétiques qui véhiculent les informations de cinq départements environnants, de quoi mettre une infâme « pagaille » dans l’adminis-tration… Les bobines traitées permettent l’impression de listings. Ceux-ci, découpés et pliés ensuite, dans les machines spécialisées des autres pièces, sont livrés à la colleuse pour les cacheter sous enveloppes, puis, acheminés vers les bacs postaux.

 

En cette nuit noire de 1982, il est donc le veilleur de nuit du centre informatique régional d’où partent les formulaires de déclarations de revenus. Dans cet univers clos, il parle seul, comme s’il confiait à quelqu’un son désarroi. Il chuchote d’une voix tremblante…

« Bientôt  trente ans que j’assure mon emploi sans faillir ! Avant c’était différent ! Depuis que mon épouse ne me parle plus, j’emmène avec moi ma seule compagne : la bouteille.

J’évolue entre quatre bornes de pointage, piliers de ma nuit. L’enregistrement de ces points de repère sur ma boîte horaire, par une clef pendue à chaque endroit, produit un ruban qui justifie mon salaire. 

J’ai mon bureau ! Celui du standard téléphonique de la réception s’impose, basculé en ligne chez le concierge. Le lit de l’infirmerie devient la couchette où je dors quelques heures avant que mon petit réveil ne me signale chaque ronde. Une gentille petite sonnerie musicale, rien à voir avec ces radioréveils tapageurs qui vous écorchent le tympan avec les informations du jour.

Je suis le machaon des bureaux éteints. Je me prends à penser, en papillonnant parmi ces places vides : la journée, ces lieux sont pleins de vie, de jupes de femmes, de battements de cils, d’ongles longs et colorés. Des belles se pavanent, de moins jolies critiquent derrière leurs lunettes, des carrément laides travaillent ! Toute la journée ces bureaux sont illuminés par leurs sourires… quand je n’y suis pas ! Je ne connais les pièces, pour ma part, que noires, ternes, vides : des sanctuaires ! Mais la solitude du veilleur de nuit ne m’inquiète pas… Je la noie !

Durant les moments d’insomnies, je me verse un verre de bière…

J’essaie de lire le dernier bouquin d’un écrivain contemporain que j’ai rencontré lors de dédicaces, un autre solitaire… Lui aussi a perdu sa femme. Il la recrée à l’intérieur de ses livres sous les traits de son héroïne : une beauté fantastique qui a perdu ses cheveux et un œil dans son combat pour la survie futuriste… Sublime aventure mais malgré la solitude qui m’étreint, je ne parviens pas à me concentrer sur les lignes et je reviens vers ma bière…

 

Je regarde les bulles qui évoluent, montant et descendant, dans la splendeur dorée du liquide et viennent mourir sur l’épaisse nappe de mousse blanche. Des cristaux créés par la macération viennent s’agripper, aux parois embuées et les illuminent. Mon regard se reflète au cœur des étoiles brisées colorées par le fantôme du houblon ! C’est dans cette boule magique de voyante que, sans le vouloir, au deuxième verre, je la vois… Mon épouse, c’est ainsi que je la recrée !

Elle nage comme une sirène sans queue, agitant la plante de ses pieds joints, nue dans mon verre, les longs cheveux platine ondulant. Au bas de ses reins, sa peau reste intensément blanche. Il semble que j’ai versé du lait dans ma bière et que ses pores l’ont absorbé. On croirait qu’elle vit encore…

Elle se pose à genoux au fond, me regarde avec l’air d’une pub pour Kronenbourg qui figure sur certain magazine. Là, des milliers de petits cristaux adhèrent à sa peau à la manière d’une multitude de petites ventouses lumineuses : des sangsues particulières qui suceraient son sang comme elle a aspiré mon âme…

Je l’imagine bien se transformant tout à coup en pieuvre, m’enlaçant dans des tentacules munis d’ongles dorés afin de me projeter vers le néant, moi, l’admirateur béat qui avait fait d’elle une part de lui-même !

Je sens une piqûre dans ma tête : je pense qu’aspirant une paille plantée dans mon crâne, cette sorcière se « goinfre » de mon cerveau ! Elle sourit de toutes ses dents mais je crois que ses yeux me mordent à travers le verre ! Elle a voulu me quitter pour fuir avec un autre, mais, elle n’a pas eu de chance ! Un simple accident ! La route s’est dérobée et, dans le fossé, sa voiture a été dévorée par le feu ! On n’a retrouvé que ses lunettes, accrochées à un éclat de volant,  avec le squelette de… son amant !

Et depuis, je vis seul, je me traîne comme une âme en peine… Alors, je la regarde renaître dans ma bière ! Les perles d’eau salée, qui se jettent, suicidaires, de mes paupières, déroulent un tapis luisant sur mes joues creuses et mal rasées. Depuis quelques temps, elles ne tarissent pas. Sa contemplation fatigue sans doute mes yeux à force d’apparitions dans ce verre ; c’est fou ce qu’elle peut me manquer ! Je la vois encore me sourire, le reflet de mon visage dans ses yeux brillant au milieu d’une étoile d’argent ! Je me sentais plus fort avec sa petite main dans la mienne quand nous voguions de concert vers un avenir… incertain ! On paraît toujours mieux armé en observant dans la même barque, le même horizon. Et pourtant, elle murmurait que je ne l’aimais pas !

 

Quelquefois, les ultrasons me retirent de mes pensées ou de mon sommeil afin que je courre voir si l’alarme incendie se justifie ; dans lequel cas, j’appelle éventuellement les pompiers. Je dois consulter auparavant les signaux rouges précisant  la zone affectée.

Là, ce soir, j’ai tremblé comme chaque fois que s’allume le témoin de la salle de l’informatique.

« Et ce gars-là que j’ai vu m’a retardé… »

C’est ce que j’affirme aux policiers. J’ignore par où il est entré mais il est sorti par l’issue de secours ! Je l’ai suivi : je l’avais presque rattrapé mais il s’est secoué brutalement et j’ai glissé dans le colimaçon de métal qui descend dans la cour… Il m’a fallu réveiller le concierge pour pouvoir rentrer ! Lequel, à l’instar des policiers, en ce cas, vous regarde d’un œil douteux, glauque et rond tel un œil de poule, vous jaugeant avec une grande bonne volonté de vous croire, d’autant que vous les obligez tous, à écrire un rapport qu’ils auraient mieux aimé éviter !

 

Enfin, le calme revient dans les lieux et je peux retrouver mon amie de verre…

Après ces émotions où j’ai failli laisser ma peau, il convient d’animer une cascade de mousse bien blanche qui, peu à peu se resserre en collier au sommet du liquide, mais, il faut aspirer le contenu versé, lentement, en regardant la femme-poisson : mon amour perdu. On doit attendre que les bulles se calment en silence pour qu’elle s’agenouille encore au fond du verre : ma pauvre épouse disparue !

Tiens, une larme vient de sauter dans la bière et va la rejoindre ! Si je pouvais en faire autant… Nager avec elle, encore une fois ! La retrouver dans ces aubes où elle exposait l’architecture des fées, les ondulations de ce corps qui captait le soleil afin de le renvoyer dans mon œil et l’attirer comme un aimant ! Elle s’allongeait comptant ajouter un hâle de couleur à sa pureté divine ; la blanche-neige des plages !

 

Des centaines de corps bardés d’ambre solaire s’exhibaient sur le sable fin proche de là… Le sien se camouflait derrière une haie de rochers, à l’écart des autres ; à mes yeux, elle restait la plus belle, la seule digne de mes dithyrambes ! Il serait indécent de la décrire, de dire que je me prenais pour un nourrisson venant s’allaiter à de si jolis biberons ! Ni trop grosses poires en chute libre, ni trop petites pommes en poitrine d’homme, ceux-ci demeuraient d’une moyenne honorable, mieux encore, admi-rable ! Indécent encore de dire que, dans cet abri naturel au parfum salé de coquillages, elle laissait le petit souffle frais du large, enfant naturel du zéphyr et de la mer qui l’accompagnait de son ressac, caresser doucement le doux velours du triangle doré dessiné entre ses jambes.

Je la vois allongée, épanouie… au fond du verre !

Je m’approchais doucement pendant qu’elle fermait les paupières, les longs cheveux blonds étalés sur les galets. Je déposais un petit baiser tout doux sur les deux lèvres brûlantes que le soleil desséchait et, la bouche en cœur, je les humectais légèrement dans l’espoir de les protéger.

Le soir, quand l’astre de feu plongeait son nez dans l’horizon mouvant et s’enfonçait, peu à peu, derrière lui, je prenais la main de ma Dulcinée, un de mes doigts entre chacun des siens, et je comptais les étoiles au fur et à mesure qu’elles apparaissaient dans le ciel qui revêtait son énorme manteau noir nous isolant jusqu’au matin.

Mon autre main, je la glissais de l’autre côté, sur son épaule, la ramenant contre moi, pendant que la fraîcheur du soir coulait du chariot des étoiles. Je sentais son cœur qui palpitait presque en même temps que le mien : un écho, comme si ces battements engageaient un dialogue codé ou répondaient à des questions que nous ne nous posions pas. Et sa tête s’abandonnait confiante contre mon épaule dans un instant de calme… Je l’aimais ? Non, c’est au-dessus de ce mot : sans elle, je n’étais qu’une partie de moi, je n’étais pas capable de qualifier son importance ; comment alors pouvoir envisager de s’en séparer ?

Merveille de bière ! Ce contenant est devenu la boule magique d’une voyante : tout circule là-dedans, tout bouge avec les bulles qui martèlent le verre réveillant mon œil troublé.

Il est temps de reprendre contact avec le monde actif, d’abandonner un peu celui qui nourrit de rêves afin de retrouver celui qui remplit le tube digestif : allons, une gorgée du précieux liquide à titre d’en-couragement !

Quand je m’approche, je reste cloué sur place….

Deux quatuors de doigts aux ongles longs s’agrippent au bord du verre et deux yeux ronds remontent à la surface de la mousse. Toute petite, la sirène s’échappe du contenant et saute sur la table pour courir vers moi en grossissant à vue d’œil ! Parfaite. Le corps doré. Couverte de mousse accumulée au niveau du ventre, telle une Vénus blonde sortant d’un bain. Les lèvres pulpeuses tendues, les bras ouverts flottant vers moi. Je suis subjugué ; je m’imagine dans un dessin animé de Tex Avery, la langue traînant au sol se déroulant en tapis rouge, prêt à la dévorer, mais ce chaperon dénudé vient de grandir trop vite et lorsque mon visage ahuri rejoint le sien, elle ouvre une bouche plus grande que la mienne d’où jaillissent d’énormes dents dominées par deux canines saillantes… sanglantes qui se referment sur mon cou pour me mordre sauvagement. J’ai juste le temps d’esquiver. En reculant, je tombe sur le sol…

Aussitôt, j’ouvre des yeux hagards.

Je m’aperçois que je suis tombé de ma chaise.

J’ai ressenti le même choc que si j’avais traversé le plancher… Mais je suis seul dans la pièce avec ma sorcière de solitude, face à mon verre à moitié vide, sans fantôme, livré pieds et poings liés au déraillement des effets du sommeil et de la boisson ! Un coup de fatigue. Un instant d’assoupissement en fixant le verre. En fait, ce n’était qu’un rêve ! Bien sûr, mais cela déroule tout de même un frisson glacé dans mon dos. Satanée bougresse de solitude ! Voilà bien les tours qu’elle joue aux hommes.

Mais si le verre est à moitié vide, il est aussi à demi-plein ; il faut effacer l’émotion par une bonne goulée !

 

La nuit s’avance. Allez, encore une ronde… Drôle de vie !

C’est une drôle de chose, l’amour ! On ne devrait jamais dire « je t’aime ». Il y a trop de négations dans ces trois mots !

D’abord je…Sait-on vraiment qui on est et comment on va réagir en toutes circonstances ; je, prétentieux, c’est déjà de l’égoïsme !

Ensuite, t’… Est-ce vraiment l’autre qu’on aime ou soi-même à travers lui ? Ce que nous adorons souvent n’est qu’un fantôme de ce qu’il paraît nous apporter personnellement, c’est encore de l’égoïsme !

Et aime, on emploie ce mot pour n’importe quoi :

la pizza, le chocolat…

Pire, la cigarette !

 

Soudain, un bruit dans cette salle… vraiment sale ! Que va-t-il encore m’arriver ? J’entends la pendule de mon cœur égrener les coups de marteau qui brisent le silence de la peur ! Vais-je vraiment me retrouver face à quelqu’un dans cet environ-nement sinistre et clos ?

Je m’avance lentement, avec mon courage à deux mains, armé d’un parapluie, essayant de ne point peser sur mes pas… Furtif, semblable à un baroudeur de télévision, je me déroule d’un seul coup en foudroyant du regard ce qui a cassé mon ambiance… Un petit cri, un saut d’acrobate en roulade et un animal s’enfuit rapidement, à quatre pattes dans les couloirs : ce n’est que le sombre greffier ! Un autre solitaire !

« Eh ! Attends ! Reste, à deux, nous serons moins seuls ! »

Il file en flèche. Lui aussi, elle a dû « foutre le camp », sa Pomponnette, comme accentuerait Monsieur Raimu ! Mais ici, on n’est pas chez le boulanger et le pauvre Pompon ne lapera pas de lait. Alors, s’il n’aime pas la bière… Pas de compagnon possible ! Le jus de houblon et moi sommes maintenant liés…

 

Me revoilà seul et des questions m’envahissent. Mon visage devient sombre malgré mes yeux brillants.  Je n’aurai peut-être pas dû ouvrir l’issue de secours : aurai-je dû attendre le gaz ?

Il semble rester en moi un instinct de survie même si, sans elle, la vie n’a qu’un goût amer de… bière !

Et j’en ai vu des policiers, des enquêteurs…

Mais aucun n’a jamais trouvé le corps de mon épouse ; pourtant…

Elle n’est pas morte brûlée dans la voiture !

Elle est tombée sans elle, la « bagnole » !

Parce que ce n’est pas pour rien qu’elle nage, la sirène… Dans le contenu doré de mon verre ! On ne l’a jamais retrouvée, certes… Mais elle a, tout de même, été mise en bière ! Mieux que les autres !

Je l’ai plongée, avec peine, dans le grand tonneau qu’on gardait à la cave où je l’ai enfermée. Quand j’ai appuyé sur ses globes amortisseurs pour l’immerger, elle a fait verser le récipient : du gaspillage de bulles dorées !

Tous les jours, je descends, une larme chevauchant la paupière. Quelquefois, je dépose un bouquet de couleurs sur le tonneau : elle adorait les roses ! Et je lui parle. Je lui dis que je ne pouvais pas me séparer d’elle…

Des banalités ! Elle seule pourrait comprendre.

Un jour, un policier malin la trouvera et on m’enfermera sans elle, si je ne suis mort aupara-vant, en désaccord avec mon foie : j’ai un sursis ! La liberté, ce n’est que le choix de sa prison : avec toutes ces nuits entre ces murs… Je sais de quoi je parle !

En attendant, elle macère à la manière des fruits. Et, depuis son plongeon, je bois de la bière pour la regarder nager et gober ses bulles… J’ai la vague impression que le parfum de sa peau s’est mêlé au liquide. Pour moi, elle ne mourra jamais ! Son étoile scintille dans le ciel de mes pensées.

Quand je l’ai épousée, je me suis enchaîné à vie ! Et puis, en agissant ainsi, j’ai pallié son plus grand souci ; elle ne vieillira plus. Qu’elle m’attende… en enfer ! Un jour, je la rejoindrai. Rien n’est beau sans elle.

 

Allez, va, de penser à tout cela, mes lèvres s’assèchent !

Avant de dormir un peu, je vais remplir un dernier verre, à sa santé. Non, à son éternité ! L’éternelle jeunesse reste au fond du verre !

Et avec une larme d’humour ! Pourtant ce n’est pas risible...

Bien sûr qu’elle est morte, hélas ! Elle aussi, elle a bu et… Elle n’a pas supporté.

Tout le monde le dit ; l’alcool nuit gravement à la santé !

 



¨ D’après la nouvelle primée à la lyre d’Allauch en 2006

publiée dans le recueil : Les fleurs du vide primé à l'Académie de Provence en 2009

 

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Et si vous faisiez un tour avec lui dans une oeuvre plus fantastique

Au bord du vide a obtenu le 1er prix de la nouvelle  au même concours l'année suivante et a été publié dans Marseille l'hebdo et dans Des nouvelles de Provence par les éditions Bénévent plus récemment.

C'est ce livre qui a inspiré le concours de nouvelles de Provence-poésie éditions qui en est à sa troisième année en 2013 : résultat de ce troisième volet le 16 mars à la maison de la vie associative à Aubagne.

 

Attention, vous êtes...

 Au bord du vide !

 

 

800000 français sont atteints, chaque année, par une maladie dégénérative neurologique de cause inconnue, caractérisée par une atrophie du cortex cérébral, provoquant une sorte de démence progressive commençant par d’affreux trous de mémoires que certains attribuent à la prise trop forte et répétitive de tranquillisants accentuée par le stress social moderne. Les investigations paramédicales  s’affinent pour apporter un éclairage  sur l’aspect physiopathologique de la maladie d’Alzheimer demeurant jusque là une énigme clinique qui laisse les victimes….

 Au bord du vide                                  

  

        En haut de la colline qui surplombe un vieux village provençal construit dans la tradition, une vieille femme maigre, les cheveux grisonnants, frissonne au petit vent qui la caresse au passage. Elle contemple le paysage en glissant deux doigts dans sa bouche. Sur le bord de la falaise, pareille à un sémaphore, plantée comme un piquet tâchant l'étendue vaste de la voûte bleue qui descend jusqu'à l'horizon trouble, sa silhouette se découpe comme une gravure. Un visage d'illuminée ridé par le mistral, indicible, projette sur le décor un regard flottant. Ses yeux luisants observent passionnément les maisons qui rampent dans le creux du vallon pour s'enchevêtrer comme des complices silencieuses de la vie des autres femmes.

        En s’appuyant sur sa canne, Malerby, un retraité aux tempes argentées encore bien en forme qui vit maintenant en ermite, dans une station-service réaménagée qu’il a achetée non loin de là, effectue sa promenade, une main dans la poche de son blouson : il faut qu’il marche pour combattre ses problèmes articulaires. Ses yeux verts limpides remuent derrière les verres de ses lunettes qui se teintent au soleil. Soudain, il aperçoit cette silhouette maigre de jolie femme un peu usée par les années d'amour ; cette vision l'affole : il soulève sa casquette et précipite son pas jusqu'à trébucher dans ses mocassins noirs. Son nez pointu sur sa bouche sèche aux lèvres serrées par les déceptions et séparations anime son visage de l'expression blanchâtre de l'inquiétude. Que va-t-elle faire ? Voir cette dame flotter si près du vide lui trouble l'esprit, alors, lâchant sa canne, il court vers elle pour la retenir dans ses bras…

 En  fait, il vient de songer à sa grand-mère qu’on a retrouvée morte autrefois, en bas d’une falaise ! Un souvenir qui s’accroche à lui malgré le temps.

La dame, brutalement poussée loin du bord, desserre ses fines lèvres un peu plissées et lui sourit sans mot dire… Tellement serrée dans sa tenue étriquée, on la dirait privée de poitrine et de bras. Sa figure de momie s'encadre de cheveux épars plantés comme des épines tordues qui dansent sur le vent. Cette jolie femme d’antan semble égarée dans le présent ! Il lui demande de l’excuser de l’avoir bousculée, il a cru qu’elle allait tomber ! Elle continue à sourire mais son regard semble s’accrocher aux nuages comme un naufragé s’agrippe à une bouée. Peut-être y cherche-t-elle une solution à ses problèmes… Malerby réfléchit ; il commence une phrase qu’il ne termine pas puis il s’éloigne… Il ramasse sa canne en répétant de l’excuser… Il marche vers sa maison.

Elle pose son regard sur lui, son  visage s’éclaire étrangement et lentement, elle le suit. Il se retourne ;

-  Je m’appelle Charles Malerby, et vous ? Comment vous appelez-vous ? Peut-être avez-vous soif ou faim ?

Elle fronce les sourcils et lui répond uniquement en glissant un doigt sur sa  bouche :

« - Manger !

- Je comprends ; je ne m’étais pas trompé ! Vous aussi…

Venez, dit-il, je vais vous installer pour un petit casse-croûte, après on avisera ! »

 

                 Malerby est doué en informatique et en électronique mais cela n’a pas suffi pour empêcher sa mise à la retraite ; l’usine où il travaillait a besoin de jeunes ingénieurs diplômés et il a dû leur laisser la place pour partir soigner ses problèmes de santé au grand air ; il a fêté ses soixante-cinq ans en l’an 2000. Il a décidé depuis de travailler pour son propre compte sans déclaration légale. Aussi, il a commencé par vendre sa maison et acheter ce vieux garage abandonné. Dans celui-ci, se trouve une grande cave rendue secrète, en camouflant son entrée dans l’ancienne fosse à vidange qu’il a, lui-même, couverte par une trappe discrète. La cuisine relie le garage au hall qui conduit à deux pièces en étage sans devoir sortir ! Peu à peu, jour après jour, il a équipé la cave d’ordinateurs et d’écrans branchés sur une parabole extérieure apportant les nouvelles sur un téléviseur. Dans le cellier au fond de sa cuisine, il a installé ce qu’il nomme un trompe-l’œil, un faux laboratoire où il dissèque des animaux morts et compose une drogue à base d’artichauts. Ainsi, si venait une visite inattendue, son occupation réelle resterait ignorée…

        Le calendrier égrenait ses pages dans son dos. Un an après son installation, il était prêt pour fabriquer lui-même un circuit intégré révolutionnaire à l’intérieur d’une plaquette de silicium . Portée à différentes températures dans un four à sonde et dopée par une ionisation à l’intérieur d’une machine, celle-ci est implantée de couches sélectionnées par des zones couvertes de résine photo-sensible. Des lampes spéciales fournissent des ultra-violets nécessaires à la découpe en utilisant un courant récupéré sur la maison à partir de capteurs solaires cachés sur le toit par une entreprise qu’il a employée quelques temps. Il doit pour cela travailler dans un isolement total et dans une ambiance de chirurgien en salle d’opération. Un comble quand on pense qu’il pourrait profiter de ce panorama en relief bleuté qui l’entoure sur lequel notre soleil fond des baguettes d’or !

Bilan du premier exploit, deux doigts brûlés profondément par les acides et du matériel inutilisable à remplacer ! Il se souvient avoir couru vers la porte de son laboratoire : un court-circuit venait d’enflammer un produit nocif à base d’acides dangereux ; il pouvait exploser et le pulvériser ou l’asphyxier ; le souffle le colla simplement contre la porte et laissa échapper une fumée noire qui risquait de le signaler au voisinage : lorsqu’il sortit en toussant, il constata néanmoins que la fumée n’avait empli que le garage et sa maison étant loin des autres, personne ne s’était aperçu de rien ! Sa première expérience se soldait par un lamentable échec ! Une année perdue pour rien… Mais en somme plus de peur que de mal ! Après un bref passage au service des urgences de l’hôpital le plus proche, il recommença !

 

Les années ont passé, ce jour même où il observe l’inconnue qui déjeune comme une gamine affamée, il pense avoir créé une mémoire qui peut changer certaines choses…

     Au village, la police recherche une grand-mère disparue mais ne pousse pas très loin les investigations ; celle-ci était frappée de cette maladie féroce qui isole les neurones et personne ne s’étonne que, partie trop loin, elle ait oublié son chemin.

        Quelques mois après sa rencontre avec Malerby, la vieille dame quitte la station. Il la regarde partir. Un cœur qui bat à votre approche n'est jamais à dédaigner, fût-il celui d'une vieille dame qui laisse perler au coin de l’œil une larme de reconnaissance ! Une femme qui dodeline en s'en allant laisse toujours derrière elle une vague impression de vide. Comment penser à la mort quand on regarde une silhouette se découper sur le bleu du ciel ?

Un matin, les enfants sont surpris de voir leur grand-mère réapparaître dans la cour de sa maison après sa longue absence, si sereine et décontractée, comme si elle était partie la veille… Elle parle alors qu’auparavant elle vivait de silence entrecoupé de petits cris d’oiseaux ; elle paraît se souvenir de quelques bribes de sa vie ! Ce qui étonne son entourage, c’est qu’elle se souvient des grands événements qui l’ont marqué alors que d’autres bien portant ont oublié, un vrai livre d’histoire ! Son petit-fils dit que c’est un dictionnaire ambulant, comme si on avait reprogrammé son cerveau  avec l’actualité des dernières années auxquelles on aurait ajouté quelques renseignements sur elle que tout le monde connaît. La vieille dame semble reprendre goût à la vie ! On la voit même jouer aux cartes et gagner une partie !

 

        Véronique, jeune et énergique journaliste blonde aux yeux bleus, vient de livrer son article et quitte les locaux du journal régional où elle travaille pour rendre visite à son grand-père comme toutes les semaines.  En s’y rendant, elle passe sur la route qui surplombe son village natal, celle de la station désaffectée. A son arrivée habituellement, dans le parc boisé et entretenu, un homme aux cheveux blancs l’accueille  : il présente le même regard bleu océan qu’elle. Il vit maintenant dans un foyer spécialisé car on ne peut plus le laisser seul depuis ses égarements divers qui ont débuté, comme pour tous, par d’énormes trous de mémoire. Il est atteint, lui aussi, de la maladie d’Alzheimer. Récemment, elle a eu une désagréable surprise : son cher Papy ne la reconnaissait plus ! Un nuage de larmes retenues balaie ses cils fardés lorsqu’elle lui parle gentiment,  à chaque visite, en lui prenant la main pour lui faire comprendre qui elle est.

Ce jour, lorsqu’elle arrive une autre surprise la cueille : son grand-père a disparu ! Il lui est conté qu’un cousin serait venu le chercher pour une promenade et ne l’aurait jamais ramené ; un homme d’un certain âge un peu plus jeune que lui s’est fait passer pour un familier ; Véro proteste ; ils n’auraient pas dû le laisser sortir ! La journaliste énergique, toujours à l’affût d’un papier exceptionnel, organise des recherches parallèles à celles de la police prévenue ; elle apprend ainsi qu’une femme de la même génération vient de réapparaître après une recherche infructueuse : pour les policiers, son grand-père semble s’être volatilisé de la même façon : aucune trace ni vivant, ni mort !

 

        Au bout de trois mois environ, pourtant, lorsque l’on n’y croit plus, il réapparaît. Il reconnaît Véro, ce qui tient du miracle ! Il semble heureux lui aussi et évoque le passé sans arrêt, soucieux de son habillement. La jeune femme lui fait rencontrer la miraculée revenue elle aussi au bout d’une pareille absence ! Ils conversent longtemps comme s’ils venaient du même monde, s’ils se retrouvaient, après des années, dans un même univers secret, alors qu’ils ne se connaissaient même pas.  Ils deviennent très amis et se lancent dans d’interminables parties d’échecs et de belote.

On les héberge dans un centre pour les étudier et comprendre ce changement bénéfique. Un professeur célèbre qui les a examinés avec un scanner perfectionné révèle à la jeune fille qu’ils ont tous deux une cicatrice cachée dans les cheveux au niveau du cervelet et un bout de silicium enfoncé dans le crâne ! Il semblerait qu’un fou leur ait inséré une puce électronique dans le cerveau qui compense par une mémoire perfectionné la liaison détruite par la maladie ; ils ne sont pas guéris, ils dominent le mal ! La greffe qui n’a miraculeusement pas été rejetée par les tissus leur redonne un squelette de mémoire. Cette opération n’a rien d’une intervention médicale : un Frankenstein nouvelle version ! Pendant qu’elle discute dans le bureau du professeur qui paraît avoir lui-même peine à croire ce qu’il dit, son grand-père casse une porte à coups de pieds parce qu’on l’a séparé de sa vieille compagne ; il ne veut plus vivre sans elle !  Véro s’insurge ; elle demande pourquoi on les sépare ! A leur âge que craint-on ? Un surcroît de tendresse ?

Elle obtient l’accord de la famille de la dame. Désormais, on ne les séparera plus ! Promenade dans le parc, main dans la main en cueillant des fleurs et jeux en soirée au clair de lune en observant les étoiles occupent maintenant leur loisir. Ils sont même capables de nommer les fleurs ou les étoiles par leurs noms !

Le médecin les fait installer dans une maison de campagne qu’il possède non loin de là. Il ne veut pas les perdre de vue pour surveiller leur évolution. Il charge la journaliste de mener, elle-même une enquête avant que des policiers ne s’emparent de l’affaire afin de trouver quel est le génie qui a créé cette solution à leur malheur sans les tuer complètement.

 

        Après une journée passée à circuler en voiture sur les routes et les chemins de la région sans succès, Véro s’arrête devant l'ancienne station-service à l'écart du village, elle descend et avance à pieds dans l'étendue déserte... Elle découvre dans le jardin une montre à chaîne en argent, elle la reconnaît comme ayant appartenu à son grand-père ; il est donc venu jusque là … Elle appelle, la montre en main, mais personne ne répond.

Elle avance vers la maison qui paraît abandonnée depuis plusieurs jours. En poussant une porte restée ouverte, elle s'introduit et, prés de l'escalier, elle trouve un homme accroupi au bas des marches ; le pantalon souillé et l'air malheureux, il murmure :

«-Je suis tombé hier soir... Je n'ai pas pu me relever ! C'est à cause de ma jambe.

-Je vais vous conduire à l'hôpital !

-Non, pas à l'hôpital ! Donnez-moi la trousse : une piqûre et je remarcherai !

C'est une contracture : je souffre de calcinose et mes articulations se bloquent sur un choc ou sur un faux mouvement ; ne vous inquiétez pas ! Prenez aussi de la glace dans le frigo ! Merci. »

        Un peu plus tard, l’œil un instant égaré dans le corsage dégrafé dans l’effort de la jeune femme qui  l’a soutenu jusqu’à un siège pour lui retirer ses vêtements trempés, le vieil homme l’entend lui dire :

« -N’ayez aucune inquiétude, j’ai déjà assisté mon grand-père dans des cas semblables ! »

Il paraît déjà plus vaillant en effet, elle est surprise de le constater en achevant de le déshabiller ! Elle ajoute qu'il ne devrait pas vivre seul ainsi, au risque de mourir sans secours au bas de son escalier ! Il lui répond:

«-Qui voudrait d'un vieux cheval qui ne peut plus courir le derby ?

-Vous n'avez pas l’air complètement usé…

-Je n’ai pas l’habitude d’un secours aussi… charmant. Il faut aussi que j’avale mes cachets de Lévothirox, quotidiennement, j’ai aussi des problèmes de thyroïdes depuis que le nuage de Tchernobyl n’est pas passé sur la France ! »

Elle lui parle de son grand-père plus vieux que lui qui a rencontré une compagne au moment où on ne l'espérait vraiment plus ! Elle désigne la montre qu'elle a trouvée dans son jardin et explique qu'elle lui appartenait justement... Elle affirme qu'il a donc eu, à un certain moment, un rapport avec lui !

        Malerby  hésite et son regard plonge dans l’océan des yeux de la jeune femme comme pour la sonder. Il réplique que, s’il s'agit de l'homme auquel il pense, elle lui fait grand plaisir car savoir que l'expérience a réussi lui réchauffe le cœur. Aussitôt, elle le questionne : quelle expérience ? Il dit qu'il ne peut pas répondre : il porte un secret qu'il ne faut pas trahir ! Elle insiste ! Il résiste, d’abord, à l’interrogatoire qu’il semble avoir prévu depuis longtemps avec un calme impeccable, mais, quand elle lui dit qu’elle connaît des gens qui pourraient l’aider à approfondir sa découverte, il lui confie qu’il a toujours été malheureux de n’avoir rien pu faire pour sa  propre grand-mère, une des premières victimes connues de cette maladie …

Bien sûr, par moments, la vieille femme ne le reconnaissait pas, elle vivait en pointillé et arrivait quelquefois, vers la fin, jusqu’à jeter des cris de bête ! Dans ses moments de lucidité, elle répétait sans cesse aux gens qu’elle ne connaissait pas ;

« -Si vous m’aviez connue avant ! »

Puis, elle pleurait doucement ou se mettait en colère !

Les médecins ne l’ont d’abord pas considérée comme atteinte par cette maladie, ils la classaient dans les sujets diabétiques que les complications de problèmes cardio-vasculaires amènent à la régression de certaines facultés cognitives. Ensuite, ils se sont montrés impuissants à la guérir et le mal a progressé en silence derrière son mutisme triste en évolution.

Un jour, elle a marché devant elle sans but, sans s’arrêter ; consciente ou pas, on l’ignore ! On l’a retrouvée morte dans un ravin, le crâne fracassé… Elle avait écrit sur un papier qu’elle serrait entre ses doigts : «  Ma mémoire est partie, je n’ai pu la rejoindre…Vous souviendrez-vous de moi ? »

 Alors, quand on l’a,  à son tour, mis en retraite, Malerby a décidé d’utiliser ses connaissances pour intervenir d’autant qu’il a senti sa propre mémoire qui flanchait, égarant ses papiers ou oubliant ses rendez-vous avec son médecin ; surmenage ? Il craint de devenir comme sa grand-mère surtout depuis qu’on lui a dit que les hommes ayant été très portés sur le sexe étaient prédisposés ! Il a souvent essayé d’imaginer comment les malades vivent leur isolement. Depuis un siècle que cette maladie est déclarée, les traitements proposés n’ont jamais guéri personne ! Il a donc mis au point sa propre stratégie de stimulation cognitive qui retarde la perte d’autonomie et éventuellement la crise suicidaire.

Il a voulu se battre à sa façon contre cette ravageuse qui déploie sur ses victimes une aile de mystère, en leur procurant une mémoire différente, mécanique mais salvatrice, qui fait de ces vieux de grands enfants heureux de vivre encore ! Il a travaillé des années pour trouver la matière inusable qui ne soit pas rejetée par les tissus humains lors de la greffe avec l’aide d’un vieux chirurgien en retraite ! Certes, il a d’abord expérimenté sur un animal avec une puce électronique non programmée. Comme l’expérience était concluante, lorsqu’il a aperçu la petite vieille seule tout près de là, il l’a ramenée chez lui gentiment ; il a validé sur elle le programme !  L’évolution paraissant satisfaisante, une fois la cicatrice physique refermée, il l'a relâchée dans la nature et elle a retrouvé son chemin naturellement. Il a ensuite recommencé sur un homme aussi âgé sur l'exemple du premier résultat positif : un vieil homme sympathique à la moustache blanche frisée et aux grands yeux bleus. Cet homme devait être le  grand-père de la jeune femme…

Véro, pâle de stupeur, serre ses lèvres dans une jolie grimace involontaire. Ses yeux bien ouverts le regardent : comment ce bonhomme insignifiant qu’elle a ramassé baignant dans son urine, incapable de se relever… Comment, sous ces cheveux poivre et sel qui dégagent un front ridé et des yeux verts aux paupières plissées, pouvait-il cacher un cerveau rivalisant avec les savants ? Et pire, comment avait-il réussi cette prouesse digne d’un récit de science-fiction ?

« -Vous vous rendez compte, dit-elle, que c’est à peine croyable ?

-Il y a cinquante ans, marmonne-t-il, quand j’étais un jeune gars, personne n’aurait cru un jour communiquer instantanément à distance avec le reste du monde via Internet ni que les téléphones portables pourraient causer des accidents de circulation ou de futurs problèmes de cancer ! Et nos parents au même âge, auraient-ils pu croire à l’exploration du fond des mers ou à un voyage sur la lune, aux effrayantes manipulations génétiques et à la dangereuse fission nucléaire ?

Vous savez, ma chérie, pour moi, rien n’est impossible ! Ce qui me fait peur, c’est l’utilisation des inventions à des fins destructrices, pas à la lutte contre la mort cérébrale ! C’est pour cela que j’ai bien caché mon labo afin que personne ne l’utilise dans un but lucratif ! »

        Ils sont maintenant deux à pouvoir survivre à cette maladie sans encore en souffrir ou en prendre complètement conscience.

A présent, il faudrait quelqu’un pour effectuer la greffe sur lui, Malerby, en lui reprogrammant tout ce qu’il a noté. Sa puce est prête, il a prévu cette possibilité mais il ne peut faire l’opération lui-même !  Il a nettement vieilli, il a maintenant dépassé les soixante-dix ans ! La jeune femme lui promet de revenir avec des personnes honnêtes et compétentes qu’elle connaît ! Ils l’aideront dans l’intérêt même de la science !

 

        Quelques jours plus tard, Véro revient effectivement avec trois hommes en costume et lunettes portant chacun une grosse mallette. Ils arrêtent les voitures qui les transportent sur le sommet de la colline qui domine le village car la jeune femme a cru voir Malerby au bord du vide. Il s'agit bien de lui, en effet. Il paraît regarder le paysage, extasié sur le dessin formé par l’enchevêtrement des toitures s’étalant au-dessous de lui, comme s’il ne l’avait jamais vu auparavant. Ses yeux brillent comme ceux du grand-père de Véro, autrefois, avant l’intervention…

Elle l’interpelle ! Il se retourne vers elle et la regarde en tremblant, des chapelets de perles prêtes à éclore au fond des yeux derrière ses lunettes…

Elle lui dit qu’elle a trouvé l’aide voulue ! Tous l’accompagnent sur le chemin du garage. Pour les conduire dans le hall, il marche étrangement, très lentement. L’un des hommes ouvre plusieurs portes et ne découvre que le cellier où un microscope observe encore une grenouille qui se dessèche  parmi des cœurs d’artichauts… Véro lui demande de leur montrer son véritable laboratoire avec les schémas de ce travail dont il lui a parlé. Il regarde simplement ses mains qui tremblent…

 Un des hommes s’approche de lui et demande gentiment à son tour :

« Où se trouve votre labo, s’il vous plaît ?  Vos formules, votre étude…»

Il fronce les sourcils, remue la bouche en salivant sans sortir un seul mot, puis, au bout d’un moment, il pose sur la journaliste un regard paternel et, retenant un tremblement, il prononce enfin avec l’air de s’excuser :

« J’ai… oublié : je ne me souviens de rien ! »

 

       

  

 

 

 

Il faut bien que jeunesse se passe  et supporter patiemment que celle des autres se passe de nous !

                                                        Marcel Pagnol

 

  pitche

 

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